Artiste/Groupe:

Melted Space

CD:

The Great Lie

Date de sortie:

Octobre 2015

Label:

Sensory Records

Style:

Opera Metal

Chroniqueur:

fifi59

Note:

18/20

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Melted Space est le projet Opera Metal fondé en 2008 par Pierre Le Pape (Wormfood, Embryonic Cells).
Il est l'auteur de quatre sorties, la dernière se nommant The Great Lie.
Pierre fait très fort en matière d'invités pour sa nouvelle cuvée, et si le ramage se rapporte au plumage... il sera le Phénix des hôtes de la planète Opera Metal !!

Égrainons donc l'intégralité du line-up si vous le voulez bien.

Pour le line-up des musiciens, Pierre Le Pape est en charge du piano, des claviers et des orchestrations. Il est appuyé par Adrien Grousset (Hacride, guitare), Brice Guillon (basse) et Michael Saccoman (ex-Kronos, batterie). Ajoutons Arjen A. Lucassen (Ayreon, guitare, claviers, dulciner), Adrian Martinot (Disconnected, guitare) et Sylvain Coudret (Soilwork, guitare) et nous obtenons des musiciens qui vont nous en mettre plein la vue (ou plutôt les oreilles) !
Outre les atouts strictement Metal, The Great Lie en possède en matière symphonique, c'est ainsi que Pierre s'est adjoint les services de l'Orchestre Philharmonique de Prague dirigé par Adam Klemens.

Maintenant, voyons la suite du line-up, cette fois au niveau des chanteuses et chanteurs, et constatons à quel point il est impressionnant !
David Vincent (Morbid Angel), Attila Csihar (Sunn O)), Mayhem), Mikael Stanne (Dark Tranquillity), Ailyn Gimenéz (Sirenia), Kobi Fahri (Orphaned Land), Mariangela Demurtas (Tristania), Guillaume Bideau (Mnemic), Niklas Kvarforth (Shining), Christine Rhoades (Jeff Loomis), Manuel Munoz (The Old Dead Tree), Arnaud Strobl (Carnival In Coal, 6:33 And Arno Strobl), Clémentine Delauney (Visions Of Atlantis), Virginie Goncalves (Kells) et Lucie Blatrier.

Vous l'aurez compris, cet album regorge d'invités de renom, d'un orchestre de renom... reste maintenant à voir si les compositions sont au diapason.

Direction la première écoute (prélude à de nombreuses autres, cette cuvée 2015 mérite d'être écoutée en boucle) pour deux constatations : les compositions sont riches et variées, entre belles mélodies catchy, passages plus sombres et moments percutants. Quant à la mise en son, elle s'avère d'excellente facture.
Soyons clair : une telle entreprise ne pouvait se satisfaire d'un son approximatif, voire light. Avec l'omniprésence de l'orchestre et la section metal passant par tous les stades (heavy, atmosphérique, speed...), il fallait un mixage précis, puissant et équilibré... pas de souci, c'est le cas !
Entre la France et l’étranger, sous la direction de François-Maxime Boutault, le boulot abattu a été, on s'en doute, considérable.
C'est Jan Hotzner qui s'est chargé des parties orchestrales au studio Smecky à Prague ; l’album a été mixé par Axel Wursthorn au Walnut Groove Studio (ADX, Carnival in Coal, Yyrkoon...) et masterisé par Alan Douches (Aborted, Leprous, Sepultura, The Great Old Ones...) au West West Side Studio.
Quant à l’artwork, il émane de Hicham Haddaji du Strychneen studio (Hacride, Klone, Trepalium, Shining).

Entrons maintenant plus précisément dans l'album.

