Korn

Artiste/Groupe

Korn

CD

Live at the Hollywood Palladium

Date de sortie

Septembre 2012

Label

AFM

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

dominique

Note dominique

17/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Un peu comme dans la vraie nature, le maïs nouveau est bientôt disponible. Oui, pour les afficionados de Korn, dont je suis, l’arrivage régulier d’un album du groupe californien est toujours attendu, autant que le résultat est imprévu. Pour cette nouvelle sortie, pas trop de surprises musicales car il s’agit d’un live enregistré lors de la tournée pour promouvoir le dernier album, The Path of Totality. Mais comme Korn, malgré dix-huit ans de carrière, n’a sorti que très peu de live, soit à ce jour deux sorties en 2006 (Live & Rare) et en 2007 (MTV Unplugged, ici) et que leur dixième album (ici) était par lui-même une surprise avec la collaboration active du groupe avec des pointures reconnues de la scène électro, l’écoute de ce Live at the Hollywood Palladium revêtait un certain attrait. Et je n’ai pas été déçu, le résultat musical est probant, et comme le package vendu comprendra, en plus de l’album (double album ?), un DVD/BluRay du concert, je pense que ce disque rencontrera un large public de connaisseur.

Hollywood Palladium & friends:

Bon, avant toute chose, le lieu. Korn aurait difficilement pu choisir un lieu plus approprié pour enregistrer ce live. Le Hollywood Palladium est le lieu par excellence du mélange culturel, l’endroit où la fusion électro-metal doit se passer. Scène mythique des années 70-80 ayant accueilli des noms aussi différents que Jimi Hendrix, Stevie Wonder, Keith Richards ou les Grateful Dead, le Palladium héberge régulièrement, depuis les années 90, des groupes metal et certains y ont déjà enregistré des performances live (Megadeth a filmé au Palladium le DVD pour le vingtième anniversaire de la sortie de l’album Rust In Peace et Testament y a enregistré une EP en 1993, Return to the Apocalyptic City). Comme le Palladium, en plus de ses activités scéniques, possède de nombreux dance floors, il n’y avait pas de meilleur lieu de rencontre pour Korn avec les autres acteurs de The Path of Totality que sont Skrillex, Excision, Datsik, Downlink, Kill the Noise et 12th Planet.

Si je n’avais pas été totalement convaincu par leurs deux derniers albums studios et donc par le fameux The Path of Totality, force m’est de constater que le choix de Korn de faire de l’électro-metal était une judicieuse décision scénique. La première phase du disque regroupe sept morceaux extraits de The Path of Totality. Celle-ci s’ouvre sur une excellente version de Get Up ! qui met parfaitement en valeur le son caractéristique de Korn et le travail du DJ. C’est puissant, énergique à souhait, plus volumineux, plus « Kornesque » que sur l’album. Cela nous fait immédiatement regretter de ne pas avoir été là lors de l’enregistrement du live. Kill Mercy Within est de la même trempe. Le ton est très proche de celui de l’album, quoi que légèrement plus musclé, permettant aux basses de souligner efficacement le travail du DJ et des musiciens. La voix de Jonathan Davis est (encore) limpide et l’intégration électro remarquable. Cela enchaine avec un Illuminati très électro. Ici la balance est un peu faussée, forçant Jonathan à forcer le volume lors du refrain, à son détriment selon moi. Vient alors, Chaos Lives in Everything qui est le plus bel exemple d’une fusion réussie. C’est du Korn, mais haché comme du dubsteps, avec quelques passages plus mélodieux et d’autres plus death. Excellent. Haranguée par Jonathan, la foule se prend au jeu, aussi bien qu’on la sent presque se trémousser sur My Wall. Le titre n’est pas tout à fait aussi électro que dans l’album, ce qui facilite peut-être son écoute pour des fans de la première heure. Way Too Far pourrait lui aussi être presque parfait, si on ne regrettait encore une fois une balance ne mettant pas en valeur la performance du chanteur. Mais dieu que le côté électro booste positivement ce titre. Cette première phase se termine par Narcissistic Cannibal. Et là on en prend plein la gueule. Ça explose, c’est jouissif, même si on sent que Mr Davis atteint ses limites vocales (ça chante presque faux quand il doit pousser un peu). Mais dans l’ensemble, cette version live des différents morceaux leur donne de la valeur et justifie les remerciements du chanteur au public et aux DJ à la fin.

Le disque suit la même construction que les concerts de cette tournée. Après une première partie consacrée au dernier album, les neuf derniers titres vont couvrir quelques classiques de Korn ainsi que des chansons de leurs premiers albums. Ainsi, à part Here to Stay qui ouvre cette session, tous les morceaux de Korn proposés ont été produits avant 2000. Here to Stay, justement qui met immédiatement à l’aise. Les musiciens sont de retour, la basse de Reginald Arvizu donne la couche de fond, et permet à James Shaffer de souligner la musicalité du titre et à Ray Luzier de marquer le rythme efficacement. Le public ne s’y trompe pas et entonne haut et fort le refrain. Pas de doute, Korn is back. Les classiques s’enchainent. Freak on a Leash poursuit dans cette ambiance festive. Une excellente version, même si ici aussi, les instruments prennent parfois le dessus sur la voix. Il est suivi à la grande joie du public par Falling Away From You. Avec son petit côté électro, il nous remet un peu dans l’ambiance de la première partie du concert. C’est puissant et légèrement déstructuré et tout le monde se donne à fond. On enchaine avec Predictable, bien lui aussi dans la lignée de cet électro live. Fieldy et Ray en profite pour faire exploser basse et batterie. Excellent encore une fois. La suite, c’est une reprise du fameux Another Brick In The Wall des Pink Floyd. Une reprise qui satisfait le public et nos oreilles. Onze minutes de bonheur que Korn gère à merveille. Trois minutes d’intro lancinantes, une participation active du public et une performance musicale qui ferait croire le morceau naturellement fait pour être joué ainsi (tout en basse et percussion). C’est jouissif et tout le monde y prend plaisir. On enchaine les rappels avec Shoots & Ladders et sa cornemuse. Grand classique qui déchaine le délire dans le public. Basse, batterie et guitare ont la part belle et nous rappelle l’ambiance Korn historique, qui nous fait aimer ce groupe atypique. Un bref tribute à Metallica avec un extrait de One, que Korn joue régulièrement en concert ; court mais bon. Et on termine avec deux classiques : Got The Life qui souligne certains aspects musicaux, presque dance, cachés dans la musique Korn et finalement, c’est Blind, le morceau qui a fait connaitre Korn aux yeux du monde. Titre efficace, connu et qui joue parfaitement son rôle de titre de fin d’un album live. Public scandant "I’m going Blind", structure hachée menu, du Korn, du très bon Korn

J’ai personnellement pris beaucoup de plaisir aux multiples écoutes de ce disque et même si la production est peut-être perfectible, si on sent les limites vocales de Jonathan, ce disque devrait être un incontournable pour les fans et également un excellent album d’apprentissage pour tous ceux qui n’osent pas tenter des trucs. Car si des fois ça rate, eh bien des fois ça marche et dans ce cas, le résultat en vaut vraiment la chandelle.

 

Tracklist de Live at the Hollywood Palladium:

01. Get Up!
02. Kill Mercy Within
03. Illuminati
04. Chaos Lives In Everything
05. My Wall
06. Way Too Far
07. Narcissistic Cannibal
08. Here To Stay
09. Freak On A Leash
10. Falling Away From Me
11. Predictable
12. Another Brick In The Wall
13. Shoots And Ladders
14. One
15. Got The Life
16. Blind

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