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Monkey3
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C H R O N I Q U ELes mailles de notre filet ne sont pas infaillibles. Ce n’est pas faute d’investir de notre temps pour écouter et chroniquer le maximum d’albums de la production metal, mais on rate régulièrement quelques groupes qui en valent la peine. Les Lausannois de Monkey3 sont certainement de ceux-ci, puisqu’il nous a fallu attendre leur cinquième album en dix ans d’existence pour en parler sur ce site. Et croyez-moi, si je lis le live report du Hellfest 2012, je regrette de n’avoir pas chroniqué plus vite ce groupe. Heureusement, nous ne raterons pas ce The 5th Sun qui brille déjà au firmament des meilleures réalisations metal progressif de cette année. Mélodique et mystique Pour cet album entièrement musical, Les Suisses n’abandonnent pas la filière stoner qui est à la base de leurs précédents disques. Toutefois, à l’exception du titre Birth of Venus, celle-ci se retrouve au second plan et prend un rôle de faire-valoir du nouveau programme harmonique et mélodique proposé par le groupe. Selon moi, le son du disque est le premier bénéficiaire de cette légère mutation. Plus musical et mélodieux, il profite en plein des variations et de la diversité stylistique proposée par certains titres aux accents jazz (Circles), mystique ou rock (Once we were…). Le quartette de Lausanne ne renie pas ses origines metal pour autant. Le travail à la guitare de Boris n’est pas sans rappeler celui de Steven Wilson pour Porcupine Tree et certaines parties planantes de Circles peuvent aisément faire penser à Pink Floyd. Mais cette diversité mélodique met avant tout en valeur les qualités artistiques de chacun des membres du groupe. Les envolées quasi lyriques de Boris, le travail extraordinaire à la batterie de Walter, la rythmique méthodique et implacable de la basse de Picasso et l’apport psyché des claviers de dB présentent un mélange aussi homogène que spirituellement stimulant. Les six titres proposés en écoute sont puissants. L’album s’ouvre avec Icarus qui, après une brève intro planante, laisse place à un put... de solo de batterie sèche. Ce titre de près de quinze minutes est scindé en trois parties distinctes : metal progressif et mélodique sur huit minutes, deux minutes centrales d’électro expérimentale typée Planète Bleue et quatre minutes de fin plus rock sur le thème musical initial. C’est bon et cela fait travailler les méninges. Suns est la suite logique de Icarus. Ce titre plus rock et plus puissant vous en mettra plein la vue et les oreilles. Les claviers, la basse et la guitare guident tour à tour le titre sur le fond musical proposé par les autres instruments. Comme annoncé ci-dessus, Birth of Venus est plus stoner. Mais pas le stoner lourd des grandes plaines de l’ouest, non. Monkey3 utilise une approche plus mélodieuse et épurée qui facilite l’appropriation du titre. Pintao nous propose une atmosphère plus guerrière et inquiétante qui se développe au fur et à mesure que le titre avance et que les instruments apportent leur empreinte spécifique. Once we were... s’ouvre avec un gimmick très metal, guitare et batterie sèche. Il y a du Muse des années 2000 dans cette intro de quatre minutes. La seconde partie du titre est plus typée karma indien, avec une certaine influence de leurs compatriotes des Young Gods. Finalement, Circles oscille entre jazz et metal psychédélique. La batterie et la basse proposent une trame de fond sur laquelle les riffs de guitare et les harmoniques des claviers prennent toute leur valeur. Vous l’aurez compris, je vous encourage à acquérir ce The 5th Sun et à aller voir Monkey3 sur scène (le 4 décembre au Ferrailleur de Nantes et le 5 au Glazart de Paris). Moi je vais faire ce qu'il faut pour me libérer le 20 décembre afin d'aller voir le concert qu’ils donneront presque sur leur terre à l’Amalgame d’Yverdon. Tracklist de The 5th Sun : 01. Icarus Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! | |||||||||||||||||