Artiste/Groupe:

Joe Lynn Turner

CD:

Belly Of The Beast

Date de sortie:

Octobre 2022

Label:

Music Theories Recordings / Mascot Label Group

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15.5/20

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Vous aimez Joe Lynn Turner ? Ses prestations chez Rainbow, Malmsteen ou Deep Purple ? Ses albums solo ou les projets estampillés Frontiers Records (allez, c’était pas mal Rated X quand même...) ? Et vous pensiez qu’avec Belly Of The Beast, vous alliez retrouver ce timbre que vous affectionnez tant posé sur des compos au style classique, Hard Rock ou AOR ? Vous trouvez qu’il y a trop de points d’interrogation dans ce début de chronique ? Ok, j’arrête. Bon, vous me voyez venir (de très loin), l’avant-dernière question était un peu rhétorique... car si vous appréciez un tant soit peu le monsieur et que vous vous tenez informés, vous avez dû voir (et même entendre) que ce nouvel album était le fruit d’une collaboration entre ce chanteur légendaire et un certain Peter Tägtgren (Hypocrisy, Pain, Lindemann) qui en a d’ailleurs profité pour enregistrer guitare, basse et clavier ou samples tant qu’il y était. Donc non, Belly Of The Beast ne fait pas dans le vieux hard ou le FM... il en surprendra certains par son aspect plus heavy, sombre et moderne. On n’a pas vraiment l’habitude d’entendre Turner sur ce style de musique, c’est la première surprise. La seconde est encore meilleure : l’album est franchement bon. 

Le premier titre, qui n’est autre que la chanson qui donne son nom à l’album, pose tout de suite le décor : gros son (prod moderne), riff acéré, style rentre-dedans, rapide et heavy, au style bien européen (très Judas Priest... ou Primal Fear... donc Judas Priest). Le refrain possède une touche power épique plus contemporaine avec de gros chœurs qui pourraient venir de chez Sabaton (presque, j’exagère un peu... mais on n’en est pas si loin). Et là, on se dit que le Joe a encore de la voix et de l’énergie. Soixante-et-onze ans quand même... pas ridicule du tout le papy ! Sans excès, il impose son timbre chaud et sa puissance. De façon générale, sa voix est bien posée sur les compos de l’album... Turner est constamment crédible, jamais "has been".

Le tempo ralentit un peu sur les pistes suivantes mais la tonalité reste bien dark et heavy... avec des grosses guitares accordées bien bas et des samples qui font qu’on reconnaît la touche du père Tägtgren (écoutez Rise Up, ça ressemble pas mal à du Pain quand même)... sans que l’ensemble ne sonne trop indus non plus. Il y a bien des ambiances martiales, des chœurs ou orchestrations qui donnent un aspect parfois symphonique à la musique (Tortured Soul), mais il ne s’agit pas d’un album solo du Suédois. Sa personnalité est bien présente mais s’adapte aussi à celle du vocaliste américain (et vice-versa). 

Une chose est sûre, les morceaux s’enchaînent à vive allure et cette collaboration donne au passage à Turner un petit coup de jeune bienvenu. On est parfois face à quelque chose de très entraînant (Rise Up, Tears Of Blood, Don’t Fear The Dark...) tout comme on peut se retrouver en présence de compos plus lourdes et écrasantes (Desire, bien dark, Fallen World)... Quel que soit le style abordé, l’accroche mélodique est privilégiée (malgré le côté massif de la musique qui accompagne le chant) et l’ensemble est résolument catchy. La partition est solide, le chanteur impressionne encore et fait preuve d’une certaine classe (notamment sur des titres plus posés et mélodiques comme Tortured Soul, Dark Night Of The Soul qui sonne un peu comme une ballade de Black Sabbath époque Tony Martin... ou la très belle power ballade finale intitulée Requiem, sombre forcément... requiem, quoi). Eh oui, vous avez bien lu : même les ballades sont chouettes !

Un disque inattendu et un peu risqué (cette tentative de modernisation et assombrissement du propos n’était pas sans danger mais force est de constater que le septuagénaire ne s’y est pas cassé les dents), réussi de bout en bout, qui fait plaisir en rappelant à notre bon souvenir ce chanteur auquel on n’a peut-être pas assez accordé de crédit ces derniers temps (bon, ce n’était pas que de notre faute, il n’a pas participé qu’à des disques inoubliables, loin de là...). Si Turner avait la bonne idée de tourner avec Tägtgren pour faire la promotion de leur bébé, il y a fort à parier que l’on passerait un excellent moment. Croisons les doigts ! 

Tracklist de Belly Of The Beast :

01. Belly Of The Beast
02. Black Sun
03. Tortured Soul
04. Rise Up
05. Dark Night Of The Soul
06. Tears Of Blood
07. Desire
08. Don’t Fear The Dark
09. Fallen World
10. Living The Dream
11. Requiem

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