Forbidden


Artiste/Groupe

Forbidden

CD

Omega Wave

Date de sortie

Octobre 2010

Style

Thrash Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Treize ans... Oui, treize ans que les thrasheurs californiens de Forbidden n'ont rien sorti. Un petit split vers la fin des années 90, une reformation le temps d'un concert en 2001, un hiatus prolongé de quelques années, et nous voici enfin aujourd'hui en présence du cinquième effort de ceux qui ravirent de nombreux fans de thrash par le biais d'albums cultes tels que Forbidden Evil (1988) ou encore Twisted Into Form (1990).
Mais ça n'aura échappé à personne: nous sommes en plein revival thrash. Les Metallica sont revenus aux choses sérieuses, les derniers Megadeth, Overkill ou Exodus ont largement dépassé toutes les attentes tant ils furent excellents, on a récemment assisté à une série de concerts en tête d'affiche de festivals européens donnée par les Big Four (à savoir Metallica, Megadeth, Slayer et Anthrax), les californiens de Death Angel viennent de sortir un sympathique Relentless Retribution... Bref, tout le monde est là, la qualité est généralement au rendez-vous, et dans ce contexte on comprend bien que ces messieurs de Forbidden veuillent leur part du gâteau !

Cela dit, au moment de glisser Omega Wave dans la platine, les questions et les doutes se bousculent. Rappelons-nous que le groupe n'avait pas convaincu tout le monde (c'est le moins qu'on puisse dire) avec ses dernières offrandes, Distortion et surtout Green... deux disques plus lourds et bourrins, sensiblement éloignés du bon vieux thrash US des premières heures. La pochette de ce nouvel album semble vouloir indiquer que Forbidden revient au style qui fit sa belle réputation. En effet, on y retrouve les deux crânes qui s'entrechoquaient sur la jaquette du cultissime Forbidden Evil. Le style rappelle bien celui des albums de la grande époque, et pour cause: c'est Kent Mathieu lui-même (responsable des pochettes des deux premiers albums du groupe) qui s'est chargé du travail. Personnellement, je la trouve un peu moche cette illustration, mais je ne suis pas insensible à la signification d'un tel geste. Alors, qu'en est-il réellement ?

Et bien, l'ensemble s'avère plutôt convaincant. Omega Wave commence même très bien. Après Alpha Century, intro martiale de deux minutes toute en batterie sentencieuse et harmonies de guitares, simple et efficace, déboule l'implacable Forsaken At The Gates, un hymne thrash aux relents old-school, intense et rapide, qui va faire plaisir aux fans des premières heures. Le chant de Russ Anderson, agressif et puissant (également moins aigu que par le passé), est tout à fait convaincant. Les guitares de Craig Locicero et du nouveau venu Steve Smyth (déjà passé par des formations comme Nevermore ou Testament) en remplacement de Glen Alvalais, se tirent la bourre pour notre plus grand plaisir. Quant à la section rythmique, tenue par Matt Camacho (qui n'a jamais quitté son poste de bassiste) et le fraichement débarqué Mark Hernandez (également batteur chez Demonica), elle se montre solide et terrassante comme il faut.
Cependant, si ce premier titre rassure car il est un retour assumé aux premières amours thrash des Californiens, il ne faut pas en conclure pour autant que Forbidden joue la carte de la nostagie à fond. Justement non, et c'est assez positif. Le groupe tient à rester ancré dans son époque tout en revenant au style qui a fait son succès. C'est ainsi qu'Overthrow se montre plus moderne que le titre précédent. Moins mélodique, plus agressive sur le refrain, cette chanson ne se cantonne certes pas à un style thrash des années 80 mais se montre parfaitement efficace.

On retrouvera quand même d'autres cavalcades bien classiques et thrashy avec l'excellente Adapt Or Die, la sympathique Behind The Mask (excellent riff mais refrain un peu lassant) ou l'imparable chanson titre qui permet à l'album de s'achever comme il a commencé: en force !
Omega Wave est un disque qui aime à varier les tempos, il se plait à introduire un certain nombre de changements de rythme et laisse à ses chansons le temps de se développer (beaucoup d'entre-elles dépassent les cinq, voire les six minutes). C'est d'ailleurs ce qui fait sa force et sa faiblesse. Avec ses douze pistes et ses soixante-deux minutes, cette galette est sans doute un peu trop chargée et finit par légèrement lasser l'auditeur que je suis.
Pour revenir au contenu, on ne pourra s'empêcher de remarquer qu'à de nombreuses reprises, la musique de Forbidden rappelle celle de Nevermore, en un peu moins sombre et torturée. C'est particulièrement flagrant sur Immortal Wounds ou Inhuman Race dont les lignes de chant, et même le timbre de voix de Russ Anderson, évoquent vraiment le style de Warrel Dane. Mais ceci n'est pas véritablement une nouveauté, cette ressemblance était déjà manifeste sur les deux précédentes productions du groupe.

Intéressant, mélodique, puissant, travaillé et technique, Omega Wave est un bon album de thrash qui nous permet de célébrer la résurrection d'un des fleurons du genre. Allégée d'un ou deux titres (j'ai notamment du mal à me passionner pour Swine, trop pesante à mon goût), cette nouvelle livraison made in Bay Area aurait sans doute gagné en efficacité... mais elle demeure globalement très réussie. Sans faire aussi fort que certains de ses compatriotes, Forbidden est de retour avec un album honnête qui contient quelques moments de fulgurances revigorants (bravo pour les mélodies et ambiances de Dragging My Casket et Hopenosis !), et mérite l'attention soutenue de l'amateur de thrash. Réjouissons-nous déjà de cette nouvelle... en attendant le chef-d'oeuvre.


Tracklist de Omega Wave
:

01. Alpha Century
02. Forsaken At The Gates
03. Overthrow
04. Adapt Or Die
05. Swine
06. Chatter
07. Dragging My Casket
08. Hopenosis
09. Immortal Wounds
10. Behind The Mask
11. Inhuman Race
12. Omega Wave

 

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