Artiste/Groupe:

Iron Maiden

CD:

Senjutsu

Date de sortie:

Septembre 2021

Label:

Parlophone

Style:

Heavy Metal

Chroniqueurs:

Bane

Blaster Of Muppets

Note Bane:

15.5/20

Note Blaster Of Muppets:

12.5/20

Site Officiel Artiste

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Avant-propos : les avis présentés dans cette chronique n’engagent, évidemment, que le gugusse qui s’est permis de les écrire. De plus, le gugusse sus-cité précise que les avis donnés sur les autres albums du groupe sur le site ne seront pas forcément en accord avec son propos. Normal, puisque toutes ces bêtises de chroniques de disques ne sont que des avis, donc subjectifs. C’est sans doute évident, mais je préfère le préciser, on ne le répète jamais assez.

S’il y avait bien un album qui pouvait faire -et qui a fait- douter un tas de monde, c’était bien celui-ci. Parce que depuis vingt ans, Iron Maiden, on se méfie. Trente ans, même : depuis le décevant No Prayer, qui a conduit au mauvais Fear Of The Dark (franchement, à part le morceau-titre et Afraid, vous retenez quoi, vous ?) et à la contestée période Blaze Bayley (même si X Factor, en fait, c’est bien). Brave New World était venu remettre les pendules à l’heure : un excellent album et un nouveau départ pour le groupe. Mais dès Dance of Death, la qualité retombait un peu et de nouveaux travers se sont mis à ronger la machine Maiden. Si Matter est réussi, il accuse quand même quelques répétitions, notamment dans les structures des morceaux, gros défaut qui sera d’autant plus handicapant sur un Final Frontier tout bonnement insipide, ennuyeux à mourir et mal fichu, sans aucun doute l’album du groupe que je déteste le plus (Virtual XI ayant au moins The Clansman pour lui).

Si un petit espoir était permis après un mille fois trop long mais pas trop mal Book Of Souls, l’on était quand même en droit de flipper et de se poser cette question légitime, quoi que provocatrice : Maiden, ils feraient pas mieux d’arrêter ? La réponse est évidemment non, les petits gars ayant encore une sacrée patate (Nicko a quand même 70 ans l’an prochain, mais son niveau de batterie est toujours dingue). Mais voilà, on a tout de même pas mal de raisons d’être sceptiques quand le groupe annonce sa nouvelle livraison, après six ans d’absence dans les bacs : Senjutsu. Un titre franchement foireux, que j’ai encore du mal à retenir, doublé d’une pochette vraiment pas flamboyante. Eddie en samouraï, ça tue, mais il manque un fond ! Quelle tristesse de nous ressortir le même fond noir que sur Book of Souls... Va falloir penser à couper les mains de Mark Wilkinson, je n’ai pas souvenir d’une seule de ses pochettes qui m’ait plu, que ce soit chez Maiden ou chez Judas d’ailleurs.

Autre petite déception : le retour de Kevin Shirley derrière la console. S’il avait plutôt bien bossé sur Brave New World -à une caisse claire près- tous les albums sortis après me paraissaient incroyablement mou niveau son. Le pire ayant été atteint sur Book of Souls, bon sang que la prod était ronflante, bon sang que je n’aime pas le nouveau son de basse de Steve ! Sans grande surprise, Shirley ne fait pas d’étincelles ici non plus, il serait grand temps de changer de producteur. Comment un groupe aussi énorme (et riche) peut avoir un son aussi scandaleusement dégueulasse alors que quasiment n’importe qui peut maintenant avoir un son tout à fait acceptable sur son Mac Book dans sa chambre ? C’est tout bonnement honteux, Kevin. Par pitié, casse-toi, ne fais pas le prochain disque. Pitié. 

Évidemment, à l’annonce de l’album, l’on était aussi en droit de s’inquiéter par rapport à la répartition des titres : Steve nous gavait -au sens propre hein- en calant ses trois titres de plus de dix minutes à la suite. Book Of Souls avait eu la riche idée de varier un peu à ce niveau là, se sortant de la panade qui avait pas mal contribué à tuer Final Frontier en le rendant tout bonnement imbitable. Je ne ferai pas de commentaires sur les déclarations récentes de Bruce, qui disait à qui veut bien l’entendre que certains trucs sur l’album allaient "blow the fans mind" ("vous retournez la gueule"), pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Chuck Norris), c’est de la com’, on bouffe ça tout le temps. De toute manière, ils attendent de nous faire écouter l’album depuis septembre 2019, leur impatience leur fait sans doute dire des conneries...

