Gnô

Artiste/Groupe

Gnô

CD

Crass Palace

Date de sortie

Avril 2013

Label

Send The Wood Music

Style

Metal Alternatif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

17/20

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C H R O N I Q U E

Je ne connaissais Christophe Godin que de réputation (bonne), mais n'avais jamais vraiment prêté attention à ses divers projets, croyant bêtement qu'il s'agissait de projets de type guitar hero. Si (l'imprononçable) Morglbl est bien une activité 100% instrumentale, ça n'est nullement le cas de cet autre projet au nom étrange de Gnô. Gnô est un trio (ça part déjà bien), composé de Gaby Vegh (basse et chant), de Peter Puke (alias Jullien Rousset), à la batterie et donc Christophe Godin à la guitare. Les trois larrons assurent les chants, car il y a bien du chant dans Gnô, et ce souvent ensemble. La production, assurée par Lôrand Couvert, est énorme avec un son d'une puissante monstrueuse, notamment dans les basses, avec un son de la basse de Gaby un peu en avant, qui démonte tout au long de l'album.

Globalement je reste sur les fesses. Outre le son monstrueux et l'énorme basse, le son de guitare de Christophe Godin est tout simplement génial. Le père Godin sait tout faire, un vrai caméléon. On retrouve des morceaux très Van Halen, d'autres Extreme, d'autres encore très King's X ou bien Korn ou Rage Against The Machine, et même une reprise des Beatles. Plus varié que ça tu meurs. L'humour est toujours un élément essentiel du trio avec des titres fendards, Fly Free (Bloodictators) ou encore Abracadavra, des paroles amusantes (The Doll, à propos d'une fille insupportable ou Toy Boy No More, d'un mec qui en a marre d'être l'objet sexuel de sa cougar) et des solos rigolos de Christophe Godin, rappelant D2R2 subissant une intense séance de chatouilles (Modern Day Jesus)

L'intro électronique de Fate Is My Name laisse présager le pire, mais quand retentissent les premiers accords quasi hendrixiens, on dresse l'oreille, forcément ça interpelle. Le son est limite dissonant, jusque... un break bucolique, inspiré des Beatles, qui fait office de refrain : ouch ! quel contraste ! Bon, j'avoue ça surprend, mais au moins c'est original. La suite continue avec un mur de son toujours dans des tonalités très basses mais dans une conception de morceau plus classique : Momentum, The Scavenger et Modern Day Jesus. Ces morceaux sont excellents, le chant est assuré par les trois musiciens, tous crédités sur la pochette, pas facile de faire la différence. Sur le refrain de Momentum, les harmonies vocales rappellent un peu du Kings' X, la basse assure un groove de malade. Sur Modern Day Jesus, les chœurs et la guitare rappellent pas mal du Extreme. Ces trois mecs sont des monstres !

L'exploration sonore ne s'arrête pas là car des morceaux comme The Doll ou Abadadavra sonnent plus new metal avec la guitare de Tom Morello et les harmonies vocales de Kings' X. La basse est surpuissante, la guitare parfaite, derrière ses fûts Peter Puke démontre des capacités poulpesques.

Ils savent tout faire, je vous le dis, All Life Has Left, assez prog, un peu psyché, rappelle un peu du Neal Morse qui ne parlerait pas de Dieu. Toy Boy No More est une tuerie qui me rappelle Play With Me d'Extreme, le refrain est génial, imparable et le petit break façon Cajun, étonnant. L'imagination des gus est débordante et nous on se régale. Sur Punish Yourself, l'intro de basse slappée en calmera plus d'un et le trick de guitare qui l'accompagne rappelle un peu le duo Joe Satriani / Stu Ham, avec ici un brin de folie en plus, sous la forme d'un refrain hurlé hystériquement.

Dernier petit mot sur Tooth And Nail, qui est encore un excellent morceau dont la rythmique vous lacère les tympans et Fly Free (Bloodictators) une sorte de super ballade avec un bon refrain chanté en chœurs et un énorme son de basse.

Mon seul bémol va à la section des bonus tracks, qui s'apparentent plutôt à des malus. La reprise d'Eleanor Rigby n'est pas terrible selon moi, l'interprétation étant lourdingue et peu mélodique. Le deuxième cadeau bonux, c'est Dam Cool, qui date de 2000, plus intéressant, entre Lenny Kravitz et King's X. A noter que les deux bonus sont des démos et que le son ne bénéficie pas de la même production que le reste de l'album, dommage, car après l'énormité du début, ces deux morceaux sonnent un peu cheap.

Au final, je me suis régalé avec cet album. Un brin de folie y règne de bout en bout. C'est très changeant, souvent jubilatoire, avec un gros son de malade, une touche d'humour, des gros riffs très bas, des basses super basses (y'a plus grave qu'une corde de si grave ou bien ?). Si j'ai du mal avec les albums de démonstration de nos guitar hero favoris, où je trouve que l'on s'ennuie souvent, je dois reconnaitre qu'avec ce genre de galette, il n'y a pas de place pour l'ennui. Gnô ! Gnô ! Gnô ! *


* génial ce putain de truc !

Tracklist de Crass Palace :

01. Fate is my name
02. Momentum
03. The Scarvenger
04. Modern day Jesus
05. The Doll
06. All life has left
07. Don't waste your time
08. Toyboy no more
09. Punish yourself
10. Abaracadavra
11. Tooth and nail
12. Fly Free
13. Eleanor Rigby
14. Damn Cool (Demo version)


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