Les informations circulant toujours plus vite, parfois on se rend compte qu’on en a « raté » quelques-unes. N’étant pas particulièrement connecté, quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre qu’un groupe dénommé Falling In Reverse avait blindé Bercy (oui l’Accor Arena je m’y fais toujours pas). Mieux même, ledit groupe est annoncé comme une des têtes d’affiche du Hellfest 2025 (Mainstage 2). Enfin s’est auto-annoncé via un message sur un réseau social de son leader. On imagine que les patrons du Hellfest ont dû moyennement apprécier au passage. Ce qui m’a le plus étonné c’est que ce nom de groupe ne me disait pas grand-chose et l’excuse de « je suis loin de Paris » n’est pas recevable. Ce qui m’a rassuré c’est qu’il semblerait que Falling In Reverse ne faisait que « 400 » entrées il y a six années de cela (à la Machine du Moulin Rouge) et que là les garçons s’offrent Bercy ! Décidément ça va très très vite. Et ça étonne d’autant que le groupe a démarré en 2008, un de ces innombrables groupes de la vague metalcore. Ce qui peut expliquer que je sois passé à côté au passage (on se rassure comme on peut, notez bien).
Aussi le groupe a déjà proposé cinq albums en comptant ce Popular Monster. Il m’a donc semblé intéressant d’écouter ce groupe, histoire de savoir ce qui est à la mode histoire de ne pas être complètement « déconnecté » (c’est vraiment le bon terme). Le résultat ? Wow, c’est… surprenant ! Adolescent dans les années 90, les mélanges de style ne me gênent pas, c’était même presque la norme lancée par Rage Against The Machine avant que la scène néo ne poursuive la voie ouverte suivie du metalcore ce qui nous amène à Falling In Reverse. C’est bon, j’ai à peu près recontextualisé le groupe dans notre grande frise musicale. Fait étonnant, la musique du groupe part vraiment dans tous les sens entre spoken words, titres plus metalcore classiques, gros refrains XXL en mode stade (où je comprends mieux le succès rencontré) mais c’est bigrement difficile à suivre. Un Voices In My Head est en ce sens très révélateur de la formule avec passages presque rappés, riffs metalcore ma foi assez classiques et ce gros refrain en mode variante du oh oh, éternelle valeur sûre des hymnes rock. Le leader a une palette vocale franchement large et a la capacité de proposer des lignes vocales hyper accrocheuses (« I am the bad guy » sur le morcea … Bad Guy !). Idem, le spoken word sur l’ouverture du morceau-titre avec au passage un très beau clip qui reprend l’imagerie des Dune. On retrouve plus loin l’imagerie Games Of Thrones sur Watch The World Burn ce qui confirme que le groupe s’inscrit dans une vraie dynamique de pop culture et sont bien des produits de leur époque.
La production est d’ailleurs énorme, hyper « commerciale » et franchement on comprend le succès. C’est vraiment bien fait, ça va chercher de tous les côtés ce qui « marche ». Vocalement, la palette de Ronnie Radke est épatante et le garçon semble capable de tout chanter. Etrangement, le parcours de ce mec me rappelle un certain Axl Rose lui qui semble surdoué mais aussi problématique à la ville. Bon ce n’est pas le lieu, mais pour faire rapide, le garçon a semble-t-il été impliqué dans un meurtre (pour lequel il a été condamné), fait de la prison, été un drogué notoire. On peut y ajouter des violences conjugales, des propos homophobes et il a même été accusé de viols. Bref un poète, là encore parfait symbole d’une époque qui préfère le Joker à Batman (oui les Temps ont bien changé). De là à dire que le Hellfest se risque à quelques commentaires sur son édition 2025 il n’y a qu’un pas…
Hormis cet aparté pas si neutre, personnellement je n’accroche pas outre mesure à leur musique mais je reconnais la maîtrise d’œuvre. Les passages hip hop ne me plaisent pas plus que ça et pour tout dire, j’ai eu la sensation de retrouver la vague néo metal sauf que ce coup-ci, au lieu de mixer les influences hip hop et metal, les parties s’enchainent sans réelle cohérence. Ah les passages à grosses guitares me rassurent un peu mais globalement, je peine à suivre. Idem avec une liste d’invités à rallonge qui peut surprendre. On y retrouve d’ailleurs Alex Terrible, le chanteur de Slaughter To Prevail autre phénomène au passé tendancieux et également très « tendance ». Etant de bonne volonté, j’ai essayé de suivre la « mode » et définitivement je crois que je suis « trop vieux ». Tant pis pour moi-même si toujours intéressant de voir ce qui se fait et ce qui marche. Je laisse aux jeunes générations qui y trouveront une musique en lien avec leur époque, une façon de faire qui multiplie les styles, les agence dans tous les sens et doté de sonorités modernes. Ainsi vont les cycles du business musical qui finalement recycle les genres et en les mélangeant presque à l’infini tout en nous reproposant des types un peu « problématiques ». Les bad boys ont toujours eu la côte il est vrai même si là, on voit que cela va toujours plus loin. Chacun verra avec sa morale.