Je n’ai pas d’excuse valable pour pondre cette chronique si
tardivement. Le boulot, les vacances, le CD du crowdfunding qui n’arrivait pas, la reprise du
boulot, la canicule ou un peu de tout ça explique la panne d’écriture estivale du
petit Didier. Mais j’attaque les résolutions de la rentrée avec un peu
d’avance: “Sans traîner, tes chroniques tu livreras”. En plus
Molybaron, c’est un groupe qui fait partie de mes chouchous, découverts au
premier album, rencontré au Hellfest en 2018, les voilà qui reviennent avec un
The Mutiny, leur second opus. Le line-up n’a pas bougé, puisque on retrouve
Gary Kelly, l’irlandais de la bande au chant et à la guitare,
Steven André, son alter ego à la guitare, Sébastien de
Saint-Angel à la basse et Camille Greneron à la batterie. A
noter quand même que c’est le premier album avec Camille aux fûts,
puisque le groupe avait fait appel à un batteur de studio pour le premier album,
Camille n’étant pas encore recruté.
Clairement avec ce
The Mutiny et sa pochette artistico-agressive (réalisée par l’artiste Russe
Oleg Smirnov) le groupe frappe très fort. Certains parleront de maturité,
je dirais simplement que l’album consolide le projet Molybaron, bien droit dans
ses baskets et délivre dix morceaux ultra aboutis. Le son de Molybaron se
précise aussi, toujours le chant impeccable de Gary, les riffs très
agressifs de guitare, une basse au son monstrueux et un batteur qui apporte vraiment sa touche et son
talent. D’ailleurs je ne suis pas le seul à le penser puisque le groupe à
annoncé coup sur coup deux grosses nouvelles qui vont changer la donne: Ils ont rejoint
l’agence de tourneur K2 Agency qui fait tourner (quand c’est possible) les plus grands
groupes de notre univers. Et puis ils viennent aussi de signer avec le label Inside Out Music. Là
encore, ça n’est pas anodin et le groupe rejoint les plus grandes pointures du style prog
metal, notamment. On ne peut pas, pour autant, classer Molybaron dans du pur metal
prog, c’est plus compliqué que ça et qu’a mon goût, le groupe à
un son unique, facilement identifiable qui pourrait tout aussi bien être classé alternative
metal, modern metal ou groove metal.
Les thèmes abordés reflètent
quasiment tous une certaine révolte (politiciens, climat, …), les
Molybaron ont les nerfs et ça décuple leur créativité. Les
compositions sont hyper bien travaillées, les refrains catchy, les breaks subtils.
Le
morceau qui attaque cet album, Animals, pourrait vous laisser penser à une grosse
influence de System Of A Down, mais attention ça
n’est que sur ce morceau, par ailleurs puissant et racé dont je vous laisse
découvrir le clip, en mode “full hémoglobine”.
Le reste de l’album est tout aussi bon: Lucifer par
exemple ne peut laisser insensible, le riff est puissant, la basse atomique et le refrain vous scotche
les deux hémisphères du cerveau pour un bout de temps. Le chant de Gary est impressionnant
sur Slave To The Algorithm, l’un de mes morceaux préférés, Gary y
brosse un portrait peu ragoûtant des dérives du progrès technologique. On ne peut
pas citer tout le monde, mais franchement rien n’est à jeter dans cet album. Je suis
particulièrement touché par deux morceaux faussement calmes, Amongst The Boys And The
Dead Flowers et The Lighthouse. Ca commence calme, ça s’énerve quand
et comme il faut, c’est du tout bon.
Sur Twenty Four Hours, dont
j’adore le gimmick d’intro et le gros riff du couplet, Gary est rejoint par
un invité de marque: Whitfield Crane (Ugly Kid Joe). C’est un excellent morceau où se
mêlent pas mal d’influences (Thin Lizzy par exemple). Et vous avez du bol,
il possède aussi une vidéo, plutôt bien faite, sorte de lyric-video avec des images
du groupe et dans laquelle Whitfield apparait aussi.
Vous l’aurez compris, Molybaron persiste et
signe avec ce The Mutiny, un album racé, qui devrait plaire au plus grand nombre, pour le peu
qu’on lui donne sa chance. Les signatures auprès d’un tourneur et d’un label
majeur sont des signes qui ne trompent pas. Ne passez pas à côté !
Tracklist de The Mutiny :
01.
Animals 02. Lucifer 03. Amongst The Boys And The Dead
Flowers 04. Prosperity Gospel 05. The Lighthouse 06. Slave
To The Algorithm 07. Something For The Pain 08. The Hand That Feeds
You 09. Twenty Four Hours 10. Ordinary Madness
