KORN

Artiste/Groupe

Korn

Album

Untitled

Date de sortie

31/07/2007

Style

Neo-Metal

Chroniqueurs

Damien, FX

Note (Damien)

17/20

Note (FX)

12/20

Site Officiel

http://www.korn.com/

C H R O N I Q U E (Damien)

Korn ou le mythe néo-métal. Après avoir renoué avec ses racines hardcore sur Issues, le groupe avait pris un sacré risque avec le ténébreux Untouchables, puis de sortir le très mauvais Take A Look In The Mirror. Le dernier See You On The Other Side marquait une nouvelle étape : les problèmes de santé de Jon Davis, le départ de Head, une période trouble qui a débouchée sur l'excellent album précité, plus digne d'une bande son d'un film de Tim Burton que d'un album de néo. Et voici aujourd'hui déjà le petit frère : Untitled.

Après une intro étrange, dans l'esprit des premiers travaux de System Of A Down, Starting Over arrive. Un très bon morceau qui annonce la couleur : le groupe s'est remis de ses péripéties et devient un véritable rouleau compresseur. La structure est beaucoup moins évidente, l'ambiance prédomine, Jonathan Davis n'a jamais autant modulé sa voix.

Bitch We Got A Problem continue sur cette voix, étrange, écrasante, parfois incompréhensible, mais totalement kornienne. La mélodie est divinement trouvée et sert parfaitement l'ambiance. Puis le single annonciateur se place, Evolution. Déjà disponible sur le myspace du groupe depuis quelques temps déjà, il se révèle vraiment être le croisement de tous les éléments qui font le succès des single de Korn : la colère, le côté old school et la facette tranquille contrebalancée par un son novateur. Car oui, si SYOTOS se voulait innovant; Untitled se veut efficace et expérimental, redéfinissant le son Korn.

Hold On est troublant : ne serait-ce pas un morceau écrit par Davis pour la bande son de Queen Of The Damned et disponible sur la bande chanté Wayne Static, Jon n'ayant pas obtenu le droit d'y apparaître grâce à sa maison de disque ? Mouais, louche... Et Korn de continuer son périple, de dérouler, ils se prennent même pour les Queens Of The Stone Age sur Love & Luxury. Chaque morceau est excellent, bien sûr plus dans l'esprit roots mais dans un esprit ouvert et désireux d'aller vers l'avant.

Seul prémice de son côté écrasant et Metal, le lourdingue Killing, 33 tonnes ravageur, avec des réminiscences Death bien cachées mais présentes. Puis on glisse vers I Will Protect You, lui aussi déjà entendu sur Myspace, morceau de clôture du cauchemar, dernière hallucination avant le réveil. Oui, ce Korn version nouvelle est novateur, expérimental, mais n'a jamais semblé autant maîtriser son sujet.

Untitled se place un cran au dessous de son prédécesseur mais reste la preuve que l'on peut toujours être grand même si on est différent. A noter un artwork très travaillé dans l'esprit du disque avec une décapitation...surprenante et glaciale...

C H R O N I Q U E (FX)

Il est difficile d'être français et de ne pas penser au scandale du Hellfest dû à l'absence une nouvelle fois de la tête d'affiche Korn pour des raisons plus ou moins honorables, mais essayons tout de même de passer outre cela pour l'écoute de ce nouvel album sobrement, ou facilement appelé (à vous de décider) "Untitled". A peu près 18 mois après leur dernière production "See You on the Other Side" que j'avais personnellement trouvé très fade, il est tout de même toujours excitant de s'attarder sur un nouvel opus des inventeurs du néo métal, bien que, et ce n'est un scoop pour personne, Korn s'est depuis bien longtemps éloigné de tout ce mouvement, ce qui lui permet sans doute d'être toujours vivant aujourd'hui et de sortir un 8e album.

"Untitled" commence par la classique introduction, et comme Korn est un groupe qui aime chercher loin pour leur nouveau-né, celle-ci se nomme "Intro". L'univers que nous propose Korn est assez saisissant de similitude avec le monde que nous offre Tim Burton dans ses films, on se croirait au milieu d'un visionnage des "Noces Funèbres". Les choses sérieuses commencent avec "Starting Over", qui rappelle grandement le précédent album. Mais le contenu parait tout de même un peu plus riche et affiné, et surtout moins maladroit.

La cassure se fait ensuite de manière assez violenet avec "Bitch We got a Problem", morceau beaucoup plus torturé et moins mélodique que tout ce dont Korn nous a dernièrement servi. Un (léger) retour aux sources ?

La créativité dont peut faire preuve Korn, a ici été exploitée au maximum pour cet album, mais le groupe a sans doute du mal à canaliser toutes ses idées et à les trier, ce qui donne au final des titres un peu trop déstructurés qui manquent singulièrement d'accroche. Pour preuve les morceaux "Evolution" et "Ever be" qui sont tout de même très chaotiques, et limite indigestes par moment, et également "Love and Luxury" qui commence avec un rire malicieux et inquiétant de Davis.

Il y a tout de même certains morceaux qui arrivent vraiment à accrocher notre attention au milieu de ce brouhaha, comme "Hold on" qui possède un des rares riffs que l'on pourra chantonner et un refrain qui fait enfin mouche, ou encore "Innocent by Stander" qui devrait connaître son petit succès s'il est interprété en live.

Nouveauté pour ce "Untitled" la mise en avant sur de nombreux morceaux du piano, avec le duo "Kiss" et "Do What they say", si cette innovation n'est pas désagréable en elle-même, on notera que comme pour l'opus précédent, la basse de Fiedly au son si claire qui était un peu la marque de fabrique de Korn est une nouvelle fois quasiment absente, cela contribue sans doute au fait que la musique de Korn "claque" beaucoup moins.

En conclusion ce nouvel effort s'avère tout de même meilleur que le précèdent. Le groupe n'a semble t il jamais eu autant d'idée, mais cela dessert complètement l'efficacité de leur musique, ce qui au final donne un album encore bien trop brouillon. A défaut d'être vraiment mauvais, on ne peut pas dire que "Untitled" soit une réussite. Messieurs vous avez du talent, c'est définitivement certain, mais il faudrait nous sortir maintenant un vrai bon album à hauteur de votre légende !