Un retour attendu pour votre serviteur, celui des Belfortais de Malevolentia, groupe qui m'avait impressionné avec leur précédent opus (Ex Oblivion) qui remonte à 2011. Troisième livraison donc (Contes Et Nouvelles Macabres, sur lequel il est grand temps que je me penche, est quant à lui sorti en 2005) avec République, que je n'hésite pas à qualifier d'emblée de monumental (désolé pour le suspense) dans le genre Black/Death Orchestral.
Le line-up se compose de Spleen (chant), Dies (guitare, orchestrations, textes), Raido (guitare), Robin (basse) et JC Reiss (batterie). Quelques invités sont crédités et viennent apporter leur pierre à cet édifice exemplaire : Shade (orchestrations), C. Damotte (chant lyrique), J. Blind (contrebasse) et Scylla (chant sur Eschatos).
Lorsque le mot "Orchestral" est prononcé, je m'attends, parfois naïvement, à du lourd en matière de plans symphoniques. La montagne peut malheureusement accoucher d'une souris, avec des claviers "light" ou/et un son faiblard...
Malevolentia n'appartient pas à ces catégories. Malevolentia c'est vraiment du lourd, du hautement symphonique avec une omniprésence de plans avec instruments classiques, des choeurs opératiques, un chant féminin lyrique qui intervient à propos, le tout enrobant un Black/Death sombre, incisif, puissant et mélodique. Et puis il y a le son, parfait tout simplement, équilibré et puissant, qui magnifie la musique.
Dès la première écoute, la magie opère. Malevolentia nous propose une musique qui évoque parfois une bande originale de film avec de nombreux et magnifiques passages symphoniques (citons notamment le remarquable Etemenanki), au coeur des morceaux ou lors des titres courts, très variés et qu'on aimerait plus longs (Protogonos qui plante bien le décor ; Virtu & Fortuna aux accents orientaux ; Doxa, qui intègre la section metal et le Burtonnien Para Doxa).
Naturellement, outre les aspects symphoniques et les choeurs qui sont fondamentaux au sein de la musique, on constatera la grande efficacité de la section metal (belle alternance de tempi, rythmique béton, très bon solo sur Alma Matter et Eschatos) en parfaite symbiose avec les orchestrations et le chant extrême (en français, notons la grande qualité des textes) de Spleen, habité, hurlé, désespéré (quelques vocaux "pleurés" s'invitent sur Etemenanki ou Nocte & Nebula, sur lequel on entend La Marseillaise en conclusion ; et puis quelle tirade au sein de Qohelet !) et impressionnant de bout en bout. Assurément l'un des chants extrêmes féminins les plus imposants de la scène Metal !
La conclusion de l'album, avec Eschatos, secoue les tripes, marqué par son ton très mélancolique, désespéré, renforcé par le piano et la montée en puissance vocale du duo Scylla / Spleen, qui passe par tous les vocaux, clairs, agressifs, déchirants... un final qui conclut un album tout simplement énorme !
Je ne vous cacherai pas que pour trouver un point faible dans cet album... c'est peine perdue !
A mes yeux, nous sommes dans ce qu'il y a de mieux au sein du Metal Sympho Extrême, l'album est passionnant, abouti, magistralement interprété et produit, impossible de passer à côté ! Vous l'aurez compris, je vous recommande de découvrir République et plus généralement de vous pencher sur ce formidable groupe qu'est Malevolentia !
Tracklist de République :
01. Protogonos 02. Annuit Coeptis 03. Völuspa 04. Etemenanki 05. Virtu & Fortuna 06. Magnus Frater Spectat Te 07. Requiem Eternam Deo 08. Alma Matter 09. Qohelet 10. Doxa 11. Ordo Ab Chao 12. Para Doxa 13. Nocte & Nebula 14. Eschatos
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