Mettons-nous tout de suite d’accord : Senjutsu, tout comme Book of Souls ou Hardwired de Metallica avant lui, n’est pas vraiment un double-album. Il n’y a "que" dix titres, pour 80 minutes. Mais comme les CD ne peuvent qu’en contenir que 74, on est obligés de diviser en deux... M’est avis que couper six minutes sur tout l’album n’aurait pas été la pire idée possible, mais passons. Car oui, en plus de la production toute molle, le défaut de la galette est toujours le même : Maiden ne sait pas s’arrêter. Plusieurs morceaux auraient largement pu être bien plus courts... Cela dit, contrairement à tous les albums depuis Dance of Death compris, Senjutsu ne m’a pas ennuyé une seule seconde. Pire -mieux ?- j’ai aimé tous les titres de l’album ! Allez, peut-être que le morceau-titre me paraît un peu moins réussi que le reste, m’est avis qu’If Eternity Should Fail ouvrait vachement mieux les hostilités sur l’album précédent... Mais à part ça, j’écoute tous les titres avec énormément de plaisir.

Tout ce qu’on pouvait dire sur les deux singles a déjà plus ou moins été dit partout : Writing est sympa, avec son côté un peu folk et un Adrian Smith qui déchire tout sur son passage ; les guitares sont d’ailleurs particulièrement en force sur cet album. Elle ne m’avait pas totalement convaincu à la première écoute, mais je me suis vite surpris à fredonner le refrain et, finalement, à beaucoup l’apprécier. Stratego par contre, je l’ai trouvée très chouette dès le départ : de la cavalcade, on retrouve le Maiden d’antan ! Pas un titre merveilleux, mais plutôt sympathique.

Lost in a Lost World me rappelle pas mal des passages de X Factor, ce qui n’est pas du tout un souci en ce qui me concerne et Days of Future Past, le titre le plus court de l’album, marche finalement un peu moins... Entendons-nous bien, il n’est pas désagréable ni raté, même que j’aime beaucoup son petit riff old-school, mais vu ce qui arrive après, il fait un peu pâle figure à mes yeux. Parce qu’il est suivi d’un de mes titres préférés de l’album : Time Machine. Deuxième compo marquée du sceau de Gers après Stratego - il est en forme, dites donc -, méga efficace, des petites mélodies vraiment top de partout et des lignes assez inédites de la part de notre Bruce préféré - sans déconner, à part Rob Halford, qui peut rivaliser avec mon Bruce dans le heavy ? Pour ne rien gâcher, ce morceau possède un petit je-ne-sais-quoi, un petit feeling, qui me rappelle Led Zep. Et moi, j’aime bien Led Zep, j’aime beaucoup Led Zep, je vénère Led Zep, même ! Bon sang, que j’espère que ce morceau sera joué en live...

Le deuxième CD s’ouvre sur une ballade. Ouais, je sais, ça fait pas rêver sur le papier. Maiden et les ballades, ça n’a jamais fait rêver de toute façon : là, de mémoire, il n’y a que la médiocre Wasting Love sur le tout aussi médiocre album Fear of the Dark qui me vient en tête. Sauf que Darkest Hour tue en fait ! Bruce livre une sacrée belle interprétation, pleine d’émotions, sur un texte vraiment pas mal non plus. Je ne parlerai cela dit pas plus des paroles des morceaux, je n’ai pas eu le temps de me pencher suffisamment dessus...

Et arrivent les trois pavés du sieur Harris, capable du meilleur comme du pire. Jugez plutôt : sur l’album précédent, il signait le meilleur titre, The Red and the Black mais aussi le morceau-titre, un peu trop chiant à mon goût. J’ai déjà dit tout le mal que je pensais de cette idée saugrenue et suicidaire de caler ces trois titres roboratifs à la suite et je suis forcé de constater que j’avais raison. Entendons-nous bien cela dit sur un point : ces trois titres sont réussis. Si l’on n’échappe pas à la sempiternelle formule Harris avec son début tout doux avant accélération puis conclusion douce, ces trois blocs sont assez variés pour que l’on ne s’ennuie pas -pas trop, dirons-nous, puisqu’ils sont tous les trois un peu trop longs. Death of the Celts rappelle un peu The Clansman, The Parchament, le plus réussi des trois, rappelle The Nomad avec ses ambiance orientales et la petite dernière n’est pas la conclusion épique que Maiden essaie de nous offrir à chaque fois. Il aurait mieux valu mettre Parchament à la fin, je pense. Le vrai problème n’est donc pas tant les trois compos que le fait qu’elles s’enchaînent. Ce qui fait qu’une fois qu’on a réussi à avaler les 23 minutes des deux premières, Hell On Earth nous paraît presque oubliable... Pourtant, pour l’avoir écoutée toute seule, indépendamment du reste, je peux vous assurer qu’elle en est loin ! C’est dommage de se tirer une balle dans le pied comme ça...

