C H R O N I Q U E

Connaissez-vous l’histoire de paf le chien ? Et bien c’est l’histoire, d’un chien, qui se ballade tranquillement dans la rue quand soudain une voiture arrive, et paf ! le chien. Cette blague vieille comme le monde n’apparaîtra pas ici par hasard vous vous en doutez. 

Mais commençons par le début : Dysfunctional, c’est un jeune groupe nantais, qui après deux démos a enfin pu sortir son premier essai, John Stone lives. Tout un programme. Non, je ne vous parlerai pas de ces deux démos, car je n’ai pas eu l’occasion de les écouter. Mon approche sera donc totalement naïve. Et alors que Fridge démarre, de manière très étrange, ce périple, il est déjà possible de sentir que nous ne serons pas en territoire de paix bien longtemps. Dès la première seconde de Shape, stuff and whatnot, vous allez vous prendre une mandale dans les dents, un coup de boule direct dans la tempe, un uppercut dans la carotide qui va vous laisser KO. Au début, vous n’allez rien comprendre de ce qui va se passer dans vos oreilles. Ce n’est qu’en relançant une deuxième fois le morceau que vous allez réaliser que ce groupe a des problèmes. D’Œdipe d’abord, papa Gojira et maman Meshuggah formant un drôle de couple. Psychologiques ensuite, parce que non, quand on est sain d’esprit on ne syncope pas des riffs de bucherons comme ça avec un chant pareil. Parfaitement maitrisé dans le registre extrême, Dysfunctional  arrive à nous prouver que le chant clair, parfois ça peut avoir du bon. Parqué en total décalage avec le reste –un magma sonore agressif-, ce chant peut faire bugger les esprits les plus cartésiens. Il faut pouvoir suivre, John Stone lives est un album qui va se mériter. Je vous rappelle que nous ne sommes qu’à la première vraie piste.

Can’t fathom va se faire un plaisir de vous confirmer que vous n’avez pas halluciné, que oui il existe encore des groupes comme ça en France. Le chant criard hérité de certains groupes du début des années 2000, se chargeant de marquer la provenance du groupe. Les riffs de bucherons pleuvent, toujours en incohérence avec ce qu’un esprit humain peut assimiler en une écoute. Il y a dans cette furie du Strapping Young Lad old school. Il y a dans cette majesté du Meshuggah. Une petite accélération histoire de redonner de la vigueur à une chanson qui n’en manque pas et avant un riff mid tempo ravageur, pas de soucis, le groupe est là. Du bombesque en tube ? Les trois quarts  de l’album. De la finesse dans un monde de brute ? Foresight. De la pause électro sans intérêt à part souffler ? Senses. Du travail sur les ambiances ? Allez voir du côté de Autumn. De la chanson terminale qui mettra un terme à vos souffrances ? Curves est là pour ça. Un groupe qui s’éclate à vous laminer les tympans et le cerveau ? Sans aucun problème, Dysfunctional est l’un des seuls groupes de l’hexagone à pouvoir prétendre le faire avec une apparente décontraction absolument déconcertante.  Ce groupe sait tout faire, et il sait le faire bien, avec sérieux, en tapant très fort là où ça fait mal. Pas mal de groupes jugés plus extrêmes –et bien plus réputés dans le monde- devraient en prendre de la graine.

Au début migraine assurée, John Stone lives vous laissera groggy avec la seule envie de faire tourner en boucle et en boucle ces chansons, en n’arrêtant jamais la musique tant elle est bonne. A n’en pas douter, un futur disque culte de la scène metal européenne. Et rapidement un outsider pour le grand Gojira, aux côtés de Lord Shades.

C’est l’histoire d’un chroniqueur qui met un disque de Dysfunctional dans son lecteur de disques, il appuie sur play, et là PAF le chroniqueur. Merci Dysfunctional. 

Tracklist de John Stone Lives :

1. Fridge
2. Shape, Stuff And Whatnot
3. Can't Fathom
4. Wanda
5. Foresight
6. Discotte
7. Scuba
8. Senses
9. Pristine Bowel
10. Autumn
11. Curves

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