Iron Flesh a vu le jour début 2017 par l’impulsion d’un seul homme Julien Helwin sous la forme d’un One-man band. Très vite il a été sollicité pour passer par la case scène sauf que tout seul, la tâche s’avère compliquée. Il prend en charge une guitare et le micro, et s’entoure donc de trois compères, Sylvère à la guitare, Guilhem à la batterie et de Sébastien à la basse. Le groupe nous présente Summoning The Putrid, second album, après deux EP déjà en poche. Le quatuor officie dans un death metal à la sauce 90’s suédoise mais avec un savoir-faire qui lui est propre.
Ce qui fait le charme d’Iron Flesh c’est d’offrir à l’auditeur une forme de lieu commun du Death « Old School », rien que le son de la guitare en est une preuve, et de savoir aussi donner des couleurs différentes aux compostions. Je pense que cela tient à trois éléments.
Tout d’abord les compositions mid-tempo, prenez des excellents Death And The Reaper's Scythe ou encore Convicted Faith, elles sont à la frontière du Doom. Elles écrasent l’auditeur tout en proposant une succession de petits détails qui donnent du relief à la formule. Cette lourdeur martelée sur certaines compositions est tout à fait remarquable. Il suffit de prendre Demonic Enn pour en être convaincu. Ce titre est une série de coups de butoir qui donne envie d’headbanger à en casser son carrelage. Il fait forcément écho à Gojira aussi bien dans sa rythmique militero-pachydermique que dans sa ligne mélodique. Le growl de Julien rajoute une couche de lourdeur pour un ensemble tout à fait remarquable. Un des morceaux de l’album qui m’a très vite accroché.
Ensuite, le travail sur la mélodie est aussi un vecteur d’exception qui construit l’identité d’Iron Flesh. Il prend des formes diverses. Le jeu de guitare qui diffère des habituelles courses au BPM en palm mute sur la grosse corde, il sait se nuancer pour utiliser une belle panoplie d’accords. Les introductions sont toujours mélodiquement bien pensées, et que dire des solos qui contribuent à la diversité des compositions et apportent une véritable plus-value.
Et le troisième point, au cas où vous auriez des doutes, les bordelais font bel et bien du Death Metal. Servants Of Oblivion et Relinquished Flesh posent le décor mais là encore Iron Flesh ne fait pas tout comme ses illustres prédécesseurs. Les titres sont variés dans leurs compositions et plus globalement sur l’ensemble de l’album, ils évitent les redites. Ce qui est tout de même bien appréciable ! Et puis lorsque l’on a une participation de Mister Alex d’Agressor sur le solo de Thy Power Infinite il n’y a plus de doute à avoir. Les racines Death sont une évidence, les ramifications sont, quant à elles, bien plus flamboyantes.
Certains titres font la synthèse d’un peu tout ça, Incursion Of Evil avec son intro tout en douceur, enrobée d’une douce mélopée, enchaine avec une belle accélération saupoudrée de Blast. La ligne mélodique est claire et accrocheuse, sans être linéaire. Les différentes parties s’enchainent sans fausse note et le solo heavy à souhait enfonce définitivement le clou. En voilà un sacré morceau !
Iron Flesh avec Summoning The Putrid pose un “statement”, une déclaration d’amour aux pionniers du genre. Mais le groupe ne se contente pas d’une simple redite, il fait évoluer la formule pour la rendre encore plus savoureuse. Et lorsqu’une formation est en capacité de faire évoluer une formule éprouvée par tant et tant de groupes, on ne parle plus de suiveur mais bel et bien de leader.
Tracklist de Summoning The Putrid:
01. Servants Of Oblivion 02. Relinquished Flesh 03. Demonic Enn 04. Purify Through Blasphemy 05. Cursed Beyond Death 06. Death And The Reaper's Scythe 07. Incursion Of Evil 08. Thy Power Infinite 09. Convicted Faith
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