Résumons, cela dit : l’album est factuellement réussi. Il est varié, aussi bien niveau durées que niveau ambiances, Bruce est toujours le patron, côté solos, c’est le festival - bordel, à quand une statue à l’effigie d’Adrian Smith ? - et McBrain me scie toujours les pattes derrière ses fûts. Si le groupe aurait pu raccourcir quelques titres (notons par exemple que Bruce ne commence à chanter qu’au bout de trois minutes et trente secondes sur Hell On Earth, c’est ridicule !), mieux organiser sa tracklist et virer les deux poids morts que sont Shirley à la prod et Wilkinson à la pochette, il en ressort malgré tout un très bon album qui, je pense, ravira pas mal de monde, même de nombreux déçus des albums précédents...

Donc oui, 15,5/20. Parce que ça fait déjà dix jours que je l’écoute tous les jours, plusieurs fois par jours et que je ne m’en lasse pas et parce qu’aucun titre ne me déplaît. Aussi dingue que ça puisse paraître, Senjutsu (vraiment, ce titre à la con...) est le meilleur album du groupe depuis Matter, donc depuis quinze ans. Voire depuis Brave New World -c’est mon avis-, donc depuis vint-et-un ans. Voire depuis Seventh Son, donc depuis trente-quatre ans ! Alors qu’on s’en méfiait, alors qu’on pouvait douter d’eux, les vieux briscards ne déçoivent finalement pas, bien au contraire. Un seul mot possible pour conclure cette chronique : Bravo !

Titre préféré : The Time Machine

Titre moins préféré : Days of Future Past, Senjutsu

C’était foireux sur le papier mais en fait c’est bien : la triplette finale

Addendum : parlons rapidement des éditions physiques. Le CD est proposé dans un digipack mais aussi dans la désormais traditionnelle édition book, celle que je me suis procurée. On peut donc "profiter" de la pochette dans toute sa hauteur, chouette... En revanche, la maquette du livret est tout bonnement magnifique ! L’ambiance Japon féodale rend extrêmement bien, les paroles sont bien mises en valeur et on a droit à de chouettes illustrations. Qu’il est bête de coller une pochette si moche sur un si beau livret... Je ne comprends pas les acheteurs de versions vinyles, puisque ce format vous obligera à vous lever cinq fois pendant l’écoute pour retourner la galette ou la changer, quel enfer ! Il existe aussi une magnifique box collector, remplie de trucs plus ou moins -plutôt moins- utiles. Un très bel objet, mais trop cher pour ce que c’est.

Quoi qu’on en dise, un nouveau Maiden, c’est toujours un événement. Et hop, voilà une porte ouverte bien enfoncée ! Dire que ce Senjutsu était très attendu relève évidemment de l’euphémisme. D’autant plus que six ans ont passé depuis The Book Of Souls (jamais auparavant la bande à Steve Harris n’avait fait patienter ses fans aussi longtemps entre deux livraisons studio). Très attendu par les inconditionnels (parmi lesquels certains adorateurs clameront qu’il est génial de toute façon parce que c’est Maiden, les patrons, les rois...) mais aussi par les plus sceptiques qui demandent à être convaincus car il y a eu des déconvenues par le passé. Attendu aussi par quelques décrocheurs qui trouvent que Maiden n’a pas sorti de véritable œuvre digne de sa réputation depuis trop longtemps... mais ils l’écouteront parce que, quand même, c’est Maiden quoi. Eh oui, quoi qu’on en dise, le pouvoir de fascination qu’exerce encore la Vierge de Fer aujourd’hui force le respect. Son aura est indiscutable et tout le monde parle de Senjutsu.

