J’avais découvert Highway lors d’un Metalloween Fest à Peymeinade en 2011, je garde depuis, un œil sur leur évolution. Le projet est toujours stable niveau line-up, avec autour des frères Chambert, Ben (guitare) Romain (batterie, cajon ici), Benjamin Folch au chant et Sam Marshal à la basse. Le groupe avait sorti sa quatrième réalisation, sobrement appelé IV en 2017. Aujourd’hui, ils nous reviennent avec cet album The Journey, un peu particulier, puisque c’est un album disons électro acoustique, ou encore unplugged. C’est un projet qui leur tenait à cœur depuis longtemps qu’ils ont fini par concrétiser. Ils nous donnent beaucoup de précisions dans l’interview qu’ils nous ont accordée en ce début d’année. Ils ont travaillé avec le producteur Brett Caldas-Lima du Tower Studio (connu pour son travail avec Devin Townsend, entre autres). L’album est constitué de cinq anciens morceaux revisités, ainsi que de trois nouvelles compos (Like A Rockstar, One et The Journey).
Like A Rockstar démarre un peu à la Def Leppard, sauf que, surprise, le chant de Benjamin est appuyé par une section cuivre (trompette, sax, trombone). Ce qui donne une coloration très sympa au morceau. Les membres du groupe assurent pas mal de chœurs, complétés pas des chœurs féminins. Ben nous gratifie d’un bon solo de guitare acoustique. Le final est une belle trouvaille, qui surprend son monde.
One est un morceau très américain (Bon Jovi), j’aime bien la deuxième voix qui double celle de Benjamin et l’harmonise superbement, le refrain est accrocheur, la basse de Sam bien mixée. Le final est très orchestré, avec de nombreuses voix, c’est soigné. Motel In Alabama est un joli blues, qui se trouvait sur leur premier EP, Have A Beer! On entend particulièrement bien le travail du cajon. La guitare de Ben version acoustique sonne superbement bien.
L’album nous réserve pas mal de surprises car après les cuivres dans Like A Rockstar, on découvre In The Circus Of Madness et son ambiance carrément flamenco. On en oublierait presque que c’est un morceau issu de leur album Goodbye Money, tellement il est différent de l’original. Et Benjamin impressionne en chanteur flamenco. A noter aussi que c’est Sam, qui assure les parties de guitare flamenco avec brio. Have A Beer! est aussi extrait de leur premier EP, c’est un blues endiablé très réussi. Un piano vient transcender le morceau, c’est Laurent Pouget (ex-Kalisia dont Brett Caldas Lima était le chanteur/guitariste) qui est crédité au piano et il assure grave en pianiste de honky tonk. Freedom est une revisite tout à fait réussie du morceau extrait de l’album United States Of Rock’n’Roll avec lequel je les avais découverts. Le solo de guitare acoustique est très inspiré, le chant de Benjamin, toujours “tripesque”. On notera encore une petite surprise dans ce morceau avec le solo final de Sam à la basse fretless, dommage qu’ils terminent en fade-out, on aurait aimé entendre la fin.
Le morceau suivant Chemical Trip est un petit kif extrait de IV, leur dernier album en date. Toujours aussi étonnant et rigolo (si ce n’est plus) en version acoustique. Si vous vous dites que ça pourrait être la bande son d’un dessin animé, vous avez tout bon, et je vous propose de mater le clip, plutôt hilarant :
L’album se termine par une nouvelle composition qui, en plus, donne son titre à l’album et une dernière surprise. C’est un morceau calme, genre ballade langoureuse, avec chorale, orchestre et tout le toutim. Une grosse orchestration, étonnante à laquelle le groupe ne nous avait pas vraiment habitués. C’est risqué et on ne l’entendra probablement jamais en live, mais c’est plutôt réussi.
Au final, un album surprenant mais attachant. J’aime toujours autant la guitare de Ben, j’aime beaucoup la voix de Benjamin, un peu moins ses petits accents toniques mal placés (“Motel In Alabama”, “Florida”) qui n’empêche pas d’apprécier l’exercice de l’unplugged, réussi avec brio.