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Forbidden
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C H R O N I Q U ETreize ans... Oui, treize ans que les thrasheurs californiens de Forbidden n'ont rien sorti. Un petit split vers la fin des années 90, une reformation le temps d'un concert en 2001, un hiatus prolongé de quelques années, et nous voici enfin aujourd'hui en présence du cinquième effort de ceux qui ravirent de nombreux fans de thrash par le biais d'albums cultes tels que Forbidden Evil (1988) ou encore Twisted Into Form (1990). Cela dit, au moment de glisser Omega Wave dans la platine, les questions et les doutes se bousculent. Rappelons-nous que le groupe n'avait pas convaincu tout le monde (c'est le moins qu'on puisse dire) avec ses dernières offrandes, Distortion et surtout Green... deux disques plus lourds et bourrins, sensiblement éloignés du bon vieux thrash US des premières heures. La pochette de ce nouvel album semble vouloir indiquer que Forbidden revient au style qui fit sa belle réputation. En effet, on y retrouve les deux crânes qui s'entrechoquaient sur la jaquette du cultissime Forbidden Evil. Le style rappelle bien celui des albums de la grande époque, et pour cause: c'est Kent Mathieu lui-même (responsable des pochettes des deux premiers albums du groupe) qui s'est chargé du travail. Personnellement, je la trouve un peu moche cette illustration, mais je ne suis pas insensible à la signification d'un tel geste. Alors, qu'en est-il réellement ? Et bien, l'ensemble s'avère plutôt convaincant. Omega Wave commence même très bien. Après Alpha Century, intro martiale de deux minutes toute en batterie sentencieuse et harmonies de guitares, simple et efficace, déboule l'implacable Forsaken At The Gates, un hymne thrash aux relents old-school, intense et rapide, qui va faire plaisir aux fans des premières heures. Le chant de Russ Anderson, agressif et puissant (également moins aigu que par le passé), est tout à fait convaincant. Les guitares de Craig Locicero et du nouveau venu Steve Smyth (déjà passé par des formations comme Nevermore ou Testament) en remplacement de Glen Alvalais, se tirent la bourre pour notre plus grand plaisir. Quant à la section rythmique, tenue par Matt Camacho (qui n'a jamais quitté son poste de bassiste) et le fraichement débarqué Mark Hernandez (également batteur chez Demonica), elle se montre solide et terrassante comme il faut. On retrouvera quand même d'autres cavalcades bien classiques et thrashy avec l'excellente Adapt Or Die, la sympathique Behind The Mask (excellent riff mais refrain un peu lassant) ou l'imparable chanson titre qui permet à l'album de s'achever comme il a commencé: en force ! Intéressant, mélodique, puissant, travaillé et technique, Omega Wave est un bon album de thrash qui nous permet de célébrer la résurrection d'un des fleurons du genre. Allégée d'un ou deux titres (j'ai notamment du mal à me passionner pour Swine, trop pesante à mon goût), cette nouvelle livraison made in Bay Area aurait sans doute gagné en efficacité... mais elle demeure globalement très réussie. Sans faire aussi fort que certains de ses compatriotes, Forbidden est de retour avec un album honnête qui contient quelques moments de fulgurances revigorants (bravo pour les mélodies et ambiances de Dragging My Casket et Hopenosis !), et mérite l'attention soutenue de l'amateur de thrash. Réjouissons-nous déjà de cette nouvelle... en attendant le chef-d'oeuvre.
01. Alpha Century
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