Mon cher Kévin, je te vois venir à des kilomètres : « Oui Joe La Truite, encore une énormité du Jean Mich’, qu’est-ce que c’est que ce truc ? Est-ce le surnom de l’entrejambe de l’étalon italien ? Tout ça parce qu’il peut lui aussi toucher le fond de l’eau sans s’accroupir ? » Bon déjà tu te calmes, même si je ne peux pas te donner totalement tort, avec un nom de groupe comme celui-là on peut sourire. Sauf que, mon ami, ce trio dopé à grand coup de Zguen (une énergie divine nécessitant la maîtrise de la flamme intérieure) propose une forme hybride de Punk Metal aux influences larges comme Primus, Faith No More ou encore Maximum The Hormone.
Le groupe se présente ainsi : « Joe La Truite est une entité cosmique incarnée par trois héros du sud de la France : Charl (Soft Erection, Président King-Kong, ex-Harmonic Generator), Julien (Jack Face, ex-Skhizein, ex-Primhate Circle) et Patrick (père et poulpe percussionniste caverneux). Envoyés sur Terre sur ordre de notre Altesse Suprême, le divin CosmoRider, ils consacrent leur existence à la lutte contre les forces occultes et maléfiques qui régissent notre planète. C’est au sein d’un trio supersonique giga surboosté à l’énergie cosmotellurique que ces gaillards délivrent un Punk Metal Cosmique aux influences Post-Dramatiques. » Prêt à découvrir leur univers ?
L’album ouvre avec No Zob In Job : le premier riff est hyper accrocheur, une batterie droite comme un I donne de suite une irrésistible envie de headbanger. Premier yeah et le tempo s’accélère, l’énergie est clairement punk et le tout est d’une efficacité incroyable. Un pont soutenu par la batucada à la limite de mes Sepul-brésilien préférés, enchaînement a cappella, pour finir sur le premier riff en encore plus puissant. Vous l’aurez compris, ça part dans tous les sens et, pour un premier titre, il est totalement jouissif.
Cet album est une usine à énergie. Les musiciens sont redoutables d’efficacité dans tout ce qu’ils entreprennent et, pour un trio, ça fait méchamment du bruit. Surtout que les compositions du groupe sont loin d’être uniformes, la surprise attend au coin du bois. D’autant qu’il semble assez évident que le groupe prend un pied monstre à jouer ; du coup, le parallèle avec d’autres déjantés souriants comme Claypool ou Patton prend tout son sens.
Il est possible de passer d’un Punk assez classique qui fait la cour au Ramones sur Cartoon Filter, à un titre proche d’Hypno5e dans sa construction, autrement dit aussi aérien que rentre-dedans sur Country Tek 2000. Katükah donne envie de s’arracher la tête pour la balancer sur son voisin. On y trouve également du gras « valsé » sur Where Is The Ground… Sans oublier un aspect plus progressif sur Fury ou sur l’énorme et écrasant Domso Nagazaki 8 000 000 000 qui conclut magnifiquement cet album. Je pourrais vous qualifier tous les titres mais il va falloir comprendre à un moment ou un autre que vous allez devoir y mettre une oreille et p'is c’est tout !!
Tout ceci sonne extrêmement bien, quasiment aucune fausse note sur l’ensemble des dix titres qui composent cette galette. Il faut dire que la complémentarité batterie/basse (mmh quel beau ronronnement !) fonctionne très bien, laissant le champ libre à la guitare pour s’exprimer aussi bien sur une mélodie complémentaire qu’à contre-courant. Au final, quoi de plus normal pour une truite finalement.
Sincèrement, je ne m’attendais pas à être autant surpris par ce groupe et ces compositions aussi diverses que variées. Il transpire une joie de vivre totalement communicative et rafraîchissante. Il serait franchement dommage de passer à côté de cet album qui va vous donner envie de sauter partout, la banane aux lèvres, et une furieuse envie de vivre. En tout cas, moi, ils m’ont vraiment ferré…
Tracklist de Trapped In Cosmos :
01. No Zob In Job 02. Cartoon Filter 03. Country Tek 2000 04. Katükah 05. Where Is The Ground? 06. Fury (feat. Kris Send Wood) 07. I Feel Sick 08. Together 09. Trapped In The Cosmos 10. Domso Nagazaki 8 000 000 000
|