Artiste/Groupe:

Jason Bieler And The Baron Von Bielski Orchestra

CD:

Postcards From The Asylum

Date de sortie:

Avril 2023

Label:

Indépendant

Style:

Hard Rock éclectique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

17/20

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Le retour du chanteur/compositeur/guitariste/producteur (etc.) Jason Bieler avec Songs For The Apocalypse (premier essai sorti sous le nom Jason Bieler and The Baron Von Bielski Orchestra) fut, en ce qui me concerne, l’une des meilleures nouvelles de l’année 2021. Je suis fan du monsieur. Si vous ne savez pas du tout de qui il s’agit, plutôt que de me répéter, je vous suggère de cliquer sur la chronique de l’album (ci-dessus) et de jeter un œil au deuxième paragraphe, cela ne vous prendra que quelques secondes... Si vous êtes déjà instruit, passons directement à la suite. Deux ans après avoir eu le plaisir de chroniquer l’album précédent, je remets le couvert car Bieler revient parmi nous avec un disque dont le titre, Postcards From The Asylum, ne laisse aucun doute sur l’état de sa créativité et ses intentions. Bienvenue pour un nouveau périple où vont se mêler rock, metal, pop, prog, humour, textes décalés et un zeste de folie. On est content ? Oui. Très. 

Il y avait des invités la dernière fois (Dave Ellefson, Jeff Scott Soto, Devin Townsend, Ron "Bumblefoot" Thal et j’en passe...), il y a en a d’autres aujourd’hui ! Eh oui, quand on met "orchestra" dans l’intitulé de son projet, on est un peu obligé de convier du monde, faut être cohérent. Ainsi, vous retrouverez le guitariste Andee Blacksugar (Blondie), le batteur Edu Cominato (qui était passé faire coucou sur l’album SFTA et qui joue avec Jeff Scott Soto ou le groupe SOTO), le bassiste Todd Kerns (Slash feat. Myles Kennedy and the Conspirators), le batteur Marco Minnemann (la liste de groupes ou projets où il figure est interminable, ne comptez pas sur moi) ou le claviériste Ryo Okumoto (Spock’s Beard). 

L’aventure démarre avec des titres plutôt directs et puissants, histoire d’appâter l’auditeur avant de lui faire perdre faire ses repères. Bombay est une compo enlevée, pourvue d’un riff costaud, très entraînante... son tempo et sa mélodie affutée nous emportent sans mal (le refrain posé sur des nappes de claviers est particulièrement entêtant). Numb, un morceau plus mid-tempo et lourd, rappelle à nos bons souvenirs les premières heures de Saigon Kick (ancien et génial groupe de Bieler, on croirait les mélodies du couplet rescapées des années 1990-1992). A la fois lourd et planant, avec les harmonies vocales typiques de son géniteur, ce titre marque des points. Puis il laisse la place à Heathens, plus rock, rythmé, festif, presque glam avec des claviers qui imitent des cuivres... Ce démarrage est pour le moins charpenté mais fait déjà preuve d’une certaine diversité. De toute façon, on le sait (ou pas) : Jason n’a jamais été "juste un métalleux". Il a grandi en écoutant et appréciant simultanément pléthore de styles musicaux (des Beatles à David Bowie en passant par le rock progressif, la musique électronique, Metallica etc.). Cette ouverture, même si Postcards demeure une œuvre très (hard) rock, se retrouve naturellement ici. Dès Mexico, gros changement d’ambiance : guitares sèches, clavier, atmosphère douce et mélancolique, réverbération sur la voix, le metal s’est fait la malle... et la suite du voyage réserve d’autres surprises (que je ne vais pas toutes vous dévoiler, bande de feignants). 

Alors que Birds Of Prey se présente comme une ballade rock aguicheuse, Flying Monkeys joue la carte de la folie douce avec ses cris de singes en intro et une rythmique déjantée qui nous font réaliser que nous venons clairement de débarquer en terre prog. Puis Sic Riff nous assomme de par sa lourdeur et un riff assez malade (le titre nous avait prévenus). Le metal est donc revenu, sous une forme sombre, bizarre, hypnotique... Et comme Bieler tient à vous faire voyager, The Depths, bien plus sobre avec guitare sèche et bruitages marins, vous emportera ailleurs... toujours avec talent et un sens de la mélodie décidément bien préservé. La suite ? Du rock, du hard, des sonorités pop, de la joie, du mystère, de l’obscurité, des refrains au top... et une compo finale satanico-folk (?!) envoûtante nommée Human Head. C’est beau et légèrement inquiétant en même temps... et quelle atmosphère ! Pas de limite, pas de plan, Jason Bieler fait ce qu’il veut et il le fait très bien. Vous aimez le rock sous toutes ses formes et dérivés, un peu barré de préférence mais tout de même abordable grâce à des mélodies qui caressent dans le sens du poil le mélomane qui sommeille en vous ? Venez donc faire un tour dans ce bel asile. On y joue très bien (le niveau des musiciens force l’admiration), l’écriture y est remarquable... et la production de la galette est également de qualité. 

Fun, riche, généreux, varié, rafraichissant... Voilà un aperçu de la liste d’adjectifs qui pourraient qualifier avec justesse ce disque. Il y en a d’autres, vous en avez croisé pendant cette chronique. Vous avez peut-être eu la curiosité d’écouter quelques extraits, ma mission touche à sa fin. J’étais venu pour vous dire que la contribution de Jason Bieler à la musique était une chance, un cadeau. Evidemment, sa proposition n’est pas pour tout le monde (l’album peut donner du fil à retordre et perdra du monde en route, notamment à cause de sa durée, soixante-douze minutes quand même !). J’y suis particulièrement sensible, ce ne sera peut-être pas votre cas, mais je trouverai un certain réconfort dans l’idée, qu’à mon modeste niveau, j’aurai contribué à... ou du moins essayé de répandre la "bonne" parole. Car, même s’il l’ignore, le monde a besoin de Jason Bieler. Postcards From The Asylum en est la preuve éclatante.

Tracklist de Postcards From The Asylum :

01. Bombay
02. Numb
03. Heathens
04. Mexico
05. Birds Of Prey
06. Flying Monkeys
07. Sic Riff
08. The Depths
09. Beneath The Waves
10. Sweet Eliza
11. 9981 Darkness
12. Feels Just Like Love
13. Bear Sedatives
14. Deep Blue
15. Human Head

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