Jon Oliva's Pain

Artiste/Groupe

Jon Oliva's Pain

CD

Festival

Date de sortie

Février 2010

Style

Heavy Métal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

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C H R O N I Q U E

The Mountain King is back ! Refusant inlassablement de redonner vie à son premier groupe culte Savatage (mais pourquoooooiii??? snif...), Jon Oliva nous revient en ce début d'année avec son quatrième essai nommé Festival. Réjouissons-nous mes amis, car il s'agit probablement du meilleur album qu'il ait sorti avec son groupe Pain (après, c'est une affaire de goût).

Les fans du monsieur (et de Savatage) vont avoir toutes les raisons de se régaler tant on retrouve avec bonheur tous les éléments chers à ce musicien de génie. Comme il l'a déjà fait sur ses trois albums précédents, Jon est allé se servir dans la réserve de riffs ou idées inexploités par son frère Criss et lui-même à l'époque de leur premier groupe. La musique des frères Oliva continue donc de vivre malgré la disparition tragique de Criss en 1993. Ainsi, les nouveaux titres Lies ou Living on the Edge, tous deux excellents, sont construits selon ce principe et rappellent évidemment (mais pas exclusivement) les meilleures années du 'Tage. Cela étant dit, Festival n'est pas seulement un album pour nostalgiques: il apporte (et c'est bien ce qui fait sa force) son lot d'idées neuves et de surprises.

La première moitié du disque est particulièrement heavy. Cinq titres à l'atmosphère sombre (la palme revenant à la chanson titre avec son ambiance de fête forraine bizarre qui distille un certain malaise) s'enchainent pour notre plus grand plaisir. Les tempos sont parfois enlevés (Living on the Edge), parfois nettement plus lourds (Death Rides a Black Horse), les riffs sont implacables et savent faire preuve d'originalité (Festival), les changements de rythme et surprises sont à la fête (Lies), et au milieu de toutes ces réjouissances on a même le droit à un vrai chef d'oeuvre avec Afterglow. Ce morceau commence avec un riff qui évoque l'ombre du grand Black Sabbath, puis arrivent un piano, une guitare acoustique et même quelques cordes alors que l'on ne s'y attendait pas. Le metal ressurgit au détour d'un pré-refrain ou Jon Oliva fait un bel usage de toute la rage dont sa voix (étonnament bien conservée et puissante) est capable, pour laisser place à un refrain souligné par des choeurs qui nous rappellent que Queen compte également parmi les influences du maître. Mais ce n'est pas tout, le morceau nous emmène encore ailleurs lors de son final, une belle accéleration de tempo, une fin toute en solo bien heavy incorporant également des passages... jazz ! On se laisse balader sans bien savoir où l'on va, et c'est grisant. Quelle claque !

La seconde moitié de l'album est plus calme puisqu'elle comprend trois ballades (sur cinq chansons... ce qui donne un album à l'équilibre discutable d'ailleurs). Parmi elles, on retiendra plus particulièrement la jolie accalmie Looking For Nothing étonnament paisible et douce, ainsi que Now, belle conclusion dans le plus pur esprit Savatage. Coup de chapeau à la prestation de Jon sur ce dernier titre, quelle intensité, quelle émotion ! Il y a également I Fear You, composition assez lourde, au riff écrasant rappelant un peu l'ère Doctor Butcher (groupe formé par Jon Oliva et Chris Caffery au beau milieu des années 90), sympathique sans être renversante non plus... N'oublions pas l'excellent et méchant Evil Within: une belle claque au super refrain où Mr. Oliva chante comme un possédé... et la fin déroute l'auditeur une nouvelle fois avec un long passage ne comprenant que des voix sur un fond de nappes de claviers accompagnées par une guitare électrique planante pour enchainer sur un final instrumental bien heavy.

Bref, ça fait plaisir de retrouver Jon Oliva en grande forme. Festival est heavy et aventureux tout en étant plus cohérent que son prédecesseur Global Warning. Ce disque est riche tout en évitant la prise de tête ou l'expérimentation à outrance. Cela fait juste du bien de temps en temps de sortir un peu de cette autoroute que semble parfois représenter un certain type de metal. En effet, alors que beaucoup de groupes faisant dans le heavy traditionnel nous resservent des recettes mille fois entendues, Jon Oliva's Pain emprunte des chemins qui, s'ils respectent une certaine tradition, s'avèrent un peu plus audacieux. On ne sait jamais à l'avance comment telle ou telle chanson va finir, et je dois dire que c'est particulièrement appréciable. Le travail effectué sur l'ambiance du disque est assez remarquable et les musiciens sont au top (magnifiques parties de guitare tout au long de l'album). Tout cela est donc très bon, sans toutefois égaler la magie des plus belles années Savatage, mais il faudra, semble-t-il, s'en contenter. Je prends !