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Machine Head![]()
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C H R O N I Q U ELa bande à Robb Flynn est de retour avec son huitième album. Machine Head nous revient en forme et avec un bon niveau de créativité. Exit Adam Duce, le bassiste co-fondateur qui a quitté le groupe en 2013, ça n’a pas l’air bien propre comme séparation. Son remplaçant, le nouveau bassiste Jared MacEachern, précédemment présent sur des tournées, fait son entrée réelle au sein du groupe avec cet album. L’âme de Machine Head réside en son leader, chanteur, guitariste, Robb Flynn, donc pas d’inquiétude à se faire. Avec un album de Machine Head, on est sûr d’une chose, c'est que le son va déchirer. Et là, on n’y déroge pas, le son est impossible à foirer car le mix est assuré suivant les morceaux par Colin Richardson (le grand copain des débuts) et Andy Sneap, le tout produit par Robb Flynn himself. Machine Head marque la fin d’une époque avec sa maison de disques fétiche RoadRunner Records et rejoint Nuclear Blast. Après s’être fait virer puis repris par Roadrunner (ça fait très "Les feux de l’amour"), Robb finit par choisir le label européen. Cet album n’a pas de chanson éponyme mais on note une mention du titre de l’album dan les paroles de Now We Die. Interrogé sur son inspiration, Robb Flynn précise que les bloodstones (héliotrope ou pierre de sang) et les diamants sont les matériaux les plus résistants sur terre… et que ça l’a inspiré. Je suis fan de la première heure, à l’époque où l'on reprochait à Machine Head et son Burn My Eyes (1994) de ne pas vraiment être un premier album en utilisant le fait que les musiciens venaient quasiment tous de groupes établis. Sottises…, c’était la grenade à lancer dans ce monde envahi alors par le grunge. En revanche, ce qui m’apparaissait clair à l’époque c’est que ce premier album serait difficile voire impossible à surpasser. Je n’ai donc pas échappé moi-même aux périodes de doute sur cette formation quand elle est passée en mode chanson pop-isantes ou rap-isantes. Burn My Eyes reste la référence même si des efforts plus récents dont Unto The Locust (2011) m’ont quelque peu réconcilié avec le groupe. La chanson d’ouverture, Now We Die, pour moi n’est pas une grande réussite. J’aime bien les débuts avec des violons mais la structure de la chanson est sans surprise. On revient à l’époque Davidian. Ca a du groove mais c’est un peu fade au final. Heureusement que la voix de Robb Flynn sauve le tout. Quel as ! Jusqu’au refrain, je pouvais adhérer mais la voix, les backing vocals et l’orchestration sont incompatibles en harmonie et même si ça peut être cool parfois (et innovant), ici cela n’apporte rien, bien au contraire. Pour moi c’est une erreur de composition. Bon, allez je suis sévère, c’est quand même une bonne compo au global (mais je me ferai dispenser du refrain). Heureusement, la suite est meilleure avec Killers and Kings, le tube qui commence comme une chanson de Lamb of God. Les couplets sont prêts à vous agripper, le pré-chorus ne vous lâche pas et là le refrain vous achève avec une recette bien vieille - qui rappelle l’époque Vio-lence : les choeurs qui reprennent ce que le chanteur vient d’asséner. C’est pour moi la chanson la plus “intelligemment agressive”. Sinon pour les autres chansons qui valent le détour, il y a Ghosts Will Haunt My Bones grandiose, impériale avec son côté épique et ses harmoniques (le trade mark du groupe). Puis c’est au tour de Night Of Long Knives, classique du style MH, très hardcore, et avec du blastbeat. Mais c’est après que ça se gâte. Je n’arrive pas à accrocher aux pistes suivantes. Avec un morceau comme Sail into the Black, très lent, ambiant, où il faut attendre quatre minutes pour que ça se réveille… et encore. Une Eyes of the Dead, plutôt chiante (oui carrément, au sens où elle n’apporte rien). On relève la tête avec Beneath the Silt, où on découvre la basse, son grain bien gras, assez originale et In Comes The Flood, qui témoigne d’une grosse maturité dans la composition (violons, passages lents et énervés). Après ça redescend avec Damage Inside, purement chiante, et Game Over qui cherche à se rattraper mais c’est pas ça, à part montrer que Robb sait varier dans son expression vocale. Imaginal Cells est une instrumentale comme sait les faire Machine Head, une idée de base, un riff, une variation, pas plus. Trop de “parlé” en voicing off, dans la veine Real Eyes, Realize, Real Lies mais en moins bien. Take Me Through The Fire offre un finish à la The Blackening... mouais, un peu tard. En définitive, toujours pas l’album que j’attends alors que je suis persuadé du talent de ce groupe.
Tracklist de Bloodstone & Diamonds :
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