C'est sur un Listen To The Song Of Despair mélodique et symphonique que s'ouvre l'album puis c'est sur la même voie qu'arrive Called By The Queen, qui propose un mid-tempo agréable avec Guillaume Bideau et Christine Rhoades (je ne la connaissais pas, j'apprécie son timbre de voix) qui se complètent à merveille.
No Need To Fear nous offre un Metal évoluant sur une ligne plutôt Gothic/Sympho et toujours cette veine très mélodique très plaisante qui a tendance à squatter durablement la tête. Ceci dit, un revirement se produit avec un apport de vocaux extrêmes au sein d'un Metal puissant et sombre, la compo ne perdant cependant jamais de vue la mélodie.
C'est avec Terrible Fight que l'on poursuit, avec des growls plus présents et formant avec les chants clairs un ensemble d'une grande efficacité, parcouru par quelques accélérations bien senties.
Jolie accalmie avec un A God Is Dead sur lit de piano qui file le frisson, magistralement interprété en solo par Manuel Munoz, avec des éléments symphoniques utilisés avec parcimonie, rendant cette douce compo presque intimiste, d'autant que les éléments metal en sont exclus.
On repart sur des bases typiques du groupe avec un Trust And Betrayal qui joue bien sur les contrastes vocaux avec un excellent duo Stanne/Bideau.
Glass Castle’s Beast est une compo avec de multiples aspects vocaux la rendant imprévisible, avec en particulier l’incursion de narration, d'un chant désespéré/hurlé (apport très intéressant, théâtral, de Niklas Kvarforth, présent également sur les deux titres suivants) ou de doux chants féminins ou masculins.
Ouverture typique du Metal Symphonique avec choeurs féminins pour Hopeless Crime qui intègre de nouveau ces vocaux particuliers qui, à l'instar de la précédente compo, apporte cet aspect théâtral particulièrement adapté à l'univers dépeint. On ajoutera un solo très guitar hero d'Adrian Martinot et on obtient une nouvelle pièce de qualité au sein de cet édifice décidément imposant.
The One Who Lost The Faith propose de nouveau ces passages sombres et théâtraux, avec pour seul instrument metal la guitare (beau boulot, on s'en serait douté, de Arjen A. Lucassen) mêlés à l'omniprésence de l'orchestre, qui donnent un morceau original et prenant, que je trouve bien en phase avec God Is Dead et Glass Castle’s Beast, ces trois morceaux étant très différents des autres dans leur approche... et c'est ce qui me semble fondamental avec cet album : la variété des approches.
Retour sur un schéma plus habituel avec Titania sur lequel j'apprécie beaucoup le chant de Ailyn Giménez à la douceur qui contraste avec la puissance de Guillaume Bideau et de Mikael Stanne... "contraste" est un mot important pour cet album !
Au rayon aspects vocaux ténébreux, il n'y a pas que Niklas Kvarforth puisque c'est cette fois Attila Csihar qui lui emboîte le pas au sein d'une compo magistrale (comme souvent sur l'album), dans laquelle on trouve tous les types de vocaux (Lost Souls From The Other Sideq).

Je n'irai pas par quatre chemins : The Great Lie est un grand album, une pièce maîtresse du Metal Symphonique/Opera Metal, on y trouve tout ce que je veux trouver dans ce type d'album, c'est à dire des moments lumineux, d'autres bien sombres, des passages enlevés, plus lents voire atmosphériques, le tout à la sauce symphonique et toujours interprété à la perfection par un line-up de haute volée.
The Great Lie est un opus promis à une belle carrière internationale, c'est en tout cas ce que je lui souhaite.
En attendant, je ne peux que vous le recommander chaudement !

 

Tracklist de The Great Lie :

01. Listen To The Song Of Despair
Avec au chant Ailyn Giménez, Arno Strobl, Clémentine Delauney, Virginie Goncalves et Lucie Blatrier.
02. Called By The Queen
Avec au chant Guillaume Bideau et Christine Rhoades.
03. No Need To Fear
Avec au chant Mariangela Demurtas, Guillaume Bideau, Christine Rhoades, David Vincent, Attila Csihar, Mikael Stanne, Arno Strobl, Clémentine Delauney, Virginie Goncalves et Lucie Blatrier.
04. Terrible Fight
Avec au chant David Vincent, Guillaume Bideau, Manuel MunozClémentine Delauney, Virginie Goncalves et Lucie Blatrier, à la guitare solo Adrian Martinot.
05. A God Is Dead
Avec au chant Manuel Munoz.
06. Trust And Betrayal
Avec au chant Mikael Stanne et Guillaume Bideau.
07. Glass Castle’s Beast
Avec au chant Kobi Farhi, Niklas Kvarforth, Guillaume BideauClémentine Delauney, Virginie Goncalves et Lucie Blatrier.
08. Hopeless Crime
Avec au chant Christine Rhoades, Mikael Stanne, Niklas KvarforthClémentine Delauney, Virginie Goncalves et Lucie Blatrier, à la guitare solo Adrian Martinot.
09. The One Who Lost The Faith
Avec au chant Niklas Kvarforth et Arno Strobl, Arjen A. Lucassen est en charge des soli de guitare et de claviers.
10. Titania
Avec au chant Ailyn Giménez, Guillaume Bideau et Mikael Stanne, à la guitare solo Sylvain Coudret.
11. Lost Souls From The Other Side
Avec au chant Attila Csihar, David Vincent, Mikael Stanne, Ailyn Giménez, Guillaume Bideau, Mariangela Demurtas, Manuel Munoz, Christine RhoadesClémentine Delauney, Virginie Goncalves et Lucie Blatrier.