Artiste/Groupe:

Green Day

CD:

Father Of All Motherfuckers

Date de sortie:

Février 2020

Label:

Reprise

Style:

Pop-Punk

Chroniqueur:

Bane

Note:

15/20

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Comment ? Green Day sur notre estimé site ? Mais n'importe quoi, c'est pas du metal, c'est même pas du rock, c'est de la pop pour ados débiles, c'est de la merde... Blabla, taisez-vous, merci, voilà qui est mieux.

Green Day, donc, est un groupe de punk rock ayant connu le succès pendant le revival punk des années 90, notamment avec le culte Dookie. C'est surtout au début du millénaire que le groupe a tout pété, avec l'excellentissime American Idiot. Leur meilleur album, soit dit en passant. Mais comprenez-vous, comme on n'a pas le droit d'avoir un énorme succès populaire sinon ça veut dire qu'on est un connard de vendu, eh bien Green Day s'est également attiré les foudres d'un sacré paquet d'imbéciles. Soi-disant que ce serait devenu de la pop. Ben tiens, c'est vrai qu'un Jesus Of Suburbia qui dure neuf minutes, c'est de la pop commerciale, j'avais oublié.

Le plus ironique, c'est que je me retrouve à défendre ce groupe alors que je n'en suis pas le plus grand fan. Non pas que je les déteste, mais ça ne m'a jamais attiré plus que ça. Dookie et American Idiot sont très bons, j'avais trouvé des trucs chouettes sur le suivant, 21th Century Breakdown, mais c'est à peu près tout. Pour être un peu plus complet dans cette chronique, j'ai écouté les quatre albums précédents (donc Uno, Do, Tré et Revolution Radio) et c'était pas glorieux.

Alors pourquoi je vous présente ce Father Of All Motherfuckers (auto-censuré en Father Of All...) aujourd'hui ? Eh bien parce qu'on me l'a bien vendu. Des articles que j'avais lus ici et là me parlaient d'un album très teinté vieille pop, mais dans le bon sens du terme. Pas de la soupe aseptisée mais une collection de tubes. Parce qu'un bon album de pop, c'est ça. Tu ponds dix titres, il faut que les dix soient de potentiels singles juste géniaux. Et c'est exactement ce qu'est ce Father Of All : dix tubes, emballés dans un package vachement controversé puisqu'il se permet de saloper la pochette du tout-puissant American Idiot. Le message est clair et assez marrant.

Evidemment, les fans du groupe sont déstabilisés. Faut dire que bon, dès l'ouverture, ça sent pas du tout le punk-rock que pratique d'habitude le groupe. On est plutôt sur un délire qui rappelle le stoner-pop d'un groupe comme Eagles Of Death Metal - groupe que j'aime bien si tu veux tout savoir, le deuxième album est fort chouette. Voilà qui désarçonne, et ce n'est pas fini ! Parce que oui, Green Day a décidé de quitter sa zone de confort et de revenir aux racines du punk. Parce qu'à la base, le punk, c'est pas les Pistols qui veulent juste tout brûler. Non. Le premier vrai groupe du genre, et sa meilleure itération, c'est bien les Ramones. Et eux, ils ne voulaient pas tout casser. Ils voulaient juste proposer des morceaux ultra efficaces, très courts, basiques mais impitoyablement bien foutus. Gros refrains, grosses ambiances, gabba gabba hey. L'économie ? Non, l'écrémage plutôt. On vire le superflu, on ne garde que l'efficace. Comme l'ont fait les pionniers du rock qu'on aime tant (oui, c'est toi que je regarde, Chuck Berry).

Green Day tape là-dedans et dégaine tout un tas d'influences qui datent d'avant les années 80. On retrouve, en vrac, les Ramones, forcément, mais aussi les Beach Boys, les Beatles (pour les harmonies vocales), Gary Glitter... C'est Lemmy qui serait fier de la bande à Billy Joe !

Prenez Stab You In The Heart par exemple : vieux rock, rythmique en clap-clap, refrain ultra léger, le riff qui va bien, encore des claps, du tambourin et des choeurs... Mais c'est du Beach Boys ! Et sûrement mon deuxième titre de l'album d'ailleurs. Et ce dernier titre, Graffitia, ce serait pas du Gary Glitter qu'on entend en fond (le riff me rappelle son fameux Rock'n'Roll Part II) ? Sûrement mon titre préféré de l'album, d'ailleurs. Green Day n'a rien oublié, a tout bossé. Tous les titres ont un refrain absolument formidable, souvent plutôt mélodique (coucou Oh Yeah !).

Alors oui, ils ont calé Sugar Youth, plus teinté punk-rock, qui plaira plus aux vieux fans. Mais ils enchaînent avec Junkies On A High, qui s'approche pas mal de la pop actuelle et qui fera fuir lesdits fans. Des vrais trolls, ceux-là !

Résumons : dix tubes, deux, trois minutes max par morceaux, vingt-six minutes de pop-punk incroyablement riche et bien foutue, du Ramones, du Beatles, des claps. Qu'est-ce qu'il vous faut de plus ? C'est parfait pour les moments tout joyeux - je vais me le ressortir à coup sûr cet été dans la bagnole - et pour les moments un peu tristounes - genre, au hasard, un confinement contre un virus mortel. Foncez, c'est d'la bonne !

Evidemment, le groupe a eu la riche idée de mettre tout l'album en écoute gratuite sur youtube. Intéressé, clique ici !


Titres préférés : Graffitia, Stab You In The Heart

Tracklist de Father Of All Motherfuckers :

01. Father Of All...
02. Fire, Ready, Aim
03. Oh Yeah !
04. Meet Me On The Roof
05. I Was A Teenage Teenager
06. Stab You In The Heart
07. Sugar Youth
08. Junkies On A High
09. Take The Money And Crawl
10. Graffitia

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