Artiste/Groupe:

Karkara

CD:

All Is Dust

Date de sortie:

Mars 2024

Label:

Le cèpe records

Style:

Stoner Psychédélique / Doom

Chroniqueur:

Didier

Note:

17.5/20

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Karkara est un trio originaire de Toulouse composé de Karim Rihani (guitare/chant), Hugo Olive (basse/synthé) et Maxime Marouani (batterie/chant). All is Dust est leur troisième album, après Crystal Gazer (2019) et Nowhere Land (2020). Leur style est clairement stoner psychédélique tendance doom, un modèle du genre même. Ne connaissant pas le groupe, j’ai commencé par écouter les deux premiers opus, que j’ai trouvé aussi forts bons. On trouvait déjà des choses étonnantes comme du didgeridoo dans le premier et des ambiances franchement arabisantes dans le second. S’il n’y a ni l’un, et beaucoup moins de l’autre dans ce nouvel album, il y a quand même de sacrées surprises. Lisez donc.

Monoliths donne le ton de cet album: des délires de Minimoog, des lignes de basses génialissimes (Black Sabbath-iène), une grosse guitare saturée, souvent en wah-wah et un chanteur qui double régulièrement la mélodie du chant avec sa guitare. C’est assez irrésistible, difficile de ne pas marquer le rythme de la tête ou du pied à l’écoute de ce premier morceau fleuve, qui semble presque virer à l’impro. Je ne suis pas fan des petits bruits de lasers, imitation guerre des étoiles, mais si c’est pour appuyer l’histoire, c’est pour la bonne cause. L’histoire justement, parlons-en. Un monde post apocalyptique, dans lequel l’humanité a réussi à épuiser toutes les ressources de sa planète (tiens donc ?). Tout semble foutu sauf pour un pauvre diable qui part à la recherche d’un lieu mystérieux qui aurait été épargné: Anthropia.

Dans The Chase,  la voix de Karim se fait Krout Rock, l’ambiance plus lourde, plus doom et là surprise du chef, un saxo (Jérôme Biévelot) vient foutre le bordel dans le morceau, semblant tout faire pour nous torturer l’âme. Bien joué ! Dans la même lignée doom-esque c’est On Edge qui prend le relais, là encore des changements, des déluges de bruitages de MiniMoog (Olivier Cussac), de reverb, de wah-wah avec toujours une constante: une basse de dingo (Geezer Butler sort de ce corps) et une batterie simple et précise, au service du collectif (comme on le dit dans le foot).

On attaque alors les neuf minutes de Moonshiner, dans l’intro duquel on entendrait presque chanter des petits oiseaux, c’est bucolique. Karim double à nouveau son chant plus aigu, avec sa guitare, ça rend bien, c’est assez original. Le morceau part en long solo de guitare bien appuyé par sa section rythmique en or massif et épaulé par des nappes de synthé. On retrouve le thème chant/guitare sur le final du morceau qui enchaine alors sur Enthropia et son intro de guitare. Ca groove, c’est superbe, surtout quand ça décolle en mode wah-wah, c’est bon ça et on regrette presque déjà que le morceau ne fasse QUE sept minutes. Karim chante encore le couplet en se doublant d’un lead de guitare, le refrain que je ne comprends pas est hyper accrocheur, la basse démoniaque et ronflante à souhait. Le morceau s’arrête et repart pour un énième solo de guitare sur un super groove de basse/batterie, le Minimoog entre en jeu pour étoffer le tout. Le méga kif ! On enchaine sur le dernier morceau qui donne son nom à l’album. Encore beaucoup de reverb voix, encore un bon groove, par contre Karim passe en mode chant énervé pour hurler le refrain, avant que, surprise, une trompette (style un peu mariachi) fasse son apparition (Simon Barriere), ça aussi c’est sacrément original. Ça ne calme pas pour autant Karim, toujours hurlant avant d’attaquer un solo à la wah-wah et au larsen contrôlé. Du rock, du vrai putain ! Un bon retour de "la trompette à Simon" et clap de fin dans un déferlement de guitare, de Minimoog et la voix off de l’intro qui vient nous raconter la conclusion de l’aventure du quidam (pas tout compris, mais ça a pas l’air de bien se finir tout ça).

Six morceaux vous allez me dire c’est un EP ? Eh ben non, on est dans du stoner ici les gars, alors six morceaux, certes, mais 43mn de musique, pas un morceau sous les six minutes et deux de plus de neuf minutes. Bref de quoi bien s’éclater.

Un dernier petit mot pour saluer le magnifique artwork de Ilham.

Tracklist du All Is Dust :
01. Monoliths
02. The Chase
03. On Edge
04. Moonshiner
05. Anthropia
06. All Is Dust

 

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