C H R O N I Q U E
Moi, Sacrament, il ne m'avait pas plus séduit que ça. Brutal, mal dégrossit, emprunt d'une certaine vulgarité typiquement redneck, Lamb Of God signait pour moi l'album de trop. Mais album loué de par le nouveau monde, qui a permit à la bande à Randy Blythe d'exploser et de forger la place de successeur de Pantera. Et dieu sait que Randy m'est sympathique. Mais non, je n'ai jamais accroché à celui là. Donc 3 ans plus tard, quand débarque Wrath, je me dis que celui là à intérêt à être plus intéressant et varié, sinon la cassure risque d'être profonde entre moi et ce groupe qui avait pourtant tout pour déboucher les éviers
bouchés de l'Amerique. Et Wrath commence bien, avec une petite intro nommée The Passing, mélodique, instrumentale, qui pose enfin une atmosphère. Et In Your Words rassure. Toujours ces riffs à démonter une comode en sapin, un chant qui n'hésite pas à redevenir moins brutal et plus clair dans un style pas si éloigné que ça de Tim Williams, référence ultime de la variation hurlement/émotion au sein des cultes Vision Of Disorder (qui reviendront entre nos oreilles cet été !) et des très bons Bloodsimple. Morceau frénétique, réfléchit, dynamique, voici enfin le retour de l'efficacité intelligente du groupe. La production, moins
sèche et avare que sur Sacrament fait du bien au groupe, lui permettant de prétendre à un nouveau statut. Set To Fail nous rappelle que la mission première de Lamb Of God est de nous démonter le cou et que ces garnements ne sont pas là en vacance. Redoutable single, avec le solo qui tue, nous sommes rassurés. Contractor renoue avec la violence du précédent essai, l'intelligence en plus. Le tempo s'accélère et on a parfois l'impression d'entendre les couches sonores de Ministry. Oui, ça bute. Et c'est comme ça jusqu'à la fin. Jouissif, redoutablement efficace, Lamb Of fait enfin plaisir a voir. Quelque part, on est parfois encore plus près de l'esprit Pantera, mais avec un truc en plus que sur l'album de 2006. Une sorte de best of du Metal Us 100% efficace, reprenant quelques unes des meilleurs idées des groupes qui ont fait un style complet à eux tout seuls au milieu des 90's, notamment via l'apport des oranges Roadrunner (le bon vieux temps hein !). Pèle-mêle on peut donc avoir parfois pendant trois quatre secondes l'impression d'écouter un groupe à une autre période, comme si une faille spatio-temporelle s'était crée et nous avait ramené à une époque bénit. Et le pire, c'est que tout ça, ça sonne résolument plus moderne que 70% de la production actuelle. Et ça, ça fait plaisir. Ecoutez donc l'envolée de Everything Is Nothing, la frénésie sombre de Grace, la vicieuse mélodie de Broken Hands et son petit passage rouleau compresseur, le refrain bondissant de Fake Messiah. Ce Wrath, c'est un peu le Cowboys From Hell du groupe, c'est l'album qui atteint des sommets que l'on attendait pas. Lamb Of God s'asseoit sur le siège de nouveau roi du métal US, délaissé par Robb Flynn et sa bande. Finalement, Devin Townsend a quand même eu un nez de folie en produisant As the palaces Burn en 2003. Voici ce qu'est le 100% ¨pure fucking US Metal !
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