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Evergrey
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C H R O N I Q U EOui, je sais, Torn est sorti depuis déjà 1 an… mais voilà : mieux vaut tard que jamais ! Et la venue du groupe à Paris ce mois-ci est l’occasion idéale pour faire un combo Interview / Live Report / Chronique d’album.
Ceci étant dit, je dois de toute façon avouer qu’il m’en a fallu du temps pour le digérer ce Torn. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans et, du coup, j’ai un peu trainé les pieds pour m’y atteler… Incroyable pour le fan d’Evergrey que je suis (je les écoute depuis 1998, date de sortie du premier album) ! Au final, après maintes écoutes, le verdict tombe : c’est un bon album, mais juste bon. Une déception donc, quand on connaît les disques fabuleux que le quintet suédois a su nous proposer depuis un peu plus de 10 ans d’activités. Et pourtant, depuis un an maintenant, je n’ai lu ou entendu que du bien à propos de ce dernier opus. Tout le monde s'accorde à dire qu'après le ratage Monday Morning Apocalypse, ce retour du groupe en grande forme rassure. Et bien, je ne partage pas cet avis. Je ne le fais pas exprès... mais compte bien faire entendre un autre son de cloche dans lequel d'autres fans se reconnaitront peut-être.
Déjà, il se trouve que je ne considère pas l'album précédent comme un ratage. Au contraire, je trouve qu'il apportait justement quelque chose de différent et un peu de fraicheur à un style qui était à deux doigts de me lasser. Avec Torn, on a le droit à un petit retour en arrière, et il ne faut pas 36 écoutes pour comprendre ce qui plait à tant de fans : Evergrey est revenu à ce qu'on attendait d'eux. Et bien sûr, c'est bien fait : il y a du gros riff haché à gogo, des super soli, la voix de Tom Englund est toujours aussi belle (et particulière), l'ambiance sombre chère à ce petit "bout-en-train" de Tom est toujours là (il est clair qu'on ne se marre pas tous les jours avec Evergrey !)... mais il manque quelque chose… Pourquoi diable ai-je tant de mal à rentrer dans cet album ?
Et oui, parce qu’il est assez difficile de reprocher quelque chose à Torn, tout ce qui fait que l’on aime le groupe est bien présent, c’est du pur Evergrey. Et bien, après tout ce temps, je ne vois qu’une explication : le problème, c’est les compos (et peut-être le son aussi qui donne l'impression d'être un peu trop compressé mais ça reste un défaut mineur) ! Tous les titres s'enchainent et contiennent des passages intéressants ou sympas mais peinent à sortir du lot. Que nos chers suédois reviennent au style qui a fait leur succès, d'accord, mais un peu plus d'inspiration n'aurait pas fait de mal. Alors on crie au génie parce qu' Evergrey revient à la formule des disques qui précédaient Monday Morning Apocalypse... mais tout cela manque de frissons, ça ne m'émeut plus autant... au bout d'un moment je commence même à ressentir une certaine forme d'ennui. Et oui,vous avez bien lu : de l’ennui… incroyable !
En fait, tout cela devient plus clair (ou plus facile) quand on se lance dans le petit jeu des comparaisons : prenons le premier titre de cet album, Broken Wings. Il est très sympa, pas de problème… Maintenant, comparons-le aux morceaux d’ouverture des albums précédents (Solitude Within, The Masterplan, The Great Deceiver ou A Touch of Blessing pour n’en citer que quelques-uns), et c’est là que le bât blesse ! Je trouve toutes les chansons citées entre parenthèses bien supérieures à ce (pourtant très sympathique) morceau. On peut reproduire l’expérience avec d’autres compositions et (pour moi) le résultat est le même. Torn ne manque pas de titres réussis mais il y en a finalement assez peu que j’imagine devenir de futurs classiques d’Evergrey.
Où est passé le groupe qui pourvait pondre des Masterplan, Recreation Day, The Essence of Conviction, She Speaks to the Dead, Nosferatu, In Remembrance ou Mark of the Triangle ? Sur ce Torn, Broken Wings, Nothing is Erased, Soaked ou Numb me plaisent bien (il n’y a d’ailleurs pas vraiment de morceaux ratés ici)… mais rien de comparable avec les classiques précédemment cités. Suis-je le seul à avoir l’impression que cette nouvelle offrande est certes correcte mais pas aussi forte, aussi remuante ou puissante que ce que le groupe a pu nous offrir depuis ses débuts ? Bon, il ne faut probablement pas s’inquiéter plus que ça non plus, la discographie d’Evergrey reste globalement excellente, Mr. Englund et ses acolytes assurent toujours autant sur scène, et cet album n’a rien de vraiment honteux… il n’est juste pas exceptionnel. J’espère sincèrement que cette petite baisse de forme n’est que passagère et que la suite se montrera plus convaincante.
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