Artiste/Groupe:

Grimorio

CD:

On The Path Of The Mourning Star

Date de sortie:

Juillet 2025

Label:

Logic(il)logic Records

Style:

Metal Gothique

Chroniqueur:

KABET

Note:

14/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Arriver tout droit de nulle part avec un blaze répondant au doux nom de Grimorio, fallait oser non ? OK, grimorio en italien c’est grimoire dans la langue de Molière, pour ceux dont la langue transalpine n’est pas innée. Nous voilà donc parti dans un univers fait de sortilèges ou autre magie noire avec Grimorio, nouveau groupe italien de gothique metal. Fondé en 2023, le groupe est composé de Mirko Di Bella au chant, guitares et claviers, Christian Balsamo aux guitares et claviers, Francisco Paladino à la batterie et Liliana Teobaldi à la basse. Premier album du combo qui vient pour en découdre et nous en foutre plein la gueule, rien moins que ça. Alors forcément, toujours prêt à relever un défi, je soulève mes manches et je sors la boite de tartes aux phalanges.

Dès Unholy Communion, pas de doute, on est face à du gothique metal d’une belle efficacité, truffée de riffs typiques du genre et autres claviers. Alors oui le spectre de Ghost est plus que très présent, mais ça fonctionne bien car ce titre assure à chaque bout. Des chœurs qui font le job, une mélodie imparable et voilà, on tient un truc bien ficelé.

L’ambiance s’assombrit sur Aquelarre, le chant se fait plus hurlé et les chœurs se sont transformés en sorcières dont l’image qu’elles renvoient ne donne pas envie de s’y frotter de plus près. D’un gothique metal plutôt gentillet, Grimorio offre à l’auditeur une nouvelle corde à son arc avec quelque chose de plus inquiétant, toujours dans le thème, et donc sans écart de route. L’album se poursuit sur Mourning Star où les chœurs sont sublimes et donne une touche outre-tombe à ce titre.  Au-delà de Ghost dont la comparaison pourrait ne pas être flatteuse pour une partie de notre lectorat (et je ne citerai pas Jean Mich’Hell), c’est aussi l’influence King Diamond qui se ressent dans le projet de Grimorio. Et quel solo monumental ici ! Un travail d’orfèvre et une envolée limite planante sur la fin du titre. Un riff sacrément efficace et claquant s’entend sur Marie Laveau, mais à l’écoute le chant est un peu décalé par rapport au reste. Forcément on s’attend à un truc plus « léger », alors qu’ici ça hurle presque. Alors oui c’est leur style, mais pour votre humble serviteur c’est un peu comme un caillou dans la grolle, ça irrite. En tout cas faire un titre en hommage à la sorcière et prêtresse du vaudou, c’est sacrément osé ou tout bonnement juste dans les clous de leur univers.

Avec Serenade From The Abyss…bon ok on est loin de la sérénade, mais plutôt plongé dans le noir, univers toujours aussi inquiétant, peuplé de fantômes et aux spectres tous plus flippants les uns que les autres. Pas trop envie d’ouvrir sa fenêtre pour voir ce qui se trame en bas. Au-delà de ces digressions, une fois encore Grimorio nous envoie la bonne tonalité du metal gothique, avec un solo monstrueux et une ambiance toujours aussi flippante portée par le chant très particulier de Mirko. Et pourtant ne peut s’ôter ce début de sourire aux commissures des lèvres qui pointe le bout de son nez. Et oui ça reste aussi très bon enfant, presque comme un train fantôme de fête foraine. Sans vouloir me répéter, Grimorio reste dans les mêmes ambiances sur As Above So Below, à cela que ce titre est joué sur un tempo plus lent, non sans pour autant être foiré, loin s’en faut. Comme si le gothique s’adaptait à tout. Non là je vais trop loin, c’est juste que c’est bien fait, c’est tout. Par contre dès l’entame de XII The Hangman, c’est là que je vais commencer à ne pas être très gentil. Parce que oui, rien à dire de méchant si on prend XII The Hangman tout seul, sauf qu’il s’agit d’un titre de fin d’album qui ressemble fortement au reste et donne ce sentiment que le groupe commence à tourner en rond, et nous à regarder la montre, pas bon signe tout ça. Si l’idée de départ est séduisante, Grimorio montre les limites du style dans lequel ils sont enfermés. Mauvais non, surement pas ! Redondant, oui un peu…

Avec The Lady In The Crimson Cloak, on a un final en forme d’épopée de plus de neuf minutes qui va chercher un peu partout, entre gothique toujours, mais aussi heavy metal, limite prog par moment, ça fouillasse un max. Au moins ce titre permet de réveiller un peu nos esgourdes et, même si ce sentiment de lassitude est toujours un peu sous-jacent, reconnaissons que c’est assez sympa non ?

Pour un premier album Grimorio nous transporte dans cet univers de films d’horreur des années 80. Celui qui fut réalisé pour nous faire flipper, mais qui au final nous fait presque marrer. C’est bien fait, certains titres sortent du lot, mais cet album manque un poil de relief, surement le fait de rester bien dans les clous du style imposé. C’est presque dommage et sur que si le combo continue tout en sortant un peu des sentiers battus, ils pourraient faire de prochains albums qu’il ne faudra pas louper.

Tracklist de On the Path Of The Mourning Star :
01. Unholy Communion
02. Aquelarre
03. Mourning Star
04. Marie Laveau
05. Serenade From The Abyss
06. As Above, So Below
07. XII The Hangman
08. The Lady In The Crimson Cloak

 

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !