Dream Theater

Artiste/Groupe

Dream Theater

CD

Awake

Date de sortie

1994

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Hellblazer

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Encore sous le charme de Images & Words, qui n'en finit pas de livrer ses subtilités écoute après écoute, le monde se ramasse le fantastique Awake en pleine poire, et du coup, va avoir de quoi alimenter ses tympans pour de nombreuses années, car si son prédécesseur était touffu, celui-ci est une véritable jungle amazonienne sonique, le bordel en moins. Car c'est ce qui prime toujours (à cette époque) chez Dream Theater : la technique au service du feeling, et donc pas question de partir dans des digressions musicales bizarres et autres expérimentations à la limite de l'audible. Non.

Awake est un momument. Soixante quinze minutes de bonheur réparties en onze titres dont une longue pièce divisée en trois chansons (A Mind Beside Itself est un morceau divisé en trois parties : Erotomania, Voices et The Silent Man). Un son moderne, agressif, un propos résolument intelligent et venant profondément du coeur à la fois. Il y a de quoi s'en mettre sous la dent...

6:00 démarre le bal et déploie immédiatement le talent de tous : rythmique syncopée en béton (Portnoy et Myung), claviers élaborés (Moore), guitare (sept cordes) de Petrucci, qui tissent un tapis rouge sur lequel Labrie va avancer en toute majesté et puissance. Surprenante et forte, cette intro donne le ton du disque et se confirme sur Caught In A Web avec son refrain accrocheur et ses tiroirs. On reste en altitude qualitative, suspendu à un éventuel faux pas... qui ne viendra jamais. Innocence Faded reste dans la même veine, très technique mais outrageusement bourrée de feeling, et c'est ce paradoxe qui caractérise à la fois le disque et le groupe.

La suite Erotomania, Voices et The Silent Man (au total plus de vingt minutes) est ensorcellante, passant des hauteurs puissantes (Voices) à la paix la plus totale (Silent Man), et révèle une volonté du groupe de faire transpirer ses longs jams créatifs et beaux sur ses disques. Même pas peur ! On se relève difficilement de cet enchainement, mais heureusement The Mirror prend la suite, structuré sur six minutes (moyenne des titres "courts" du disque !), et relance de mieux vers un Lie très heavy, presque sombre, chanté par un Labrie possédé. Paradoxe encore, c'est Lifting Shadows Off A Dream, très aérien, qui prend le relais, conférant encore plus de relief à l'ensemble (et à ce stade, le cerveau a du mal à suivre, convaincu qu'il va lui falloir au moins dix écoutes pour commencer à cerner le sujet). Scarred et ses onze minutes sont impitoyables, et c'est enfin Space Dye Vest, titre composé en forme d'adieu par Kevin Moore, qui clôture le bal en "seulement" sept minutes trente d'une intensité rare... On sort de ce trip retourné, bouleversé, rêveur, hagard... et on en redemande.

Dream Theater produit une musique non linéaire, mais pyramidale, qui peut paraître chaotique et déconstruite de prime abord, mais que l'on apprend à aimer et qui forme un amalgame indissociable au final. Unique.

 

Tracklist de Awake :

01. 6:00
02. Caught In A Web
03. Innocence Faded
04. Erotomania
05. Voices
06. The Silent Man
07. The Mirror
08. Lie
09. Lifting Shadows Off A Dream
10. Scarred
11. Space Dye Vest

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