Esses nous revient avec son troisième album qui va nous faire explorer les tréfonds de la noirceur la plus obscure avec son post-gothique et son doomgaze. Composé de Kelly Corell au chant clair et à la guitare, John Chap à la guitare lap steel, Kevin Brown à la batterie et Scout à la basse, ils nous viennent de Oakland aux Etats-Unis, et dire qu’ils ne sont pas joyeux dans leur musique est un doux euphémisme.
Il ne faut pas chercher très loin dans cet album pour voir fleurir les adjectifs de sombre, dérangeant, limite glauque dans leurs morceaux. Dès Three sisters c’est un mur de son doom occulte porté par le chant limite possédé de Kelly Corell. Leur musique est complexe d’approche, sombre et dérangeante de par ce chant envoutant qui met l’auditeur dans une position plus qu’inconfortable.
Le rythme va encore baisser sur Low, qui porte bien son nom pour le coup, pour une approche encore plus sombre qui renforce le côté malaisant. Les boucles répétitives à souhaits accentuent encore plus cette ambiance. Et si par moment le rythme s’intensifie quelque peu (A Green Heart), la noirceur reprend vite ses droits pour ne surtout pas sortir l’auditeur de cette ambiance très particulière. Le final avec Crackedlands qu’on pourrait presque définir comme une doom balade finit de nous achever. N’était-ce pas là l’idée première du groupe ?
Un troisième album d’une rare complexité qui va chercher au plus profond de la noirceur de l’âme, au plus profond des cauchemars et malaisant à souhait. Pourtant l’ensemble fonctionne puisqu’on prend autant de plaisir à le quitter qu’à plonger dedans. Esses a véritablement trouver un style, son style qui, s’il ne plaira pas à tout le monde, séduira une partie du public.