Je vous préviens pour que vous sachiez où vous mettez les pieds. J’ai plutôt tendance à me situer dans le camp des gros sceptiques, voire des décrocheurs. J’ai une admiration sans borne pour ce que le groupe a produit lors de sa première décennie d’existence. Elle est bien moins forte pour ce qu’il nous a offert depuis le tournant des années 90... même si, évidemment, je ne trouve pas que tout soit à jeter à partir de là. Je vais donc tenter de vous parler de Senjutsu (qui, ce n’est plus un secret à l’heure actuelle, se situe stylistiquement dans la lignée de ce que le groupe a fait sur The Final Frontier ou The Book Of Souls) avec objectivité mais il y aura aussi de la subjectivité (c’est obligé)... et vous savez que celui qui s’adresse à vous n’est pas acquis à la cause d’un groupe qui l’a souvent laissé de marbre ces dernières années. 

Allez, je vais tout de suite commencer avec une liste de choses qui (me) posent souci : 

- Ca manque de patate. Certes, le groupe n’est plus tout jeune (argument que l’on entend souvent), il faut en tenir compte. Peu de cavalcades ou compos enlevées ici, les morceaux prennent leur temps et font souvent dans le mid-tempo ou la lourdeur. Ce n’est pas forcément grave mais si l’on veut des chansons directes, qui bougent bien, le temps peut parfois sembler long. Et je suis désolé, on peut être âgé et faire preuve de plus de niaque (cf. Firepower de Judas Priest).

- Il y a du recyclage (dans les structures, certains thèmes, mélodies ou ambiances qu’on a déjà entendues dans pas mal de compos passées)...

- Il y a des longueurs. Ok, ça c’était écrit. On le voyait venir avec cette tracklist de double album contenant dix chansons. Et en effet, c’est très long. La moitié des compos affichent des durées comprises entre huit et douze minutes. Quelques coupures auraient rendu l’ensemble plus digeste.

- L’agencement est discutable. Déjà, le deuxième CD commence par une ballade. Surtout, les gars nous font une "final frontierade" : enchaîner trois très longs morceaux épiques en fin d’album (trente-quatre minutes à eux trois), il faut être en forme...

- Certains gimmicks deviennent usants. Les sempiternelles intros calmes à rallonge par exemple (certaines outros aussi parfois, mais moins) me lassent.

- La bête est encore produite par Kevin Shirley. Pfff, faut-il que je développe ? Non, pas trop. Pas là. Depuis plus de vingt ans que le groupe propose des albums globalement assez moyennement produits (tout le monde ne sera pas d’accord, tant pis), je trouve incroyable qu’il n’ait pas eu envie de travailler avec quelqu’un d’autre. Mais bon, c’est ainsi. Et quand Harris produisait lui-même, dans les années 90, ce n’était pas forcément jojo non plus mais c’est une autre histoire... Bref, nous avons affaire à un mix discutable, un son un peu étouffé où la voix de Dickinson semble manquer de puissance (les guitares aussi)... Ce n’est pas du tout inécoutable mais ça pourrait sonner tellement mieux. 

Wow, belle liste ! N’en jetez plus ! Et pourtant, malgré tout cela, Senjutsu n’est pas un naufrage. C’est même, par moment, une assez bonne surprise. Etonnant, n’est-ce pas ? Alors, on va passer aux compos et distribuer quelques bons points (mais pas que). 

Je suis assez conquis par l’ambiance sombre et martiale de la chanson titre. Oui, ce n’est pas le morceau d’ouverture le plus percutant composé par Maiden... mais pour moi, ça le fait. Sa lourdeur, sa gravité, avec cette partie de batterie presque tribale et ce riff heavy répétitif me parlent. Le refrain conquérant parfaitement porté par Dickinson est plutôt chouette aussi. Un vent épique souffle dès le départ et, sans parler de compo amenée à devenir un classique, on peut dire que ça commence plutôt bien. Stratego, c’est du Maiden plus old-school et connu. On retrouve le petit triolet rythmique (la cavalcade, si vous préférez) que l’on aime. La compo n’excède pas les cinq minutes, est assez efficace, avec des mélodies plaisantes. Rien de foufou non plus, hein, on ne va pas la comparer aux grands classiques du groupe, ça ne lui rendrait pas service... mais ça passe bien. Et puis, il y a The Writing On The Wall dont je n’ai vraiment pas été fan le jour de sa diffusion mais que j’ai appris à apprécier avec le temps. Son ambiance southern rock plutôt inhabituelle est appréciable (c’est sympa de voir le groupe proposer quelque chose d’un peu nouveau). Pas mal, ce début d’album en fait ! 

