Alors que comme parfois nous devisions avec le chambreur Diable Bleu (revenu de ses aventures suisses, ce pays avec lequel il entretient une relation amour-haine), notre intérêt s’est porté sur le dernier Fleshgod Apocalypse. Ce groupe nous a perturbé car la proposition musicale reste étonnante. Le groupe a une formule étonnante alternant death rapide avec des passages symphoniques à renfort de voix opératiques (œuvre de Veronica Bordacchini). Cet excellent chant féminin apporte vraiment un plus à la musique de Fleshgod Apocalypse qui sur les parties death se montre efficace mais pas incroyable, encore moins révolutionnaire. Nous étions donc perplexes car devant quelque chose de profondément original et inventif (en simplifiant à l’extrême un Epica version death). Oui mais voilà nous étions satisfaits d’une écoute plaisante mais pas plus convaincus que ça.
Il y a quelque chose de brouillon au final dans une formule finalement pas si maîtrisée d’autant plus embêtant qu’Opera est le sixième effort du groupe originaire de Pérouse (ah l’Ombrie, un rêve éveillé sur les pas de St François d’Assise !!). Et c’est sur cette dernière information que nous avons digressé car en fait, Fleshgod Apocalypse est un groupe italien mais vraiment italien. Entendez par là que oui, c’est aussi bordélique que génial. Et finalement on peut voir l’Italie (la vraie !) ainsi selon moi, un pays magique, au charme infini et indéfinissable mais bordélique quand même. Que nos lecteurs transalpins me pardonnent mais bon ce n’est pas la Norvège cette Italie. C’est finalement la grosse réserve sur Fleshgod Apocalypse qui par ailleurs assure le job avec un bon disque, un style original et une belle variation sur une offre death mais ce côté brouillon empêche une adhésion complète et totale. Même remarque sur les prestations live où la dimension bande (pour restituer l’aspect sympho) a ses critiques (« autant écouter l’album ») mais aussi un style qui a plu à d’autres avec justement ce chant féminin qui fait mouche.
Plein soleil donc sur Fleshgod Apocalypse qui nous aura laissé autant perplexe que rêveur (sur l’éternelle Italie). Un death symphonique un peu étrange donc, qui a ses adeptes mais qui mérite vraiment d’être écouté. Les quelques réserves émises sur l’aspect parfois difficile à suivre de leurs compos ne doivent pas dissuader de s’y intéresser. Cette version « dure » de la scène sympho (tiens faudrait demander son avis à Kabet, notre maître-expert de cette scène si dynamique) a de grands mérites mais manque un peu de clarté selon nous. Et la dédicace à cette Italie objet de tous les fantasmes était trop tentante surtout en cette fin de période estivale.