Korn

Artiste/Groupe

Korn

CD

The Paradigm Shift

Date de sortie

Octobre 2013

Label

Universal

Style

Metal NéoClassique

Chroniqueur

Pelo-pelo

Note Pelo-pelo

12/20

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C H R O N I Q U E

Korn est l'une des figures les plus marquantes du néo-metal américain, comme en témoigne la variété des styles que le groupe a explorés au cours des vingt dernières années. Après avoir exécuté un retour aux sources acceptable mais sans grand intérêt, Korn s'était dernièrement frotté à la mode du dubstep et eut à essuyer de nombreuses critiques pour cela. Personnellement, j'apprécie toujours qu'un groupe s'ouvre à des horizons très différents des siens, mais j'avoue que la réalisation bancale de The Path Of Totality m'avait déçu. Ce nouvel album réintroduit Brian "Head" Welch, le guitariste originel de Korn, absent depuis huit ans. Face à un background aussi éclaté, qu'allaient donc sortir les dreadlocks psychotiques pour leur onzième opus ? Un disque violent qui ne renie pas ses dernières influences mais qui, sur la longueur, ne convainc malheureusement pas autant que l'on pouvait l'espérer.

 

La pochette illustre parfaitement le titre de l'album. Apercevons-nous deux, quatre ou une infinité de visages s'affrontant ? Les couleurs métalliques rappellent l'émancipation dangereuse de la technologie et il faut admettre que celle-ci à tendance à changer notre vision du monde ; d'où le titre (mot à mot) : « Le changement du paradigme ».

 

L'album s'ouvre sur un riff frénétique appelé Prey For Me et explose avec un son électronique énorme. La claque ! J'adore les albums qui entrent directement dans le vif du sujet. Le couplet dégage du Korn comme on le connaît bien, efficace sans être original. Le refrain est plus mélodique avec des accords aussi violents que tristes et des paroles douloureuses.

 

On enchaîne avec un Love & Meth très lourdingue, doté d'un son aigu plutôt étrange. Si le riff principal sonne un peu comme de la bouillie, le couplet s'avère bien plus entraînant. Une transition avec une voix monstrueuse amène au refrain mélodique et puissant. Voici typiquement un titre pas mauvais mais dont on peut attendre mieux venant de Korn.

 

Le troisième titre monte doucement et... Boom ! Un énorme riff tout droit sorti des enfers déferle et va vous faire headbanguer comme un possédé. Il s'enchaîne directement sur un couplet maîtrisé à la perfection. Korn is back, modafucka' ! Le refrain est une sorte de montée en puissance délicieuse avec des sons électroniques en arrière-plan. Le dernier couplet fait penser à du Marilyn Manson qui s'est drogué au dubstep. What We Do, qui narre comment les gens fuient la vie, représente l'un des titres très forts de l'album.

 

S'ensuit Spike In My Veins dont l'intro inquiétante éveille un grand intérêt. Après un couplet simpliste mais plaisant, le pré-refrain met en valeur une petite mélodie enfantine pour préparer... au refrain massif qui se dresse comme un tsunami ! Originellement produit par Noisia puis retravaillé par Korn, le morceau inclus naturellement des sons electroniques qui procurent une sensation de chute libre absolument jouissive.

 

Mass Hysteria dégage un riff assez prenant mais peine à convaincre sur le reste. Le refrain procure une désagréable impression de dejà-vu. Même chose pour Paranoid And Aroused qui frôle la surabondance de sons.

 

Arrive le single de l'album. Never never m'a tout de suite plu par ces accords inhabituels dans le metal et ce petit air presque cool. La chanson étant très mélodique, certaines mauvaises langues la traiteront de 'commerciale' – l'insulte suprême. Pour rester homogène au reste de l'oeuvre, les paroles reprennent le thème de l'amour fucked up. Ne m'attendant pas à un morceau de la sorte depuis Word Up !, c'est une agréable surprise.

 

Les deux pistes suivantes Punishment Time, pas assez raffinée, et Lullaby for A Sadist, ballade bouche-trou, entachent l'intérêt de l'album.

 

Victimized est beaucoup plus séduisant ! Le chanson met en scène un cocktail pétillant de percussions frénétiques mêlés à des sons électroniques. Le refrain est suffisamment relevé pour me stimuler.

 

L'album s'achève sur It's All Wrong, un riff extrêmement lourd qui reflète bien son titre. A noter qu'on y découvre un effet de silence avant le drop typique du dubstep et de l'électro. Si le refrain est moins savoureux, la dernière partie est puissante à souhait.

 

Au final, il me semble que les Korn, légèrement perdu entre toutes leurs influences, traversent une sorte de transition. On doit au moins leur reconnaître qu'ils essayent de diversifier leur son en intégrant l'héritage de The Path Of Totality. Si The Paradigm Shift vous divertira pour ces quelques titres réussis, les plus accrocs au bon vieux Korn resteront sûrement sur leur faim.

 

Tracklist de The Paradigm Shift:


01. Prey For Me
02. Love & Meth
03. What We Do
04. Spike In My Veins
05. Mass Hysteria
06. Paranoid And Aroused
07. Never Never
08. Punishment Time
09. Lullaby For A Sadist
10. Victimized
11. It's All Wrong

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