J’ai connu Knuckle Head cet été à la Guerre Du Son, une des révélations du festival, le groupe en ouvrait la deuxième journée. Première originalité, le groupe qualifie son style musical de Dark Country. On peut aussi rajouter Stoner Rock ou Desert Rock. Deuxième originalité, Knuckle Head, c’est seulement deux membres : Jack aux vocaux et lead guitar et Jock aux drums et rhythm guitar. Après avoir sorti un premier cinq titres en 2016, First Ride, voici venu le nouvel album du groupe sobrement appelé II. Quand j’ai vu le groupe en live, j’ai immédiatement été captivé par leur musique, leur son, original et entraînant. La même chose se produit sur disque dès les débuts de Black City qui ouvre cet album. Un bruit de moteur au démarrage, et c’est parti sur les chapeaux de roues. Un bon titre Stoner Rock rythmé et entraînant, Knuckle Head frappe juste et démontre qu’à seulement deux on peut faire de l’excellent taf et remplir nos oreilles de riffs acérés et de claquements de toms très efficaces. On se croit lancé à pleine vitesse sur la route 66, Black City s’écoute fort et les vitres ouvertes. Le solo de guitare à deux minutes quarante-trois est bien maîtrisé, avant que la machine ne reparte de plus belle jusqu’à la fin. On ne pouvait rêver mieux comme ouverture. Knuckle Head c’est aussi une ambiance, une atmosphère. Et avec Gazoline on ferme les yeux et on se retrouve en plein far west, dans un saloon enfumé qui sent bon la bière, le rock, le goudron et les plumes.
Ce ressenti est encore plus accentué par The Old Train, à l’ambiance plus posée et flirtant avec la country ; Jack prenant pour l’occasion une voix encore plus grave, limite crooner, ambiance attaque de diligence, feu de camp dans le désert. Les parties de guitares sont là aussi très réussies et la batterie de Jock accompagne à merveille sans prendre le dessus. Un des titres les plus réussis et entraînant de l’album. Apres ce titre mid-tempo, Knuckle head repart en trombe sur leur Harley Davidson, direction la liberté à grand coup de caisse claire qui claque. La guitare est lancinante, les paroles percutantes. Le genre de titre qu'on fredonne en même temps que le chanteur, on apprécie tout particulièrement l'échange guitare-batterie dans la dernière minute du titre. Un peu comme si les deux compères unissaient leurs forces pour notre plus grand plaisir. Ce qui est bien avec Knuckle Head, c'est que les titres s'enchainent sans qu'on s'ennuie une seule seconde grâce à la capacité du groupe à proposer des ambiances variées et intéressantes, comme sur XIII qui démarre par un son de cloche : un titre très calme, sombre et pesant, comme si était venu le temps du règlement de compte à O.K Corral. Le final bien plus énergique avec des choeurs est excellent. Au rayon des influences, Jock apprécie le rap underground entre autres et cette influence-là se fait ressentir sur Cut avec un chant très rapé, la batterie est aussi omniprésente d'ailleurs. Un morceau qui se démarque des autres mais qui n'en est pas moins intéressant, au contraire.
Pour conclure ce bel album, 1975 est très mid tempo et classique, dispensable même. Red River est un très bon titre rock n'roll qui complète un peu plus la palette artistique du groupe. Cet album est un peu comme un voyage, on imagine le décor correspondant aux morceaux, on est dans une très bonne ambiance et on en garde un très bon souvenir. Une belle réussite.
Tracklist de II : 01. Black City 02. Gazoline 03. The Old Train 04. Slow Ride 05. XIII 06. Cut 07. 1975 08. Red River
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