L’intro de Lost In A Lost World est très belle. L’atmosphère planante qui s’en dégage, les chœurs utilisés... tout ça me met dans de bonnes dispositions. Par contre, je trouve le morceau trop long (plus de neuf minutes) et son refrain un peu pataud. Pas de coup de cœur ici. J’apprécie davantage Days Of Future Past qui est le deuxième (et dernier... déjà !) titre un peu plus dynamique, court et direct du disque. Encore une fois, rien de révolutionnaire mais un bon petit riff, un tempo entraînant, du Maiden classique sans génie mais pas désagréable. Le premier disque se conclut sur la belle The Time Machine qui évolue entre intro acoustique, rythmique plus remuante, leads épiques, changements de rythme qui tiennent éveillés et mélodies plutôt sympas. Depuis le début, on aura remarqué que le groupe soigne les ambiances de ses morceaux, il crée un paysage sonore qui fait voyager (et c’est encore plus vrai sur le second disque), que Dickinson chante encore sacrément bien et qu’Adrian Smith n’a rien perdu de sa classe.

Le deuxième disque commence avec Darkest Hour. Belle intro, bruits de vagues, jolies guitares... C’est agréable mais je perds un peu de mon intérêt pour la chanson en cours de route, ça reste une ballade assez classique et un peu longuette (plus de sept minutes). Puis Iron Maiden nous balance la fameuse suite de longs morceaux épiques pour finir l’album. On reconnaîtra un peu de Clansman sur Death Of The Celts. Son intro à la basse sonne comme beaucoup d’autres intros de Maiden (voire même de Manowar), encore une fois l’ambiance et les mélodies ne sont vraiment pas mal... mais ça dure dix minutes. La ligne de chant de Dickinson est répétitive mais toute la partie instrumentale du centre est franchement bien faite. J’aime beaucoup l’ambiance égyptienne (quand je vous disais qu’on allait voyager) de The Parchment. Très chouette atmosphère encore une fois... L’ensemble est mid-tempo mais ça s’emballe un peu sur la fin, pendant deux minutes, juste avant la conclusion. Le morceau est totalement épique mais (vous me voyez venir ?) il dure douze minutes (!). Pas forcément un problème sur le papier mais certains passages sont étendus au-delà du raisonnable (répétant un thème plus qu’ils ne le développent). Et on termine avec Hell On Earth qui, comme les deux pistes précédentes, démarre avec une longue intro calme (plus de deux minutes) à la basse et à la guitare, avant que le reste du groupe ne les rejoignent (Dickinson n’intervient pas avant trois minutes trente). J’aime l’aspect conquérant de cette compo, le rythme est entraînant, les mélodies entonnées par Bruce convaincantes... C’est le morceau le plus remuant du deuxième CD et, malgré sa longueur (des coupes étaient largement possibles dans l’intro et l’outro), c’est une réussite. 

C’est trop long, je sais. L’album... et ma chronique. On souffre des mêmes défauts. Je me dois donc d’être indulgent, non ? Blague à part, nous sommes face à un disque imparfait mais qui, pour autant, ne manque pas de moments classes, de mélodies prenantes ou de souffle épique. Certains seront repoussés par son manque de hargne et sa longueur mais il est certain que d’autres sauront l’apprécier surtout s’ils aiment la direction empruntée par Maiden depuis A Matter Of Life And Death. J’ai beau ne pas être fan de cette direction, j’ai été agréablement surpris par quelques (rares mais réelles) tentatives d’insuffler un peu de nouveauté et par une certaine cohérence qui se dégage de l’ensemble de Senjutsu, finalement plus agréable à écouter que je ne l’avais imaginé. Dans l’ensemble, je trouve qu’il passe un peu mieux que ses deux prédécesseurs. 

Tracklist de Senjutsu :

CD 1 :

01. Senjutsu
02. Stratego
03. The Writing On The Wall
04. Lost In A Lost World
05. Days Of Future Past
06. The Time Machine

CD 2 :

01. Darkest Hour
02. Death Of The Celts
03. The Parchment
04. Hell On Earth

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