C H R O N I Q U E
Eluveitie redescend des hauts plateaux suisses avec une nouvelle offrande sous le bras. Et pas n’importe quelle offrande. Helvetios est un concept album sur le thème qui leur est cher depuis pas mal de temps : la civilisation gauloise et plus précisément ici, la guerre des Gaules.
Première constatation : ce nouvel album apparaît comme étant le plus épique du groupe. Cela tient peut-être au fait que ce soit un concept album. Mais passée l’intro (uniquement parlée), dès le premier morceau, on est accueilli par des chœurs bien sympathiques. Chœurs que l’on ne retrouvera qu’à la fin d’Alesia et sur le dernier titre (Epilogue), malheureusement. Je dis malheureusement car il y a là, à mon avis, une piste à suivre pour le groupe que l'on aurait aimé déjà plus présente sur cet album. Revenons sur ce premier morceau, Helvetios. A n’en pas douter, un morceau qui va ravir les fans du groupe. On y retrouve la recette Eluveitie avec son chant agressif et ses rythmiques rappelant le old In Flames (ou le old Dark Tranquillity) et bien sûr les instruments traditionnels, marque de fabrique du combo. Pour celui qui ne connaîtrait pas le groupe, il faut savoir qu’il n'y a pas moins de quatre musiciens en charge des instruments traditionnels chez Eluveitie (les deux demoiselles, Anna et Meri, Päde et enfin Chrigel qui s’occupe aussi du chant). Ce qui en dit long sur leur importance. Bref, un morceau s’inscrivant complètement dans ce qu’on attend du groupe, avec cette petite touche épique en plus. Sur le titre suivant, Luxtos, vous allez retrouver un air bien connu par chez nous (comme sur Inis Mona par le passé). La Jument de Michao, ça vous dit quelque chose, ça, non ? Luxtos est la version Metal de cette chanson. Inutile de préciser que cette version l’emporte haut la main sur la pauvre version de Nolwenn Leroy, évidemment (qui devrait arrêter de pomper tout le répertoire traditionnel breton, Tri Yann l’avait fait bien avant elle et avec bien plus de talent !). Le pré-refrain avec les filles au chant, rejointes sur le refrain par Chrigel, ça le fait. Titre hyper festif en tout cas. A quand du Eluveitie dans les fest-noz ? Ou au festival interceltique de Lorient ? Non, sérieusement, on se demande... Puisqu’on est dans le sujet, faisons un petit détour par Scorched Earth, à l’ambiance païenne et aux fortes consonances celtiques avec son chant clair aux intonations presque orientales qui va permettre à l’auditeur de respirer avant d’attaquer le bien rageur Meet the Enemy. Plus loin, c’est Hope, instrumental celtique qui nous joue le calme avant la tempête The Siege. Le break instrumental de Santonian Shores est très festif lui aussi. A côté de ça, des morceaux comme Meet the Enemy, The Siege, Havoc ou encore The Uprising vous sautent à la figure par leur brutalité. Si le groupe met en avant ses instruments folkloriques, il n’en oublie pas moins la puissance. Il ne faut pas oublier que, malgré la présence des instruments folkloriques, Eluveitie fonctionne avec deux guitares. Et pour façonner des rythmiques en béton, le groupe sait y faire. En clair, rythmiquement, le groupe n’a toujours pas mis un frein à son agressivité, renforcée par le chant de Chrigel qui s’égosille sans s’économiser. Toutefois, les filles prennent parfois le relais (A Rose for Epona, Alesia), apportant une touche rafraîchissante et de la variété au niveau du chant. Bien vu ! Si le groupe développe encore davantage les chœurs épiques et le chant des filles sur l’album suivant, on ne sera plus loin du chef-d’œuvre.
En attendant, Eluveitie franchit encore un cap avec ce nouvel album. Le groupe apparaît plus mûr et complètement maître de son art. Ce Helvetios me fait l’impression d’être leur meilleur album à ce jour. Les Suisses se positionnent définitivement comme l'une des valeurs sûres du Folk Metal actuel.
Tracklist de Helvetios :
01. Prologue 02. Helvetios 03. Luxtos 04. Home 05. Santonian Shores 06. Scorched Earth 07. Meet the Enemy 08. Neverland 09. A Rose for Epona 10. Havoc 11. The Uprising 12. Hope 13. The Siege 14. Alesia 15. Tullianum 16. Uxellodunon 17. Epilogue
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