Artiste/Groupe:

Marilyn Manson

CD:

One Assassination Under God - Chapter 1

Date de sortie:

Novembre 2024

Label:

Nuclear Blast

Style:

Manson

Chroniqueur:

Bane

Note:

18/20

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Avant-propos pas rigolo : je pourrais tout à fait comprendre que certains et certaines d’entre vous ne vouliez pas lire cette chronique, voire que vous m’en vouliez de l’avoir écrite. Moi-même, je vous avoue que je n’étais pas sûr de la rédiger. Compte tenu des différentes affaires judiciaires que le bonhomme se traîne depuis quelques années, pour des faits très graves, je n’avais pas très envie de donner du crédit à ce nouvel album... Je me suis beaucoup interrogé mais. Après quelques recherches, j’ai l’impression que ça va un peu mieux. Et je me dis naïvement que si un gros label comme Nuclear Blast prend le risque de signer et publier le bonhomme, c’est que ça doit à peu près aller. Raisonnement foireux, je vous l’accorde, qui ne me convainc pas totalement moi-même. S’il s’avère qu’il est reconnu coupable de toutes ces horreurs, j’aurai l’air bien con. Et ne me sortez pas le fameux "séparer l’homme de l’artiste", argument fallacieux et débile tant il est impossible de distinguer la personnalité de Brian Warner de son univers artistique. Bref, si vous ne voulez pas lire cette chro, je vous pardonne bien volontiers. Sinon, allons-y !

Je dois avouer que je pensais que cet album ne sortirait jamais. En effet, après un We Are Chaos qui m’avait beaucoup plu, Manson s’est retrouvé empêtré dans tout un tas d’affaire judiciaires pas glorieuses du tout. Il ne sera pas ici question de trancher, de dire s’il est fautif ou de faire le moindre jugement : ça n’est pas mon rôle, il y a des jurys qui s’en chargeront. Toujours est-il que depuis quelques années, Marilyn Manson a fait son retour dans la presse à scandale, de la pire des façons. Et, forcément, l’on était en droit d’imaginer qu’aucun nouveau disque ne verrait le jour et que sa carrière était bel et bien terminée, d’autant plus que son ancien label l’avait lourdé dès le début des procès. Sauf qu’il y a quelques mois, on apprend que le Révérend a signé chez Nuclear Blast et qu’il compte bien revenir. Des mois passent, du concret arrive enfin : single, tournée de come-back, autre single, annonce d’album. Manson revient transformé : il a perdu énormément de poids, a remis ses lentilles qui donnaient ce regard si particulier à son personnage et a repris du poil de la bête, aussi bien physiquement que vocalement.

Je l’avoue : je m’attendais à une suite logique de We Are Chaos, je l’espérais. Et est tombé le premier single, As Sick As The Secrets Within, et ce fut difficile de me prononcer : j’étais pas convaincu à 100% mais je me suis surpris à l’avoir en tête, à la réécouter, à la chantonner. Je n’ai pas eu ce problème avec Raise The Red Flag, que j’ai adoré tout de suite. Il ne manquait plus qu’un Sacrilegious bien retro pour me convaincre : j’avais finalement hâte d’entendre ce nouvel album, qui sentait bon le retour aux sources.

L’on pourrait d’ailleurs un peu lui reprocher, dire que Manson ne prend pas beaucoup de risques et que, zut, c’était sympa d’avoir un style un peu différent sur les derniers albums. Le côté blues électrique torturé de Pale Emperor, par exemple, quel bonheur ! Mais non, ce One Assassination Under God - Chapter 1 (espérons qu’il y ait un 2) lorgne plutôt du côté de la trilogie maudite du bonhomme (Antichrist-Mechanical-Hollywood), surtout sur les deux derniers. Une sorte de synthèse de ses deux meilleurs albums mais, surtout, des deux plus appréciés du grand public, avec un peu de variations quand même, comme ce Death Is Not A Costume qui a plus l’air de venir de Pale Emperor ou We Are Chaos.

Ce qu’on ne pourra pas lui reprocher, c’est sa pochette : une magnifique peinture faite par Manson lui-même, comme sur l’album précédent. Rajoutons à ça les polices de Hollywood et une chouette édition physique avec les paroles imprimées sous forme de faux journal papier et on tient un objet vraiment joli. Ca, c’est cool. D’autant plus quand on glisse la galette dans le lecteur et que l’album s’ouvre, avec une super triplette. Le titre éponyme se fait lourd, lent, poisseux comme on aime avant un No Funeral qui rappelle un poil trop la reprise de Sweet Dreams à mon goût. Quand vous pouvez chanter l’une sur l’instrumentale de l’autre, ça commence à se voir... mais le morceau est bon, donc on va pas chipoter. Rien à redire sur la troisième, par contre, sur laquelle un metal bien costaud reprend ses droits, avec un super riff et le retour des punchlines made in Manson ("Pain is the language that was spoken to me ; And now it’s my time to answer"). Peut être mon titre préféré, tiens. D’entrée de jeu, ce nouvel album nous comble de bonheur, et ça ne va pas s’arrêter là.

S’en suivent deux des trois singles, de très bonne facture, avant deux titres qui renvoient plus volontiers aux albums récents de Manson, notamment le putassier mais vraiment chouette Meet Me In Purgatory, avec un petit parfum qui m’évoque Ghost. Pas désagréable du tout, donc. Surtout suivi de Red Flag, le meilleur des trois singles, autre candidat pour mon titre préféré de la galette. Et ce final, mes amis, ce final ! Une ballade désabusée qui commence acoustique avant d’exploser, avec un fort joli texte et un Manson tout bonnement excellent, un titre que Bowie aurait pu pondre. Tiens, parlons-en, d’ailleurs : sa remise en forme a fait beaucoup de bien à sa voix, il se fait bien plus versatile et polyvalent. Dommage que trop de ses lignes soient un peu noyées dans les effets (sur Raise the Red Flag, par exemple).

On tient donc là un album d’une solidité à toute épreuve, sûrement son meilleur depuis... Pale Emperor ? Hollywood ?! Eh ben, quel retour en grâce ! Reste maintenant à savoir si le "Chapter 2" sortira un jour...

Tracklist de One Assassination Under God - Chapter 1 :

01. One Assassination Under God
02. No Funeral Without Applause
03. Nod If You Understand
04. As Sick As The Secrets Within
05. Sacrilegious
06. Death Is Not A Costume
07. Meet Me In Purgatory
08. Raise The Red Flag
09. Sacrifice Of The Mass

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