Helioss est un groupe français de Black/Death Symphonique fondé en 2009 par Nicolas Muller. Un EP (Confessions, 2010) et trois albums plus tard (The Forthcoming Darkness en 2012, One With The Sun en 2015 et Antumbra en 2017), voici le nouvel opus intitulé Devenir le Soleil. Petite info, Helioss est un projet studio, des concerts ne sont donc pas à l'ordre du jour.
Le line-up de base se compose de DM (chant) et Nicolas Muller (guitare, basse, programmation).
De nombreux invités sont présents sur l'album :
- Mikko Koskinen (The Lifted Veil, batterie) ; - Elisabeth Muller (violon) ; - Count D. (Seide, chant) ; - Frédéric Gervais (Orakle, Cor Serpenti, Sa Main ; chant) ; - Aline Boussaroque (Përl, chant) ; - Romaric Lamare (Malkavian, Damage Done ; chant) ; - Sam Pillay (Point Mort, chant) ; - Aurelien Fouet-Barak (Assent, Human Vacuum ; percussions) ; - Raphael Verguin (Psygnosis, Spectrale, Rïcïnn ; violoncelle) ; - Simon C. (Æthĕrĭa Conscĭentĭa, Nullentropy ; saxophone) ; - Julien Simon (paroles du titre Devenir Le Soleil).
Ajoutons que le superbe artwork est l'oeuvre de Nicolas et que c'est Frédéric qui s'est chargé du mixage et du mastering de l'album.
Si j'ai un regret aujourd'hui, c'est de ne pas avoir continué à suivre Helioss après The Forthcoming Darkness et Devenir le Soleil est une piqure de rappel... une énorme piqure de rappel ! Car oui, je commencerai par une constatation si vous le voulez bien : j'écoute Devenir Le Soleil tous les jours, sans aucune lassitude et toujours avec la même passion. En fait, il me semble inutile de tourner autour du pot : Devenir Le Soleil est une tuerie, une pièce maîtresse du style ; cet album est riche, puissant, mélodique et est doté d'une production remarquable, absolument idéale pour une musique aussi imposante et variée.
Les trois premiers morceaux nous plongent dans ce style que j'adore, un Black/Death Metal mélodique gorgé d'éléments heavy, sympho ou néo-classiques, alternant tempi speed ou plus mesurés ainsi qu'une alternance chant black / chant death. Je trouve que ...Et Dieu Se Tut incarne, dans l'approche, une tendance un peu plus tournée vers le black mélodique tandis que A Wall Of Certainty s'avère plus heavy/death, enfin The End Of The Empire propose un boulot assez poussé sur la guitare lead et des incursions plutôt prog.
Poussant plus loin l'approche mélodico/sympho lors de son ouverture, Let The World Forget Me apporte ensuite des éléments lorgnant sur le Doom Sympho ou le Prog et peut parfois évoquer Dimmu Borgir. Le solo de guitare est admirable (ce sera une constante sur l'album). Ce qui me donne l'occasion d'indiquer que techniquement, on est sur du haut niveau. Singularity est le titre le plus direct de l'album (le plus court aussi), il est rentre-dedans quasiment de bout en bout, mais cela ne l'empêche pas de nous proposer, dans son dernier tiers, un excellent passage instrumental où claviers, violon et violoncelle sont en osmose. Ce n'est pas avec An Endless Stream ou La Lèpre Des Hommes (et son ouverture atmosphérique) que l'on va diminuer la pression, toujours aussi varié voire imprévisible, on sent qu'indéniablement Helioss a beaucoup à dire et qu'il le fait bien, sans longueur et en demeurant toujours cohérent lorsqu'il s'agit d'imbriquer les styles.
On ne peut pas s'arrêter en si bon chemin, c'est ainsi qu'Helioss poursuit sa quête de la perfection et de la diversité musicale en nous offrant une pièce de vingt-quatre minutes divisée en cinq parties, avec la participation de cinq vocalistes différents, impliquant nombre de variations vocales mais aussi instrumentales.
On démarre en douceur avec les claviers puis on part sur du black mélodique bien percutant, sans trop de fioritures. Des vocaux parlés s'invitent (on pense un peu à Bal-Sagoth), le violon et un chant clair également puis, introduit par le piano, c'est sur fond de guitare acoustique et d'une mélodie sombre que le chant féminin intervient, on a une évolution profondément différente de tout ce qui précède... évidemment, lorsqu'on part vers des horizons plus agressifs, le chant suit dans cette optique. Retour du piano puis sur un tempo lent, on a un chant extrême ou clair, une mélodie orientale est introduite, Helioss n'est vraiment pas avare en changements d'ambiances sur cette compo, n'oubliant pas les incursions prog et les aspects sympho. Le chant peut également se faire hardcore, le saxophone participe à l'aventure, le piano met un point final à l'aventure... preuve est faite que la formation ne s'impose strictement aucune limite. Si c'est au sein de ce titre que les passages les plus torturés sont élaborés, on retiendra en particulier l'incroyable diversité des atmosphères.
C'est avec l'instrumental Now... Shine! que nous prenons congé, il évolue dans une veine plutôt doomesque sur une bonne partie et nous donne l'occasion de découvrir d'autres ambiances, notamment avec un bon solo de guitare puis avec le violoncelle qui prend le pouvoir jusqu'à la fin du titre.
Que dire en définitive ? Que cet album fait partie de ce que j'ai entendu de mieux dans le genre depuis un moment ? Que la richesse des compositions est telle que les écoutes ne peuvent qu'être nombreuses ? Que l'interprétation et la production sont impressionnantes ? A toutes ces questions, le OUI est de rigueur.
Je suis franchement impressionné par cette maîtrise, cette maturité, et ce à tous les niveaux. Indéniablement, avec Devenir le Soleil, nul doute qu'Helioss ne peut que se diriger vers les sommets. C'est ainsi que je vous recommande de vous précipiter sur ce grand cru 2020 !
Tracklist de Devenir le Soleil :
01. ...Et Dieu Se Tut 02. A Wall Of Certainty 03. The End Of The Empire 04. Let The World Forget Me 05. Singularity 06. An Endless Stream 07. La Lèpre Des Hommes 08. Devenir Le Soleil - Premier Chant : Lumière Disparue (avec Count D.) - Deuxième Chant : Lumière Brûlante (avec Frédéric Gervais) - Troisième Chant : Lumière Morte (avec Aline Boussaroque) - Quatrième Chant : Lumière Absente (avec Romaric Lamare) - Cinquième Chant : Lumière Éteinte (avec Sam Pillay) 09. Now... Shine!
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