Artiste/Groupe:

Impureza

CD:

La Caída De Tonatiuh

Date de sortie:

Novembre 2017

Label:

Season Of Mist

Style:

Hispanico-Death

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

13/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Impureza c’est la rencontre assez improbable entre Hannibal Lecter et Speedy Gonzales. Deux univers qui, sur le papier, n’ont rien en commun mais qui un jour se rentrent dedans. Ce groupe franco-espagnol (rien à voir avec Francisco qui lui aussi était espagnol…) propose un bien curieux mélange de death metal et de flamenco. Oui oui du bon gros death qui tâche inspiré par Behemoth et Morbid Angel et des influences latines à base de Flamenco et de Paco de Lucia. Je ne vous cacherai pas ma moue dubitative lorsque j’ai débuté l’écoute de cette galette (de maïs bien entendu…), mais j'ai été bien vite rassuré...


Le groupe formé en 2004 n’en est pas à son premier coup d’essai. Il possède déjà quatre démos et deux splits (avec les Polonais d’Hellspawn et les Italiens de Hateful), puis avait sorti en 2010 son premier LP, Y Correra Tu Sangre. La Caída De Tonatiuh est donc le second effort de ce quintet composé d’Estéban Martin au chant, d’Olivier Hanoulle à la guitare rythmique, de Lionel Cano Munoz aux guitares classiques et électriques, Florian Saillard à la basse et Guilhem Auge derrière les fûts.

Ce qui fait la force de cette formation c’est bien évidement son originalité dans sa démarche artistique. Réussir le tour de force de conjuguer deux univers aussi différents n’est pas une chose facile mais sur des titres comme El Nuevo Reino De Los Ahorcados, l’amalgame est assez intéressant, et sur le morceau éponyme La Caída De Tonatiuh, on frise l’agencement parfait. L’équilibre entre les deux genres est pertinent, complémentaire, et les compositions surprennent par leurs ambitions créatives.

Globalement le groupe réussit son pari. Des titres comme Otumba, 1520 ou Leyenda negra prouvent que le groupe a un niveau technique assez incroyable dans un style Death qui peut, assez paradoxalement par rapport à la démarche, paraitre plutôt old school. Quant aux influences ibériques, elles peuvent prendre plusieurs formes, soit un solo, une intro, un pont, un break ou un titre totalement acoustique comme sur Lamentos De Un Condenado par exemple.

Et c’est ce qui fait à la fois leur force mais cela peut aussi leur jouer des tours. Passer d’un univers à l’autre peut s’avérer déstabilisant, parce que trop abrupt par instant. L’équilibre peut s’avérer précaire car fusionner ce n’est simplement additionner.


Lorsque les morceaux assument totalement les guitares sèches, les castagnettes, et la technicité souvent de haut vol du flamenco, pas de souci ça fonctionne bien. Les titres sont de qualité. Le groupe réussit sur une majorité des compositions son mélange, mais par certains moments c’est tout de même un peu casse gueule. Poser en plein morceau death un pont hispanisant, comme sur le titre Sangre Para Los Dioses, n’est pas toujours bienvenu, la dynamique du titre chute et perd en intensité. Dommage.

Comme dirait mon chat, je suis donc mi-figue, mi-olé face à cet album. Je dois lui reconnaître des qualités qui en font un album audacieux et différent de tout ce que l’on peut entendre actuellement. Je regrette simplement que certains effets tombent un peu comme un cheveu sur la soupe.



Tracklist de La Caída De Tonatiuh :

01. Lamentos De Un Condenado
02. Sangre Para Los Dioses
03. Otumba, 1520
04. El Dorado
05. Abre-Aguas (En la Tormenta de Tlaloc)
06. Leyenda Negra
07. Corazón Al Cielo (Homenaje A Paco De Lucía)
08. Camino Hacia Mictlán
09. El Nuevo Reino De Los Ahorcados
10. Ultimo Día Del Omeyocán
11. La Caída De Tonatiuh
12. La Llegada De Los Teules