C H R O N I Q U E

Ah la Pologne, ses papes, ses jolies femmes, son death metal.. Bon c'est un peu réducteur je l'avoue, surtout pour avoir visité cette contrée superbe qui gagne à être connue. Mais je ne suis pas la pour raconter mes vacances, je vais donc me limiter à la musique. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le Death est mal en point. Entre Vader aux fraises, Decapitated qui compte des morts et Behemoth en arrêt maladie, il fallait bien que quelqu'un reprenne le flambeau vacillant. Hate, avec son nouvel album Erebos, tente de s'en charger.

Je ne vais pas être méchant au point de penser que Hate est peut-être opportuniste sur ce coup là. Il faut bien que le groupe continue sa carrière sans regarder sur les côtés. Mais Erebos me fait terriblement penser à un album du Behemoth susnommé. Production en béton armé, morceaux hyper carrés bien que moins techniques, même dégaine. Adam The First Sinner, leader du groupe (je doute que cela soit son vrai nom mais mieux vaut s'appeler comme cela plutôt que Joseph Duplantier pour faire du death antichrétien) ne s'est pas vraiment cassé la tête pour nous pondre son album.

Heureusement, ce n'est pas mauvais, loin de là. Et Erebos répond aux critères fixés pour être considéré comme un bon album. Il commence d'ailleurs fort avec une intro acoustique - Genesis - puis par un Lux Aeterna dantesque. Entrée en matière somme toute classique pour ce type de production qui enchaîne avec un Erebos du même tonneau. Amateurs de chant hurlé, de blasts sans fioritures, vous trouverez votre bonheur. Dieu merci, Hate sait parfois ralentir le rythme afin de pouvoir s'enfiler la galette plus facilement (Quintessence Of Higher Suffering et sa boucle éléctro plutôt sympathique, Transsubstance et son rythme mid-tempo qui laisse le temps de resservir une vodka fraiche).

Seulement voilà, Hate se contente simplement de prendre le trône vacant, sans vraiment chercher à approfondir le sujet. Oui, la batterie fait mal, les rythmiques tapent dur, les solos sont bien intégrés et exécutés. Mais pour être franc, je me suis assez emmerdé à l'écoute de l'opus. Des morceaux comme Hexagony par exemple sont certes efficaces mais sans plus. Comme une impression d'avoir entendu cela cent fois, de se dire que ça déchire et de ranger cela dans une discothèque et de le ressortir uniquement quand madame vous fait..., histoire de se prouver qu'on est encore un homme.

Bref, pour celui qui recherche l'originalité, ce n'est pas la bonne route. Hate n'a pas transigé, il veut la place du roi. Erebos est un pur album de death polonais, agréable mais parfois vite oublié. Behemoth a déjà fait mieux. Dommage pour Hate, on a plus affaire à une régence qu'à un règne.

Tracklist de Erebos :

01. Genesis
02. Lux Aeterna
03. Erebos
04. Quintessence Of Higher Suffering
05. Trinity Moons
06. Hero Cults
07. Transsubstance
08. Hexagony
09. Wrists
10. Luminous Horizon

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