C H R O N I Q U E

Voilà un album étonnant. A la première écoute, je me suis dit que c'était bien plat, bien mou et plutôt fade. Après plusieurs écoutes, j'ai complètement changé mon avis. C'est un très bon album, très calme certes, mais très mélodique, riches de beaucoup d'instruments et d'influences variés.

EUREKA est un groupe fondé en 1997, mené par le compositeur et multi instrumentaliste Frank Bossert. "Shackelton's voyage" est leur quatrième réalisation, nous offrant plus 51 minutes de musique, sous forme de 10 titres instrumentaux, 2 titres chantés et 3 narrations.

Ernest Shackleton fut une des grandes figures de la conquête du pôle sud au début du 19ème siècle, tout comme Amudsen et Scott. Moins célèbre que ces derniers, il est surtout connu pour l'expédition qu'il entreprit à bord du navire Endurance en 1914. Cette expédition tourna au cauchemar puisqu'elle se transforma en une opération de survie pour l'équipage, le navire ayant été pris dans les glaces et lentement broyé, contraignant l'équipage à le quitter et à tenter de survivre dans des conditions épouvantables. Shackleton se révéla être un brillant meneur d'homme, puisqu'il parvient à sauver l'équipage dans son intégralité, au prix d'une opération de survie extraordinaire qui s'acheva en 1917.

L'album d'EUREKA raconte cette histoire, que l'on retrouve égrenée au fil des morceaux, des ambiances, tour à tour épiques et tragiques, des titres des chansons, des narrations, des ruptures entre les morceaux.

C'est un bon album, mais très calme. On est vraiment dans l'esprit des bons albums de Mike Oldfield ou de Vangelis. Un peu de guitare, mais surtout beaucoup de synthés et d'instruments divers et variés.

Ainsi, la piste "The challenge" sonne très "Peter Gabriel" de l'époque de l'album "So".

La piste 6 "Icebound" est un instrumental très réussi, avec une superbe montée de nappes de synthé, avec les percussions en plan arrière, et une partie de cornemuse. C'est un morceau qui rappelle beaucoup Vangelis.

La piste 9 "Going home" m'a beaucoup fait penser aux albums de Genesis des premiers temps, du temps de Peter Gabriel, avec un beau passage instrumental dans un style très progressif.

La piste 14 "The rescue" sonne comme les (rares…) morceaux réussis des derniers album de Mike Oldfield, dans l'esprit de l'album "Voyager" par exemple.

Bref, quelques arpèges, un peu de guitare de-ci, de-là, instrument plus présent sur la piste 10 "Into the lifeboats", mais n'attendez pas de gros riffs ou des solos, vous seriez déçu. On est dans un album d'ambiances et d'influences.

Si vous aimez Vangelis, Mike Oldfield, vous apprécierez cet album, qui n'est pas fondamental, mais n'en reste pas moins un excellent album, et qui fait très bien ressortir l'ambiance que l'on suppose pour le déroulement du voyage, tour à tour exalté, tragique, et puis plein d'espoirs.