Avec ce monde qui va vite, très vite et bien souvent trop vite, on en oublierait le passé
même tout proche. Allez, allez, hop, hop, hop, pas le temps de se retourner derrière soi,
il n’y a plus de place pour se laisser aller à une douce nostalgie. Pourtant,
étonnamment, parfois ...
Ouh la la, le "Fifi du village" veut squatter le coin salon
pour l’apéro de ce samedi soir.
Il a prévenu, il apportera bières
et zike ! Je salue l’idée et prépare le feu dans la cheminée bien à
l’avance, car les frimas à l’aulne de ce printemps pourri commencent d’ores et
déjà à percer les murs en pierre de la cabane. Tout en grattant la première
allumette d’une longue série, je me demande bien ce qu’il va sortir de sa doudoune
musicale. Car le Fifi est une de mes plus belles prises, de celles dont la conversion à la Grosse
Musique Assourdissante (GMA), ne s’est pas faite sans patience et opiniâtreté. Il
arrivait de la planète feu Johnny, c’est dire et pour faire court, vous
imaginerez aisément chères lectrices et chers lecteurs que le job n’a pas
été des plus aisés.
Sans aucune fausse modestie, je suis assez fier de
la prise de cette belle truite, même si l’impétrant montre encore des ratés
malgré quatre années d’initiation studieuse. À titre d’exemple, notre
fifi local confond encore Rammstein et Helloweenà la première écoute. Alors, quand
il débarque la démarche conquérante et tout frétillant à
l’idée de m’en mettre plein les esgourdes, je l’observe en coin, presque
inquiet.
Première décision : tout d’abord, on saute à pieds joints
sur l’apéro. Deuxième variation : ensuite je donne à manger à la
sourde machine. Troisième déclinaison : puis on évoque le bon vieux temps,
tout en tentant de gérer de manière concomitante les deux premières étapes.
Il se déroule ainsi le tapis des temps heureux, ou le Fifi, toujours et encore amoureux de "sa
Bernadette", convolait en juste noces. Bon depuis, elle a filoché en abandonnant son amoureux
transi à ses dépressions, comme ça, sans laisser d’adresse, sans donner une
amorce d’explication.
J’abandonne petit à petit les récits
conjugaux déjà bien connus et trop souvent abondamment répétés
après deux ou trois chopines, pour me concentrer sur la petite galette dorée qui tourne en
fond sonore.
Tiens, étrange, il ne me semble pas connaitre. Tiens², on
dirait du Stratovarius, ou du Sonata Arctica, c’est power et frais. Tiens²,
tiens on dirait également du Edguy, c’est sautillant à
souhait. Tiens², tiens² mais c’est super bon !
Petit regard posé
à la dérobée sur la jaquette, il s’agit de
Dreamtale. Il m’a planté le Fifi, je ne connais pas ..
l’élève devient fichtrement bon. Et, j’en reste
c.n.
Faites-vous une première idée avec ce The Glory, dont vous
reconnaitrez sans doute le timbre de la chanteuse venue du Nord.
En voici un autre provenant directement de la planète scandinave, dans
lequel on retrouve l’esprit du producteur Timo Tolkki, le producteur de ce Summer
Rose.
Un bien joli album, cet Everlasting Flame, qui flirte
parfois avec le métal symphonique. Magnifiquement interprété, enlevé,
puissant, richement varié, jamais chiant, ne tombant pas dans la facilité du genre, il est
pour l’ensemble de ces raisons incroyablement réussi. Conquis par les premiers
morceaux, je trouve que l’album devient vraiment excellent à partir du quatrième et
ce jusqu’au dernier.
Il a raison le fifi, quand on a aimé "la Bernadette", on
sera toujours enchanté de la voir revenir et on lui pardonnera ses petits et gros défauts,
sa fuite inexpliquée, conquis pour la vie, on l’a dans la peau ...
Et je me
risque même à une analogie tordue, soufflée par les deux ou trois chopines, quand on
a aimé le Power Métal, on le conserve gravé, pas de manière superficielle,
sur la peau, mais au plus profond du derme.
Avec le temps, notre vieille truite est devenue
sage et philosophe, avec son dernier Dreamtale, là, c’est au tour du Fifi
de me convertir à cette étonnante nostalgie.
Vous qui connaissez
déjà Dreamtale, vous nous comprenez certainement ...
Tracklist de Everlasting Flame
:
01. King of Kings 02. Blood of the Morning Star 03. Last
Goodbyes 04. Ghostride 05. Immortal Souls 06. No Shadow Goes
Too Far 07. Summer Rose 08. The Glory 09. Eye for an
Eye 10. Lady Dragon (2022) 11. Silent Scream 12.
Tanhupullo 13. Sleeping Beauty (2022) 14. Pirates’ Lullaby