Dylath-Leen

Artiste/Groupe

Dylath-Leen

CD

Cabale

Date de sortie

Septembre 2011

Style

Death Metal

Chroniqueur

amber_of_death

Note amber_of_death

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

 

A moins d’habiter dans une grotte depuis quelques années, il ne vous aura pas échappé que c’est la crise. Qu’elle soit de l’industrie du disque, bancaire ou d’urticaire, les médias n’ont que ce mot à la bouche. Dieu merci, nos brillants politiciens ont réponse à tout pour nous sortir de là. Il faut innover et consommer français. Décidant d’appliquer cette idée au metal, le nouvel album des nordistes Dylath-Leen tombe à pic.

Quelques années après l’excellent Semeion, Dylath-Leen nous revient avec Cabale, leur troisième album. Et immédiatement, le rapport à l’innovation coule de source car Cabale va plus loin que son prédécesseur. Toujours versé dans l’ambiance malsaine de Lovecraft, la noirceur du nouvel opus nous envahit dès les premières minutes. Mais ne vous attendez pas à écouter un quelconque album de black, Dylath-Leen est plutôt du genre inclassable. Disons qu’un death atmosphérique avec des touches progressives pourrait coller. Igor et Kathy se mélangent les growls (le chant clair restant féminin), la musique est complexe. Si les premiers morceaux sont assez rentre-dedans, Cabale prend ensuite une tournure plus compliquée avec des structures plus alambiquées où la rythmique prend tout son sens. 

Dylath-Leen enchaine les cassures et les breaks avec facilité, emmenant l’auditeur dans des contrées sombres et glaciales, appuyées par des touches de clavier peu envahissantes mais toujours efficaces. Au rayon poing dans la gueule, Never Rising Sun remplit son office. Accessible dès la première écoute (et c’est rare), le blast et le chant torturé de Kathy contrebalancent un refrain mélodique excellent. Mais passés les premiers morceaux (notamment le très bon The Elder Sign), Dylath-Leen emprunte des chemins tortueux et moins abordables. Le mid tempo prend le relais sur I Dreamt, dont la froideur et la martialité me fait penser à SUP, excellent groupe nordiste s’il en est. Et que dire de Forever…Still, deux morceaux qui n’en font qu’un, où le quatuor se lâche. Le rythme est lent, le chant clair copule avec le piano  pour proposer neuf minutes de respiration bienvenues. Ces quelques exemples résument bien l’atmosphère de l’offrande, technique et torturée.

Au final, peu de fautes de goût car l’aspect parfois monolithique de Semeion est ici beaucoup moins audible. Risqué, Cabale ne l’est pas vraiment car il ne fait que prolonger le monde que se crée Dylath-Leen à chaque album. Mais les groupes montrant une réelle personnalité ne sont pas légions dans ce bas monde et il convient d’encourager ceux qui osent se démarquer, quitte à compter plus de détracteurs que de fans. Il faut ainsi espérer que ce nouvel opus amène Dylath-Leen à la reconnaissance qu’il mérite car, même si l’on n’adhère pas facilement à la musique du groupe, le travail fourni est remarquable et mérite le respect. Ajoutez à cela un superbe artwork concocté par Seth Siro Anton (Septicflesh) et vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Loin de moi l’idée de crier à la face du monde : soutenez la scène française. Le metal est universel et sa diversité en est la richesse. Mais Dylath-Leen étant des compatriotes pleins de talent, leur metal visionnaire mérite bien de consommer français.  

 Tracklist de Cabale :

01. Never Rising Sun02. End Of Time
03. The Elder Sign
04. I Dreamt
05. Last Moments
06. I'm The Crusher
07. Silent Land
08. Forever...
09. ...Still
10. Unveiled
11. Where The Vision Led

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