Formation culte nous venant tout droit du pays du Pays du Soleil Levant, Envy mérite un petit détour pour celles et ceux que le post-rock « noisy » ne rebute pas. C’est que la formation nippone est forte de sept albums dont cet Eunoia paru en 2024. Le groupe étant annoncé sur de gros Fests lors de l’été 2025, il m’a semblé intéressant de se pencher sur la question (eh oui, on bosse les running orders aux Portes du Metal, checkez les chroniques de l’excellent Kabet pour connaître en avant-première son programme du Hellfest). Envy a été formé en 1992 (voilà qui ne nous rajeunit pas) et a débarqué alors que le Japon s’embarquait dans une longue atonie économique après des 80’s triomphantes et conquérantes. Autour du chanteur Tetsuya Fukagawa se sont greffés les guitaristes Nobukata Kawai et Masahiro Tobita. La section rythmique était assurée par Manabu Nakagawa à la basse et Dairoku Seki à la batterie. En 2018, premier et à ce jour seul changement avec les départs de Dairoku Seki, remplacé par Hiroki Watanabe, et Masahiro Tobita. Pour suppléer au départ de ce dernier, ce sont deux guitaristes qui ont été mis à contribution : Yoshi et Yoshimitsu Taki.
Voilà les présentations faites avec le groupe de Tokyo, ville monde aussi fascinante qu’effarante pour moi. J’ai retenu cet Eunoia pour Envy mais toute la discographie mérite le détour. Eunioa présente une bonne vision du post rock des Japonais qui peut rappeler des Mogwai (sur l’utilisation des samples « parlés » avec des sonorités assez typiques du post rock des années 2000). Le son des guitares notamment très noisy où on devine un usage qui renvoie aux meilleurs groupes de cette période. Aussi, sur le plan vocal, Tetsuya Fukagawa n’hésite pas à recourir à du chant screamé ce qui donne beaucoup d’intensité au post-rock de Envy. On est emporté dans des ambiances cotonneuses avec un sentiment de ne pas être perdu. Le chant en japonais est immersif même si je ne vais pas faire semblant, je n’y comprends rien. Mais cela peut rappeler l’expérience Sigur Ros qui avait inventé une langue imaginaire, ce qui ne posait aucun souci. C’est évidemment excluant pour celles et ceux que les textes intéressent mais le chant peut ainsi être vu comme une ligne mélodique de plus. Tout ceci est affaire de goûts. Alternant passages plus posés et explosions noise, Envy envoûte, emporte dans un univers très personnel et très pertinent même après trois décennies d’existence. Très bon groupe de post-rock, Envy se remarque par la belle variante post-rock proposée. A découvrir avec curiosité à l’été 2025.