Allons du côté de Saint-Étienne pour écouter et parler un peu de Milkilo. Duo basse-batterie instrumental, c’est le deuxième album du groupe après Atlas sorti il y a quatre ans. A cela il faut ajouter un split avec Maria Magdalena sorti en 2012, un EP live l’année d’après et un autre EP en 2014. Une discographie riche, un peu comme la musique de Milkilo. En effet les Stéphanois nous assènent une musique bien plus complexe qu’il n’y paraît à première écoute. Avant de vous en parler, une petite question que je me pose : ça aurait été sacrément excellent que Milkilo se retrouve sur le label Six Tonnes de Chair, voilà merci !

Bon ok j’arrête les blagues. Le groupe a tout de même su s’entourer car leur album est sorti en vinyle et CD sur Araki Records, décidément souvent dans les bons coups, Vox Project et Itawak Records. Duo basse-batterie donc, formation pas commune et forcément intrigante qui donne un ensemble à la fois claire avec l’appui de quelques larcens et autre samples disséminés un peu partout. Mais aussi lourd et gras, et là c’est forcément la basse qui parle. Pas de chant donc, et j’ai envie de dire qu’il n’y en a pas besoin, parfois la musique se suffit à elle même et là c’est clairement le cas. Parfois même on se prend à vouloir chanter, entraîné par la musique captivante, happé par des rythmes qui n’ont rien d’un long fleuve tranquille. Preuve en est Qirmzi qui tabasse sévère, ça va vite, c’est complexe et varié, le noise rock télescope le math rock sur ce titre. Kowloon qui suit, est lui plus dans la veine indie rock, avec certains éléments électro qui enrichit le morceau d’une très belle manière. 

Parfois Milkilo empreinte des chemins marécageux, comme sur Matze et son ambiance générale très dark, entre le doom et le black metal, la batterie blast carrément vers la fin du morceau. En écoutant cet album on a l’impression que la composition est simple pour le groupe, peut être le fait d’être que deux, mais tout s’imbrique parfaitement. L’écoute est agréable, c’est propre, à aucun moment on ne s’ennuie. Une sorte de fluidité coule comme de l’eau de source même dans les parties les plus complexes, cela fait que quelque chose notre état d’esprit quand on écoute cet album, quelque soient nos goûts, on apprécie cet album. Comme la montée en puissance inexorable de Ouroboros ou alors ces guitares divines sur Entgehen ou encore ce final en émotion de Joia. Milkilo a su nous apporter une tonne de bonheur avec cet album remarquable, on peut le dire : on abandonnera pas Abandon de si tôt.