JEFF LOOMIS

Artiste/Groupe

Jeff Loomis

Album

Zero Order Phase

Date de sortie

22 Aout 2008

Style

Guitar-Hero

Chroniqueur

Jester

Note

16/20

Site Officiel

http://www.jeffloomis.com/

C H R O N I Q U E

En ce glorieux mois de septembre 2008, alors que la rentrée est déjà bien entamée pour certains, approche pour d'autres, où chacun compare son bronzage avec celui du voisin, nous arrive le fameux Zero Order Phase de monsieur Loomis.

Petite piqûre de rappel pour les non-initiés, Jeff Loomis est le guitariste du groupe Nevermore depuis ses débuts : Sanctuary. Sur le dernier album "This Godless Endeavor", il partageait son rôle avec le non moins talentueux Steve Smyth, mais a tout de même composé la plupart des solos. (dont un terrifiant de la chanson éponyme à l'album, mélangeant gammes majeures et mineures à la vitesse de l'éclair)

Ce qui caractérise profondément le jeu de Loomis ? La vitesse et la recherche permanente de nouveaux sons, à la limite de la dissonance, et nous pouvons le qualifier comme un des guitaristes les plus doués de sa génération ; faites un saut sur son site web et écoutez ce qu'il faisait alors qu'il n'était encore qu'un prépubère, vous serez aisément convaincu.

Donc venons-en à l'album. Pour commencer, la pochette est plutôt sympathique, pour ma part je le trouve splendide, une légère référence à un événement arrivé en septembre ? Les pistes sont plus ou moins liées, car elles font presque toutes reférences aux leitmotivs de Nevermore et surtout du chanteur (Warrel Dane) : les robots / le futur / la destruction / l'humanité. Par exemple Miles of machines, Race against disaster, Opulent maelstrom...

Musicalement, l'album est tout dabord très riche pour plusieurs raisons. La première, c'est que Loomis a pris la peine de diversifier l'éventail des instruments qui étaient à sa disposition. Nous avons donc droit à des guitares électriques normales, une guitare sans frets (Cashmere shiv), des guitares acoustiques (Azure Haze, Miles of Machines), du piano (Sacristy), et les éternels petits sons d'ambiances made in synthés travaillés en studio. (dont il est loin d'abuser)

Ensuite, il est à noter que le bonhomme s'est entouré de toute une clique, ce qui lui a permis de donner à la plupart de ses pistes un son particulier.

Mark Arrington, un de ses compères de Seattle, tient le rôle du batteur, et on peut dire qu'il assure bien son rôle d'accompagnement. (il faut écouter l'intro courte mais monumentale de Opulent Maelstrom pour ne pas en douter)

Jato Unit, Race Against Disaster, et Cashmere Shiv bénéficieront chacune d'un solo composé/réalisé par trois amis guitaristes de Loomis, dont Pat O'Brien, ancien compagnon de route de l'artiste dans Nevermore (et cela s'entend).

Force est de constater que l'essai est transformé. Si la première piste fait office d'une très bonne introduction, la seconde, Opulent Maelstrom, est beaucoup plus longue, tortueuse et très déroutante, au même titre que Cashmere Shiv et ses sonorités particulières.

Azure Haze et Sacristy font office de repos, où l'air est entraînant et surtout beaucoup plus lent. (hormis quelques petits passages plus rapides, mais la rythmique reste souple et détendue)

Jato Unit, Race Against Disaster, Devil Theory et Miles of Machines font dans le gros lourd : on prend son souffle, on fonce, et on expire au bout des 6 minutes, mais chacune à quelques variantes, une intro plus longue, un pont ralenti, une ou deux guitares perchées...etc.

Departure sera une conclusion réussie, dans la mesure où elle sera lente et lancinante, permettant de relâcher cette énergie déchaînée depuis 50 minutes.

Au niveau technique, on peut dire que Loomis ne relâche jamais, du début à la fin. On peut même être bluffé de tous ces mouvements exécutés parfois à la limite de l'inhumain, comme par exemple le Devil Theory où il s'amuse à piquer un sprint d'une minute à la moitié de la chanson, ou la fameuse introduction de Miles of machines qui rendrait fou tout joueur de flamenco... Les exemples sont un peu trop nombreux pour être cités, mais la comparaison avec Malmsteen, son idole, est évidente.

A qui conviendra cette galette ? A tous ceux qui ne sont pas réfractaires au concept du "guitar hero" : solos interminables et pistes longues. Et pour les autres ? Du bonheur, car Loomis a pu prouver qu'il était digne de la stature des Vai, Friedman, et autres ténors de la six cordes.

Néanmoins un petit bémol, certains passages traînent trop en longueur, car notre ami aiment autant faire ses solos que ses rythmiques dans les couplets. Donc quelques répétitions ou simples changements d'octaves auraient pu être écourtés...assez bénin ; donc allez l'écouter, ça serait dommage qu'il se soit cassé une dizaine de fois les phalanges pour qu'en plus cet album tombe aux oubliettes !