H E A V E N L Y

Artiste/Groupe

Heavenly

Album

Virus

Date de sortie

13/11/2006

Style

Heavy Speed Mélodique

Chroniqueurs

RV

Note

11/20

Site Officiel

http://www.heavenly.fr

C H R O N I Q U E

Cette fin d'année 2006 voit débouler la 4eme offrande (déjà) des frenchies de Heavenly. Après l'excellent "Dust to dust" (sorti en 2004), la bande à Ben Sotto va-t-elle confimer une fois pour toute les espoirs fondés sur elle ? Car aussi bizarre que cela puisse paraître, ce groupe a toujours été controversé sur ses propres terres et adulé par delà nos frontières. Pour preuve, j'en veux que ce "Virus" est sorti au Japon avant même de se trouver dans les bacs en Europe, la version nippone contenant 2 titres bonus... Un comble !

Pourtant, c'est avec curiosité mais aussi une certaine circonspection que j'appuie sur la touche "play" de mon lecteur : C'est un line-up plus que fortement remanié qui est derrière ce nouvel album. Il ne reste plus guère que deux survivants de 2004 : Ben Sotto (chant) et Charley Corbiaux (guitare). Les trois déserteurs sont partis fonder un nouveau groupe du nom de Maladaptive. Il faut donc s'attendre à un certain changement...

Petite note à l'attention de ceux qui débarquent fraichment de la planète Mars ou qui viendraient de se réveiller après quelques années de profonde léthargie, Heavenly officie dans un style speed métal, plutôt joyeux, avec pas mal de claviers et beaucoup de mélodie. Rien d'original si ce n'est que c'est très bien exécuté et frais. Et puis ça nous change un peu des groupes allemands qui ont le monopole dans ce registre.

Les présentations faites, passons maintenant aux choses sérieuses... La première chose qui frappe, c'est l'absence d'intro. Plus de mise en bouche à coup de gros son de cloche. Snif. L'album ouvre sur "The dark memories" avec un cri torturé et hop guitares directes ! Sotto ne tarde pas à pousser la chansonnette et l'on retrouve instantanément le charme de Heavenly. Car oui, il faut bien le dire, l'identité du groupe est fortement liée à l'organe de son chanteur, à son timbre si particulier, très proche de celui de Kai Hansen, surtout lorqu'il force un peu, d'ailleurs.

La ligne de conduite de l'album est d'ailleurs plus directe qu'à l'accoutumée. Plus d'intro ou d'interludes, on va toujours à l'essentiel. L'album s'en retrouve d'ailleurs plus concis. Peut être même un peu trop ? 50 minutes en tout et pour tout. D'un autre côté, il vaut mieux proposer un album assez court mais sans temps mort...

Dans l'ensemble, les compos sont de qualité, dans la pure lignée du Heavenly que l'on connaît. "Spill blood on fire" ou "Virus" et leurs choeurs donnent une dimension symphonique et participent à l'identité du groupe. "The power and fury" démarre sur les chapeaux de roue, on est pas loin de Gamma Ray, jusqu'au refrain qui apporte une touche plus personnelle à l'ensemble. Car en fait c'est le premier reproche que je ferai à cet album : il sonne beaucoup trop comme une oeuvre des allemands. Les guitarres sont dans l'ensemble un peu plus rentre dedans, surtout au niveau des solos, que sur les efforts précédents et avec la voix de Sotto, il s'en faudrait peu pour se méprendre.

"Wasted time" renoue plus avec la tradition Heavenly (un son de cloche au début...), les solos véloces en plus. Autre remarque générale, je ne sais pas si elle est liée au changement de line-up (mais certainement quand même) il me semble qu'il y a beaucoup plus de solos de guitares impromptus dans chacun des titres. Un bon point.

"Bravery in the field" est un mélange de titre épique et de néoclassique, avec un passage au piano sympa, façon Queen. Sympa.

"Liberty" fait la part belle aux vocalises, choeurs et autres effets chantés. Cependant, le morceau manque de profondeur et n'apporte pas grand-chose.

L'avant dernier titre est une reprise de Jermaine Jackson : "When the rain begins to fall". Chantée en duo avec Tanja de Lullacry. Outre le fait que les claviers sont complètement kitsch, ça se laisse écouter.

"The prince of the world" conclut cet album sans convaincre plus que cela. Après une intro plutôt bien partie, le titre s'enlise quelque peu. Sotto se prend des airs de Polnareff et les claviers font (encore une fois) cheap sinon dans le kitsch (désolé de sortir 2 fois le mot en 2 paragraphes, mais je n'ai pas trouvé de synonyme).

Que dire ou penser de ce "Virus". Je suis partagé entre plusieurs sentiments mais globalement déçu. Déçu par la qualité générale qui est bien en dessous de celle de l'album précédent. Là ou "Dust to dust" proposait des morceaux super riches, quelquefois complexes ou torturés, "Virus" ne propose que du standard, sans fioritures, sans extravagance et c'est bien dommage. Le maitre mot semble être l'accessibilité : de la longueur des morceaux à la production, c'est comme si tout était passé au travers d'un filtre. Pour parler de la production, le son est loin d'être excellent, le rendu manque d'energie ou d'agressivité. La voix est aussi trop mise en avant. Et je n'en rajouterai pas sur les parties de claviers qui utilisent souvent les mêmes sonorités au rabais (j'ai réussi à trouver un synonyme !).

En deux mots, on ne peut pas dire que "Virus" soit un mauvais album mais pour un 4e effort on attend forcément mieux. Je suis déçu et je pense que je ne serai pas le seul.