Artiste/Groupe:

Jani Liimatainen

CD:

My Father’s Son

Date de sortie:

Mai 2022

Label:

Frontiers Music

Style:

Metal mélodique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13.5/20

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Le guitariste finlandais Jani Liimatainen, bien connu des fans (de la première heure) de Sonata Arctica, également apprécié par certains pour d’autres projets sortis sur le label Frontiers Music (Cain’s Offering avec le chanteur Timo Kotipelto ou The Dark Element avec Anette Olzon) ou son récent recrutement par le groupe Insomnium, sort - pour la première fois de sa carrière - un album sous son propre nom. Cet album solo n’a cependant pas été réalisé tout seul. Le monsieur y joue de la guitare, du clavier et s’est chargé de quelques arrangements (il chante même sur un morceau) mais n’a pas oublié de convier un nombre non négligeable de collègues (présents ou passés) afin de lui donner un coup de main. On retrouve donc Rolf Pilve (batteur de Stratovarius), Jonas Kuhlberg (bassiste chez One Desire) mais surtout, bien évidemment, une liste de vocalistes (presque tous) scandinaves qui devraient vous dire quelque chose : Björn Strid, Tony Kakko, Timo Kotipelto, Anette Olzon, Antti Railio, Renan Zonta entre autres...

Ce My Father’s Son est un album à appréhender l’esprit grand ouvert. Il a la caractéristique des disques solo permettant à leur géniteur d’explorer différents univers et ne se contente pas de vous servir la même soupe de la première à la dernière piste. Selon vos goûts et votre sensibilité, vous apprécierez donc plus ou moins certaines compos, Liimatainen ne s’étant clairement pas imposé de ligne directrice ou de limites pour l’occasion. 

Le début de l’album ne déroutera pas le fan de metal mélodique sensible au style Liimatainen puisqu’il propose des pistes navigant entre hard/heavy moderne et power plus ou moins popisant. Breathing Divinity fait dans le mid-tempo épique et classieux avec un Björn Strid (en voix claire uniquement) aussi aérien qu’impérial. La mélodie y est particulièrement accrocheuse et entêtante. All Dreams Are Born To Die célèbre la réunion avec le compère Tony Kakko. Les fans des vieux Sonata seront d’autant plus ravis qu’il s’agit d’un morceau enlevé, franchement power, plutôt bien fichu. Avec Renan Zonta sur What Do You Want, la qualité se maintient et le style flirte davantage avec le côté pop de la Force. On reconnait ici l’aptitude de Jani à proposer des mélodies marquantes (une écoute suffit et vous aurez le refrain dans la tête pour la semaine). On notera également, comme souvent avec Jani, qu’il se met vraiment au service de ses chansons et ne sombre jamais dans la démonstration. Rien ne laisse particulièrement deviner à son écoute que My Father’s Son est un album de guitariste. Cela décevra peut-être certains d’entre vous (n’attendez pas de solos de guitare particulièrement remarquables ici). Pour conclure cette première partie, notons que d’autres pistes comme Into The Fray (avec Timo Kotipelto) ou My Father’s Son (avec Antti Railio) ne surprendront pas spécialement le connaisseur habitué au travail de Jani puisque la première est un titre power assez classique (d’ailleurs choisi comme single) et que la seconde est une compo (très réussie d’ailleurs) épique d’une dizaine de minutes mettant en avant un style plus symphonique, dramatique et progressif. Ce sont des morceaux auxquels on s’attend quand on connait la carrière de Liimatainen

Mais comme dit plus haut, My Father’s Son est un album varié n’hésitant pas à s’aventurer hors de la sphère metal. Avec plus ou moins de bonheur, aurais-je envie d’ajouter. Je trouve l’ensemble pas inintéressant mais résolument imparfait pour les raisons suivantes : après un démarrage (les trois premiers titres) plutôt réussi, un petit manque d’énergie se fait sentir. Je n’ai rien contre des pistes calmes (même s’il y en a un peu trop à mon goût ici) mais l’agencement me pose souci. Who Are We est une ballade mélancolique, Side By Side est plus rythmée mais très gentillette (c’est un titre aux sonorités FM, arrangements 80s et solo de saxophone... ça a le mérite de trancher avec le reste du disque mais j’accroche moyennement), puis arrive The Music Box qui a tendance à faire dans le mielleux (il y a souvent quelque chose d’un peu mièvre ou "naïf", qui peut plaire ou déplaire, dans les mélodies de Liimatainen... ça passe ou ça casse). Il faudra donc attendre la septième piste (Into The Fray, citée plus haut) pour retrouver un peu de robustesse... mais pas très longtemps car, tout de suite après, arrive une compo au style surprenant : I Could Stop Now, (bien) chantée par Anette Olzon, fait dans la folk/country guillerette. Audacieux (même si je ne suis personnellement pas ultra convaincu). A ce stade, je sens qu’il faudrait que l’album soit doté d’un morceau plus fort pour relancer la machine mais à la place, c’est Haunted House, une autre ballade mélancolique (chantée par Jani lui-même), pas laide mais plombante, avec arrangements au clavier et guitare sèche, qui nous est offerte... 

Le bilan : beaucoup de jolies mélodies, des artistes talentueux apportant leur contribution, quelques très bons morceaux à se mettre sous la dent (une moitié d’album en ce qui me concerne)... mais aussi quelques pistes un peu plates ou lisses, une poignée de mélodies trop sucrées à mon goût et - au final - un opus à l’équilibre discutable (mais qui a le mérite d’être varié). Pas exceptionnel donc mais pas mal, My Father’s Son vaut la peine - à condition de ne pas être allergique à son créateur bien sûr - que l’on y jette une oreille. 

Tracklist de My Father’s Son :

01. Breathing Divinity
02. All Dreams Are Born To Die
03. What Do You Want
04. Who Are We
05. Side By Side
06. The Music Box
07. Into The Fray
08. I Could Stop Now
09. Haunted House
10. My Father’s Son

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