Israthoum

Artiste/Groupe

Israthoum

Album

Monument Of Brimstone

Date de sortie

Janvier 2009

Style

Black Métal

Chroniqueur

florentv

Note florentv

17/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E

"Monument of Brimstone" est le second album d'Israthoum, groupe de black venu des Pays-Bas. La musique nous replonge dans l'ambiance froide et torturée du black des années 90, avec un son rappelant Emperor. On oscille entre des passages ultra-rapides, dans l'esprit Marduk, et des moments lents et étouffants.

Le premier morceau "Wearing You", est un chef-d'oeuvre rien de moins. Après une intro mélangeant des bruits de guerre et un chant ecclésiastique, la première déflagration a lieu. Le premier riff fout des frissons tant il fait ressortir l'esprit nordique qui habite le morceaux.
Les claviers déposent des nappes par-ci, par-là, tandis que la batterie martèle un rythme effréné. La voix quand à elle dégage une haine et un violence sans merci.
Tantôt écorchée, tantôt déchirante, parfois susurrante lors des passages plus lents, on admire, tant il n'y a rien d'autre à faire. Le tempo moins rapide de la fin du morceau accueille des parties claviers plus présentes, qui confirme que le groupe sait où il va. Les sept minutes du morceaux passent comme si de rien n'était.
"Painters of Lincreation" confirme le talent du groupe, les claviers sont parfaits, les riffs prenants, la voix souffrante. Des cris de douleur qui parsèment le morceau, et le passage de guitare mélodique offrent une ambiance telle que l'on en avait plus connue depuis des lustres.
"Christ Null And Void" renoue avec les temps glorieux du black métal de la décennie précédente. Ce son propre au style, avec une basse intense, des guitares rêches combinées aux claviers atmosphériques, est tellement bien maitrisé par Israthoum que l'on se sent retourner en arrière, transporter vers la Scandinavie. Le dernier riff du morceau, joué dans les aigus, fini le morceau dans une sensation de malaise grandissant.
Sans prévenir débarque le riff de "Soule Funeral", qui s'oriente légèrement vers le brutal-black, déblaie tout sur son passage. Le discours papale mêlé au chant sinistre est une pur merveille. Et quand arrive cette petite phrase au clavier, on sent que "Monument Of Brimstone" est un album murement pensé. Un dernier hurlement rappellent Attila Cishar sur "De Mysteriis Dom Sathanas" et le morceau s'arrête.
" The Slanderer" et "My Death Grotesque" sont de pures boules de haine. On passe de blast acharnés, à des mid-tempo angoissant. Le chant clair et implorant terminant "The Slanderer" est oppressant, presque asphyxiant. "My Death Grotesque" avec ses chœurs lancinants accule l'auditeur.
Mais "Fire Delivrence" arrive. Et soudain un vérifie bien que l'on écoute le même groupe. Exit le son flippant. Exit la voix agressive. Qu'est qui a bien pu conduire a posé une bouse pareil au milieu d'un album tellement réussi jusque là? De la guitare sèche et totalement opposée au reste, plus, comble du ridicule, une mélodie jouée au pipeau ( bon d'accord à la flute mais bon) font de ce morceau une catastrophe totale. On sort brutalement de l'ambiance chaotique du reste de l'album. "...
Trough the Voices Of the Dead", même si c'est un bon morceau, peine à nous réintroduire dans l'album. La chanson est plus lente et plus lourde mais pas moyen de rester frustrer par l'apparition inattendue et ratée de "Fire, Delivrance".

"Monument of Brimstone" est un excellent album, mis à part une bizarrerie en guise d'avant dernier morceau. Et cette étrangeté nullissime m'empêche de mettre le coup de coeur que mérite le reste. En espérant un prochain brûlot sans échec et de la même qualité et là on ne pourra qu'applaudir Israthoum.