Kongh

Artiste/Groupe

Kongh

CD

Sole Creation

Date de sortie

Février 2013

Label

Agonia Records

Style

Doom

Chroniqueur

florentv

Note florentv

17/20

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C H R O N I Q U E

Il aura fallu quatre ans pour que Kongh accouche de son troisième album, Sole Creation. Après avoir marqué les esprits avec un premier album couillu et pesant (Counting Heartbeats), le groupe remettait le couvert en 2009 avec Shadows Of The Shapeless. Et aujourd'hui le trio suédois revient avec un joli bébé nommé Sole Creation.

La pochette vous montre King Kong émergeant d'une forêt qu'on imagine aisément en Suède. Et le primate n'a pas l'air vraiment de bonne humeur. C'est d'ailleurs l'impression que donnent les premières secondes du morceau d'ouverture, Sole Creation. On a bien la sensation que ce larsen sur fond de batterie tribale ne vous veut pas que du bien. Et quand le chant de David Johansson arrive, c'est confirmé, Kongh est toujours d'aussi mauvais poil ! Mais, comme le Kong du cinéma, cette apparence de brute épaisse et de colère sourde laisse parfois place à une vraie douceur, certes très empreinte de tristesse, mais une douceur et des ambiances plus planantes qui aérent les morceaux. Kongh propose des parties en voix claires particulièrement réussies, qui, combinées avec des plans de guitares plus légers, donnent des passages magnifiques. Les parties plus lourdes en sortent grandies, et tout le talent de composition de Kongh éclate au grand jour. Au chant, l'alternance se fait entre une voix emplie de dégout et d'amertume, gueularde à souhait, et une autre plus implorante, parfois vibrante. On pense régulièrement à Ozzy (Sole Creation sur le refrain et surtout Skymning). Le son est volumineux, rempli de basse jusqu'à la gueule, très brut, rêche, bref un son qui vous rappelle qu'en Suède l'hiver est long, froid et noir. Si au cours des premières écoutes on se laisse transporter au grè des variations et des divagations du groupe, au fur et à mesure qu'on apprivoise la bête on découvre une foule de détails qui donnent une dimension supplémentaire à l'album. Au niveau du jeu de batterie notamment, qui paraît assez simpliste au début, mais qu'on découvre plus fin au fil du temps. Apparaissent petit à petit des ghost notes bien discrètes, mais dont la presence enrichit les compos sans que cela devienne des fioritures supercielles. C'est d'ailleurs une des forces de cet album : le groupe fait exactement ce qu'il faut. Les grosses attaques rythmiques de la fin de Tamed Brute par exemple, avec la voix menacante de David Johansson à l'appui, créent toute une ambiance écrasante sans que l'intention ne paraisse. Kongh est un groupe qui assurément joue sans arrière pensée. Sole Creation se conclue avec le très progressif Skymning, qui vous berce les premiers temps dans des sonorités psychédéliques, vaguement oniriques. Le morceau se construit sans que l'on y fasse attention, on se retrouve de plus en plus envahi par la lourdeur, le son s'épaissit, les accords se font plus denses et en fin de parcours on se rend compte que l'on sombre dans une catharsis froide et chaotique.

Troisième album et troisième claque. Et peut-être la plus grosse. Kongh continue son chemin entre doom old school et ambiances postcore. Avec la lenteur comme maître mot, Kongh parvient, album après album, à se forger une solide réputation et une discographie plus qu'intéressante.

 

Tracklist de Sole Creation :

  1. Sole Creation
  2. Tamed Brute
  3. The Portals
  4. Skyming

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