Lunatic Soul

Artiste/Groupe

Lunatic Soul

CD

Walking on a Flashlight Beam

Date de sortie

Octobre 2014

Label

KScope

Style

Rock Progressif

Chroniqueur

dominique

Note dominique

18/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

N’en déplaise à Didier, mon boss musical, chroniqueur sur ce même site et néanmoins amis très cher, ce quatrième album de Lunatic Soul, le projet solo du bassiste et chanteur de Riverside, Mariusz Duda, n’est ni ennuyeux, ni long et ne pousse pas l’auditeur à acheter une boîte de Xanax. Alors oui, certes, on ne donne pas dans la lourdeur, les guitares sont sages, la batterie n’est pas énervée et les chants loin d’être gutturaux. Non, tout dans cet album est clair, léger et finement ciselé ; un vrai travail d’orfèvre. Avec ses faux airs de Steven Wilson, Mariusz Duda et son unique compère sur cet album, le batteur Wawrzyniec Dramowicz, nous donnent une leçon magnifique oscillant entre rock et metal progressif. Jouissif et hautement recommandable.

Ambiances sombres et ethniques

Ce que nous propose Lunatic Soul sur cet album, c’est une plongée dans les tourments, les racines et les expériences de Mariusz Duda. Cette immersion commence dès le premier titre, Shutting Out The Sun. Au propre comme au figuré, entre bruit de ressac marin et impression d’assister à une chute inexorable du soleil, l’atmosphère se fait sombre, martelée par les effets acoustiques puis par les coups de tambours. Une ambiance angoissante qui prend progressivement un volume ethnique avec l’arrivée des autres incrustations musicales. La mélodie se complexifie pour se relâcher avec l’arrivée de la voix brumeuse de Mariusz. Un titre à l’aspect ethno-musique et à l’âme progressive. Très Mike OldfieldCold nous propose une atmosphère bien plus industrielle ; électro au début le titre qui migre tranqillement vers le folk. On y perçoit aussi l'une des forces de l’album : sa rythmique. Pas étonnant pour un groupe composé d'un bassiste et d’un batteur. Dans Cold, les voix quittent leur forme éthérée pour devenir plus franches. La batterie est présente mais pas invasive, la guitare suit le rythme et se met au service de l’ensemble. Les atmosphères sont par la suite transmises par les claviers, ce qui permet à la voix chaude de quitter le devant de la scène pour laisser plus de place aux instruments : batterie, basse et claviers. Gutter est énorme. Ethnique et angoissant, il ressemble à une suite de Shutting Out the Sun. La basse est prédominante, même si les couches de percussions sont très présentes. La voix de Mariusz prend des allures de Dave Gahan et les intonations du titre ont des relents de Depeche Mode. C’est délicieusement oriental, et mélodiquement brillant. Un rock-metal progressif de haute couture, tant le titre semble fait sur mesure pour une écoute forte et sans concession. Stars Sellotaped est entre un hommage à Jean-Michel Jarre et un interlude ambiant qui nous permet un retour rapide à la mer. On enchaîne avec The Fear Within. Je parlais de la similitude avec les disques de Mike Oldfield, période Island. En voici un bel d’exemple, qui propose une ambiance type The Killing Fields. C’est lancinant, presque pressant pour finalement s'adoucir sur la fin du titre. Treehouse, c’est un peu l’interlude pop-rock du disque ; le titre est écoutable en radio, tant par sa longueur que par ses mélodies. Loin pourtant de moi l’idée de le renier. Il est simplement (trop) facile d’accès et pêche là où d'autres sont parfaits. En effet, la balance rythmique, si bien réussie globalement sur l'album, fait un peu défaut ici et rend la batterie trop audible. Pygmalion's Ladder c’est le second énorme moment du disque ; c’est douze minutes de bonheur progressif. Arabisant, rythmique hachée menue et claviers discordants, le titre semble construit de bric et de broc. C’est une suite de voyages musicaux plus ou moins longs. Guitare mélodique (non, je ne renommerai pas Mike Oldfield…quoi que…), claviers imaginatifs, le morceau ne cesse de muer. Il finit par avoir une tonalité très metal et guerrière, soutenue par la cavalerie voix-batterie-basse. Sky Drawn In Crayon est tourmenté mais très intéressant. Il offre une légèreté anachronique, entre son moyenâgeux et approche résolument électro. La dernière pièce de ce puzzle magique ne rompt en rien avec les grandes lignes de l’album. Walking On A Flashlight Beam est un millefeuille qui offre une alternance entre trame musicale atmosphérique et fond rythmique progressif. Fondant et croquant. Le travail à la batterie est mis en valeur par les claviers et réciproquement. Le titre est soulevé par une guitare électrique au son très aigu. Une très belle pièce de fin pour un album aussi introspectif qu’enthousiasmant. Définitivement l’un des meilleurs albums progressif de l’année et même plus…

Trackslist de Walking on a Flashlight Beam:

01. Shutting Out The Sun

02. Cold

03. Gutter 

04. Stars Sellotaped

05. The Fear Within

06. Treehouse

07. Pygmalion's Ladder

08. Sky Drawn In Crayon

09. Walking On A Flashlight Beam

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