Artiste/Groupe:

Mandy Manala

CD:

Self Titled

Date de sortie:

Juin 2025

Label:

Argonauta Records

Style:

Stoner Blues

Chroniqueur:

KABET

Note:

17/20

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Avec un tel patronyme, et un un artwork qui n’annonce rien de bien réjouissant, me voilà beau avec Mandy Manala. J’entends ça et là du stoner rock, doom, gothic….ouais ouais ouais, j’en ai vu d’autres on ne va pas m’y prendre, rien qu’avec ce que je viens de dire au début, je sens que je vais me faire chier avec eux. Ça pue l’arnaque et le groupe pour midinettes en manque de sensations pseudos rock. Et donc pour tout ceux qui auraient eu la très mauvaise idée de penser comme moi à ce moment là, faites donc aussi comme moi maintenant, plongez-vous dans l’univers du groupe car, je dois bien l’affirmer, je me suis carrément foutu le doigt dans l’œil, et d’aucuns diront « c’est bien fait pour ta g… ».

Nous repartons dans un pays scandinave, en Finlande plus précisément pour trouver Mandy Manala, groupe composé de Christa Nedergard au chant, Jonas Snickars à la batterie, Joel Vienonen à la guitare, David Granfors également à la six cordes, et Kenneth Norrlin à la basse. Il s’agit là d’un nouveau combo puisque Self Titled est leur premier album, et malgré une impression bien biseautée au départ, Mandy Manala m’aura soufflé du début à la fin, et rien que pour ça je dis chapeau.

Pas de fioritures, pas d’intro mielleuse, Mandy Manala est venu pour nous foutre des mandales et ils ne vont pas nous faire languir. Dès le premier titre Stillborn, le groupe place tout ce qu’il faut : une ligne de basse puissante, un chant qui titre vers le heavy blues et un son global très stoner. C’est super efficace et l’auditeur sous le charme n’aspire qu’à tendre l’autre joue pour une autre tarte à la phalange, ce qui va arriver sans tarder (il suffit de demander bon dieu !) dès From Whence You Came, plus dynamique et speed toujours dans ce style heavy blues. Ce morceau est plus nerveux, plus court aussi car il dépasse à peine les trois minutes, très mélodique, mais c’est là aussi la tarte assurée.

Bon, une d’un côté, une de l’autre, on poursuit ? Moi je dis oui, la suite risque d’être du même niveau. Retour d’un son plus stoner avec ces riffs de guitares très basses, un solo bien chiadé, mais toujours porté par une voix et une ligne de chant très mélodique. Mandy Manala c’est le genre de truc qui emporte tout sur son passage et ils nous le prouvent ici. Si l’inquiétude s’installe dès l’intro de Black Sheep avec les Who-Ho qui foutent plus les jetons qu’ils rassurent, la présence d’une grosse ligne de basse et une ambiance générale qui assure toujours autant. Non seulement les sourcils ne se froncent plus, mais c’est carrément le sourire qui apparait. La basse est omniprésente, presque comme un marqueur, et il est fort possible que je me répète sur ce point. Avec May Queen le premier single de l’album, c’est encore une fois marqué par un super son de basse qui donne une dynamique très mélodique, le tout rehaussé par un refrain qui assure le job et même bien plus. Pour résumer, écouter ce genre de titre c’est l’assurance de voir son pied battre la chamade, c’est presque obligatoire, jusqu’au final qui envoie le gros son. 

Avec The Dark Passenger, on reste dans cette même tonalité, et en même temps, pourquoi changer une formule qui assure ? L’apport d’un chant plus sombre apporte un côté novateur, mais l’ensemble reste très cohérent avec le reste. Mandy Manala ne se repose pas pour autant sur ses lauriers et expérimente des pistes nouvelles comme sur War Drums, sorte de heavy blues ultra tonique et d’une efficacité redoutable entre guitares nerveuses et toujours cette basse très prégnante. Le chant de Christa va chercher loin du côté des chanteuses blues US avec une telle facilité, c’est génial. On retrouve les riffs sourds et gras sur The Lighthouse typique du heavy blues punchy et couillu. Encore un très bon titre, comme le reste de l’album au final. C’est mélodique juste ce qu’il faut pour garder l’auditeur bien éveillé sur leur projet, les parties de guitares et les lignes de basses sont encore une fois efficaces, c’est sacrément bien vu.

Le final sur When We Rode Out To War montre encore une nouvelle corde à l’arc Mandy Manala puisque ce titre fleuve de plus de neuf minutes est très dans une sonorité stoner rock, les guitares se font plus lourdes et le rythme plus lent, mais c’est parfaitement maitrisé pour ne pas provoquer le sentiment d’avoir un titre qui traine en longueur (la seconde partie de ce titre repart dans une ambiance plus punchy, c’est malinement bien fait). C’est judicieusement placé en fin d’album pour ce final bougrement efficace.

Un premier album pour Mandy Manala qui fait mouche. Le groupe frappe dans le mille pour ce stoner heavy rock d’excellente facture, sans temps mort, et sans titre moins bon. En neuf titres ils nous font comprendre que l’avenir du style risque probablement de passer par eux. Le groupe démarre très fort, et c’est de très bonne augure pour la suite.

Tracklist de Selft Titled :

01. Stillborn
02. From Whence You Came
03. The Machine
04. Black Sheep
05. May Queen
06. The Dark Passenger
07. War Drums
08. The Lighthouse
09. When We Rode Out To War

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