Artiste/Groupe:

Einar Solberg

CD:

16

Date de sortie:

Juin 2023

Label:

Inside Out

Style:

Pop Ethérée

Chroniqueur:

ced12

Note:

18/20

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Musicien fascinant, Einar Solberg propose son premier album solo. Il serait faux de parler de surprise tant le personnage a pris une dimension individuelle significative. Le leader de Leprous, qu’on ne fera pas l’affront de présenter, est assez présent avec, outre son principal groupe, des participations aux live d’Ihsahn quand bien même cela remonte un peu. Leprous a connu une telle évolution depuis ses débuts qu’on devinait que le Norvégien avait pas mal d‘influences diverses et variées et il apparaît naturel qu’il lui ait fallu sortir de "son" groupe pour pouvoir toutes les exprimer. Certes, les deux derniers disques de Leprous sont bien plus pop mais Einar s’affranchit toujours plus de tout carcan, presque trop même tant ce premier effort solo part dans tous les sens. Ce sera la principale réserve quant à ce disque qui, s’il est indéniablement personnel et authentique, est bigrement foutraque. Einar Solberg s’est fait un sacré nombre de potes ce qui lui fait honneur et on sent qu’il a voulu se faire plaisir avec ces derniers. La fine fleur de la scène nordique est ainsi conviée, à commencer par son beau-frère Ihsahn bien sûr (Splitting The Soul bien torturé et qui pour tout dire tourne un peu à vide), Bent Levine pour un passage hip-hop surprenant (Home), Asger Mygind des excellents Vola (Blue Light) ou encore Magnus Bormark (Grotto). Plus connu des fans, le violoncelliste Raphael Wainroth-Browne accompagne tant musicalement qu’à la composition Einar notamment sur la première piste éponyme où Einar se raconte encore et toujours. On le sait, il a connu une dépression et quiconque a été confronté de près ou de loin à ce trouble en connaît la grande difficulté. On retrouve de nouveau les références à la méditation (un des meilleurs remèdes qui soit, malheureusement insuffisant) déjà présentes sur Pitfalls, ce qui, effort solo oblige, ne surprend bien évidemment pas.

L’ouverture du disque m’a pour tout dire décontenancé. Je n’y suis pas rentré dedans immédiatement et j’ai apprécié que le rythme se dynamise un peu plus dès la seconde piste Remember Me, plus Leprous-compatible. Je suis un récent converti à Leprous, il m’a fallu du temps et voilà que, déjà, Einar veut m’embarquer ailleurs ! Dur à suivre le phénomène ! Mais là est son immense talent, je le sais maintenant, à moi de m’accrocher. Et il le faut tant ce 16 désarçonne, manque de continuité oblige. Ce dont ce disque n’est pas dépourvu, ce sont les bons moments... là, on est servi. Vocaux toujours aussi saisissants et plaisants (A Beautiful Life véritable bijou pop), rythmiques inventives, créativité exacerbée, prises de risques incessantes, Einar se lâche, ne semble s’être fixé aucune limite ce qui explique aussi les quelques réserves naturelles évoquées plus haut. Metacognitive et son gimmick vocal envoûte totalement. Sacré morceau ! Et après quelques efforts, la piste d’ouverture m’a finalement totalement convaincu. C’est qu’il faut s’accrocher avec Einar Solberg mais ça en vaut la peine tant l’artiste est doué et la récompense pour l’investissement de l’auditeur à la hauteur. Disque d’une grande sensibilité, à l’instar de son auteur, véritable œuvre personnelle récapitulant un parcours d’ores-et-déjà impressionnant, ce 16 est un excellent complément pour qui aime le Leprous récent, toujours expérimental mais résolument plus pop, à la pointe et hautement qualitatif. On peut réutiliser ces adjectifs sur ce disque, bien à l’image de son tant génial que tourmenté créateur. Et au passage sublissime artwork, merveilleusement norvégien (navré de finir sur ce pléonasme !). 

 

Tracklist de 16 :

01. 16
02. Remember Me
03. A Beautiful Life
04. Where All The Twigs Broke
05. Metacognitive
06. Home
07. Blue Light
08. Grotto
09. Splitting The Soul
10. Over The Top
11. The Glass I Empty

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