Artiste/Groupe:

Grave Upheaval

CD:

Untitled

Date de sortie:

Avril 2018

Label:

Nuclear War Now! Productions

Style:

Doomed Black/Death

Chroniqueur:

Azagtoth

Note:

16/20

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Ah, enfin la suite du premier album de cette entité fascinante qu'est Grave Upheaval. Toujours pas de titre pour l'album, ni pour les morceaux ; à long terme, ça peut peut-être poser un problème d'identification, mais bon...

Mes attentes étaient d'autant plus grandes que leur prestation live au NWN! restera sans doute une des expériences de concert les plus traumatisantes - et en metal extrême, une expérience traumatisante est une excellente chose - que j'aie vécues. L'ambiance qu'ils parviennent à créer, autant sur album que sur scène, est unique ; c'est une véritable odyssée sonore aux confins des Enfers, rien de moins.
S'ils ne s'embêtent pas à nommer les albums et les morceaux, c'est tout simplement parce que leur œuvre constitue une espèce de magma homogène, qu'il faut appréhender comme un tout. Elle n'a de sens que prise dans son intégralité. Ça m'était apparu comme évident sur scène.

Alors, qu'en est-il de ce dernier jet ? Ce qui est évident à première écoute, c'est que le son a radicalement changé : la production opaque, volontairement indistincte du premier album n'est plus de mise ici. Ils ont abandonné la saturation extrême pour obtenir un rendu plus net. Sans doute pas pour chercher plus de puissance mais plutôt pour arriver à un équilibre entre les instruments. La partie rythmique, essentielle dans ce genre de musique épurée, ressort davantage, c'est net. Le travail au niveau du chant, plus conséquent ici, également ; les quelques passages sur lesquels plusieurs voix se superposent évoquent une espèce de chorale d'âmes damnées en souffrance perpétuelle.
D'aucuns regretteront certainement le son cru et primitif du premier album, qui collait parfaitement à l'ambiance hallucinante que ce groupe est capable d'instaurer. Avec celui-ci, on pourrait craindre que la magie n'opère plus. Et pourtant, ça marche à peu près aussi bien.
Déjà parce qu'ils ont su conserver malgré tout cette lourdeur caractéristique dans leur musique, résultat de la combinaison des nombreux plans en doom tempo, de l'accordage particulièrement bas avec ces riffs en trémolo continu et du son très sourd des grosses caisses.

Les parties ambient, qui font office d'intro et de transitions entre les morceaux, sont également très réussies, maintenant cette atmosphère suffocante en permanence.
Les titres sont en moyenne très longs, car on arrive à presque une heure de musique pour seulement huit titres. C'est en grande partie dû à leur très lente progression, typique du doom.

Il est à noter que Grave Upheaval a fait le choix de concentrer les parties up tempo sur la première moitié, donnant cette fausse impression à la première écoute que le doom a été mis de côté. Les deux derniers titres en attestent, le doom reste un élément essentiel chez eux.

Je reste très fan de ce groupe, malgré sa relative transformation. Grave Upheaval est demeuré intègre et cohérent dans son propos. J'incite, j'exhorte même une fois de plus les amateurs de ce style de metal extrême à faire tout leur possible pour aller voir ce groupe sur scène. Une expérience inoubliable.

 

Tracklist de (untitled) :

01. II-I
02. II-II
03. II-III
04. II-IV
05. II-V
06. II-VI
07. II-VII
08. II-VIII