Artiste/Groupe:

Dream Ocean

CD:

The Missing Stone

Date de sortie:

Septembre 2021

Label:

SAOL

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13/20

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Petite découverte tardive : Ocean Dream, groupe de metal symphonique turque emmené par une chanteuse lyrique (Basak Ylva). The Missing Stone est son second essai et fait suite à Lost Love Symphony (que je ne connais pas du tout) paru en 2018. A vrai dire, en y regardant mieux, le groupe n’est pas si turque que ça en fait... Aucun doute en ce qui concerne la chanteuse mais le reste des musiciens est, par contre, beaucoup plus allemand avec le guitariste Frederic Denuell et le bassiste Sebastian Heuckmann (également co-compositeur, arrangeur et coproducteur de l’album avec Basak Ylva... il growle aussi de temps en temps). Les infos concernant le reste du groupe se contredisent selon les sources (on parle de Patrick Klose ou Nils Kessen à la batterie...), je ne préfère donc rien affirmer.  

Je dois dire que je suis tombé un peu par hasard sur Dream Ocean et, bien qu’il ne s’agisse pas à mon sens de la sortie de l’année, il y a ici des qualités qui ne sauraient être ignorées et dont je me dois de vous faire part... mais également un bémol ou deux. Première constatation : l’ensemble est soigné. De l’artwork à la production, une certaine sophistication ou élégance se dégage. Le son est puissant et riche... les orchestrations sonnent bien, le tout est très pro et ne manque pas d’ambiances sombres ou oniriques propres au genre. En plus, ça n’est pas mou du genou comme en témoigne Dark Miracles, première vraie chanson (faisant suite à l’introduction symphonique instrumentale Nightmare), qui mène sa charge épique sur un tempo enlevé (la double grosse caisse est de sortie) avec une mélodie et une atmosphère que ne renierait pas Kamelot. Dans la seconde partie, les growls de Heuckmann apparaissent et Ylva, qui chante plutôt bien, nous montre l’étendue de ses possibilités avec de belles vocalises... Classique mais pas mal ! 

Des sonorités électro et un riff plus moderne introduisent Pendulum Of Time qui propose une mélodie parfois orientalisante et pose une atmosphère plus sombre et torturée que celle du morceau précédent. Les mélodies et arrangements sont travaillés... il manque encore un petit quelque chose pour rendre le tout scotchant mais cela reste de bonne facture. Les fans du genre pourraient y trouver leur compte. Avec les pistes suivantes, on met cependant vite le doigt sur ce qui manque à Dream Ocean comme un leader du style... les influences du groupe se font trop sentir et on pense souvent à d’autres formations quand on écoute ses compos. Un exemple parmi d’autres : As I Die à l’esprit beaucoup plus "single" ou tubesque que d’autres titres de l’album. La mélodie est catchy, les orchestrations donnent un souffle épique à l’ensemble mais tout cela rappelle beaucoup le Nightwish du début des années 2000 (on le verrait bien sur un album comme Century Child par exemple). 

De façon générale, les mélodies, orchestrations et même le chant évoquent d’autres groupes... On pense donc à Nightwish mais aussi à Epica ou Xandria de temps à autres. On appréciera tout de même un certain panache, le travail accompli, la volonté de varier les tempo et le propos (on trouve même une version turque du morceau Daydreamer en guise de dernière piste, renommée Uyan pour le coup)... On ne niera pas que le groupe possède une jolie maîtrise, que le potentiel est bel et bien là avec quelques très beaux passages à se mettre entre les oreilles mais on ne pourra pas non plus ignorer qu’il lui faudra offrir quelque chose de plus singulier et affirmer nettement plus sa personnalité pour s’imposer comme une nouvelle référence du metal symphonique (cet album aurait davantage impressionné s’il était paru il y a vingt ans, là il donne l’impression d’arriver un peu après la bataille si vous voyez ce que je veux dire). Pour finir sur une note positive, notons que la chanson titre est une belle pièce épique de dix minutes assez réussie qui prouve que Dream Ocean n’est décidément pas dépourvu de talent d’écriture (le passage choral aux alentours de sept minutes est de toute beauté). Les fans indécrottables de metal symphonique, toujours à la recherche de nouvelles formations œuvrant dans cette branche, pourront trouver ici de quoi satisfaire leur appétit en attendant une autre sortie peut-être plus brillante que celle-ci. Sans être totalement convaincu, je demande tout de même à voir ce que Dream Ocean nous réserve à l’avenir. Après tout, on en a connu d’autres, des combos proposant des disques sympathiques mais pas forcément géniaux à leurs débuts.   

Tracklist de The Missing Stone :

01. Nightmare
02. Dark Miracles
03. Pendulum Of Time
04. The Great Silence
05. Lucid Air
06. As I Die
07. Eterna Espera
08. Daydreamer
09. Song To The Ocean
10. The Missing Stone
11. Uyan

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