Artiste/Groupe:

Extreme

CD:

Waiting For The Punchline

Date de sortie:

1995

Label:

A&M Records

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

botem

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Chroniquer le quatrième album des Bostoniens sera un exercice un peu casse-gueule pour moi, car je suis à contre-courant, de l’avis général, qui a rejeté en grande majorité cet album.

Pour bien appréhender celui-ci, un bref petit retour en arrière.

Le groupe sort son premier opus en 1989, totalement passé inaperçu, il est vrai que ce dernier n’apporte pas grand-chose sur la scène rock du moment, malgré tout, il révèle un sacré potentiel, notamment envers le guitariste.

Le statut du jeune groupe va radicalement changer avec la sortie, l’année suivante du second album Pornograffitti au succès planétaire, bien que celui-ci aura lieu un an après sa sortie, suite à la ballade auquel personne n’a pu échapper More Than Words.

Viens en 1992, le troisième album III Sides To Evert Story considéré comme une œuvre d’art, l’album ultime, concept album, qui révèle l’extraordinaire talent de ces musiciens qui excellent dans l’art de manier leur instrument, et qui démontrent ici un sens artistique de haut niveau.

Qui évite qui plus est, une redite de leur effort précèdent… un grand, très grand album.

Voilà pour le décor, car maintenant tout le monde attend avec délectation la sortie du suivant, qui aura la lourde tâche de succéder aux deux précédents, en apportant lui aussi, son lot de créativité, devenu la marque de fabrique, et l’atout majeur du groupe.

Il sortira le 19 janvier 1995, soit trois ans d’attente interminable pour les fans maintenant très nombreux. Il sera lui aussi enregistré en analogique.

Après avoir placé la barre si haute, en proposant à chaque fois un album différent, difficile de renouveler l’exercice, et cet accueil, Extrême n’aura pas réussi à l’éviter…tout du moins de l’avis général, qui, comme dit plus haut, je ne partage pas totalement.

Le groupe refuse ostensiblement de rééditer la même musique et de surfer sur le succès du moment, malgré l’énorme pression de la maison de disque.

Sur ce quatrième album, le groupe choisit de revenir aux fondamentaux du rock, exit les cuivres et autres arrangements fouillés, ici la musique est plus brute de décoffrage (nous sommes en pleine période du grunge). Le bassiste Pat Badger, s’exprime bien plus, le choix d’orientation musicale avec un Nuno qui délaisse les multi-instruments utilisés sur les enregistrements précédents, lui permet de prendre plus de place.

Signe d’un malaise ? Le batteur Paul Geary, quittera le navire durant l’enregistrement, non pas dû à une mésentente entre les musiciens, celle-ci restera toujours, et encore de nos jours sans aucune ombre, pour se consacrer à une carrière de management d’artistes.

Remplacé par un jeune batteur, qui officier au sein d’un groupe de Trash métal canadien Annihilation, son nom vous dira peut-être quelque chose…Mike Mangini.

De fait, deux batteurs cohabitent sur cet album.

La sortie sera repoussée à de nombreuses reprises, sans que l’on en connaisse la réelle raison. Changement de batteur, mais sans doute d’autres choses également.

Du reste, durant cette période, les quelques interventions de Nuno lors d’interviews ne laissent pas transparaître un enthousiasme débordant.

Comme dit plus haut, cet album est plus direct, et ne laisse pas transparaître d’innovation, comme ses glorieux aînés le faisaient, beaucoup le trouvent très inégal et partant dans tous les sens.

Personnellement, je ne partage en aucun point cette analyse, je le trouve au contraire bien plus concis. Certes, moins ambitieux à ce que le groupe nous avait habitués, il n’en reste pas moins qu’il reste bien exécuté, et offrant une musique de grande qualité, et de haut vol.

Ce n’est qu’en Grande-Bretagne qu’il se classera à son meilleur niveau, en atteignant la 10e place, tandis qu’aux États unis, il se glissera péniblement à la 40e place.

À l’issue de la tournée pour promouvoir l’album, Bettencourt annonça qu’il quittait l’aventure pour se consacrer à une carrière solo, qui ne rencontrera du reste, qu’un succès d’estime.

Quant à Gary Cherone, il intégrera l’année suivante le mythique Van Halen, remplaçant Sammy Hagar, aventure qui là aussi tournera court.

Le groupe se reformera treize ans plus tard, avec un nouveau batteur, et produit par Paul Geary, signe que les membres originels sont toujours restés en bon terme, pour un album, qui n’aura pas vraiment convaincu, moi le premier…

Alors certes ce Waiting For The Punchline, n’atteint pas les sommets de ces prédécesseurs, il n’en reste pas moins un album tombé bien trop vite et injustement dans l’oubli.

 

 

Vocals - Gary Cherone

Guitars, Backing Vocals - Nuno Bettencourt

Bass, Backing Vocals - Pat Badgers

Drums – Paul Geary (1 to 3, 5, 6, 9 to 12.1)

                 Mike Mangini (4, 7, 8)

Tracklist de Waiting For The Punchline :

01. There Is No God
02. Cynical
03. Tell Me Something I Don’t Know
04. Hip Today
05. Naked
06. Midnight Express
07. Leave Me Alone
08. No Respect
09. Evilangelist
10. Shadow Boxing
11. Unconditionally
12. Fair-Weather Faith
13. Untitled

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !