Grosse réunion au siège de la Pacification générale. Le Grand Pacificateur vient d’y convoquer sa plus fine cohorte.
Et comme le job ne souffre d’aucune trépidation ou d’agacement, on se retrouve donc ici avec la totalité des modérés, des diplomates, des empathiques, des consensuels ... on y croise un ensemble philanthropique que l’on se plait de saluer avec grand plaisir.
DB (Diable Bleu) : Bonjour Monsieur BHL, ainsi vous voici de retour des plaines de l’Est. BHL : Hello le Diable Bleu, et oui me revoilà parmi vous, j’en profite pour vous présenter quelques amis et camarades, Tiffosie ma coiffeuse de Guerre, Rich mon tailleur de guerre, Turbolover mon conducteur de guerre et Microtrotter mon fileur de guerre, que vous connaissez déjà. Vous savez comme j’ai horreur de ces pince-fesses, mais je ne peux pas rater l’occasion d’y présenter ma dernière œuvre. Un dernier reportage sur moi même, assez concis de 132 minutes, mené caméra au poing, ramené du cœur des premières lignes du front. Vous allez adorer ! DB : En effet BHL, j’ai grand-hâte. À bientôt. En une banale conversation, il me semble que vous venez de comprendre les us et coutumes de ce monde poli à l’extrême. De loin, je repère notre grande prêtresse Pacificatrice, celle qui a uni pour toujours et pour la toute première fois, tous les êtres vivants d’un grand continent. Notre Ségolène, ex-ambassadrice en cheffe, toujours aussi polaire et sublimée ce jour par une superbe pelisse de fourrures blanches, elle m’adresse un coucou amical et bienveillant, toujours aussi solaire. Je cherche désespérément notre Pacificateur écologiste, mais je crains qu’il ne soit plus en odeur de sainteté depuis quelques problèmes personnels très médiatisés. Quel dommage qu’il se soit ainsi coupé du monde, nous l’aimions tant, quand il arrivait tonitruant, klaxonnant au volant de sa jeep vrombissante. De laquelle il venait de distribuer à ses admirateurs des cosmétiques Ushuaïa-TF1 bien peu chimiques, aux vertus relaxantes et bienfaisantes.
Bon, je me retrouve vite à ma place, entouré de mes trois acolytes, le Ced12, le Jean Mich’Hell et le Botem. Le Ced12 tient la grande forme, le rictus béat, encore tout émoustillé par son concert d’Avatar dont il aurait enfin découvert toute la puissance et la spontanéité musicale. Le Jean Mich’Hell, notre Pacificateur es Sagesse, qui me gratifie en guise de salut, d’un "tout le bonheur du monde est dans l’inattendu". Notre Botem, déjà grand père, déjà concentré sur sa tâche, qui me lance quant à lui, un discret salut romain historique. Allez, la réunion va commencer. Arrive aux commandes, Le Grand Pacificateur dont l’aura universelle n’est plus à relater, revêtant un sourire apaisant, un crâne brillant comme jamais et digne de Monsieur Propre, chaque invité ressent malgré tout que l’heure est importante. Accompagné de son bonze, l’incontournable et toujours préposé à la souris du PowerPoint, j’ai nommé le Blaster Of Muppets. On pressent depuis longtemps que sa volonté est grande de remplacer dans un avenir proche Le Grand Pacificateur malheureusement faiblissant.
LGP : Chères amies et chers amis, nous allons vous présenter les grandes lignes des projets qui nous tiennent à cœur et pour lesquelles vous devrez œuvrer avec pugnacité... Bla bla bla Les diapos défilent vite au rythme des cliquetis de la souris du Pacificateur Pédagogue ... il y est évoqué, la politique, les famines, les guerres, le réchauffement climatique, la biodiversité, l’art-diversité, la culture-diversité ... tout ce que draine de plus ou moins moches l’humanité, regroupés dans l’immense giron de la grande diplomatie. La conclusion ne tarde pas. LGP : Le lot de celui qui s’est révolté est de n’avoir plus d’énergie que pour la déception, alors je vous conjure, amies pacificatrices, amis pacificateurs, revêtez en toute chose les habits du bonheur et de la divine surprise. Veuillez trouver auprès de mon fidèle adjoint, le Pacificateur Pédagogue Blaster Of Muppets, vos travaux par thématique. Vos taches y seront incommensurables, vous aurez obligation de vous trouver au rendez-vous.
Et bien ... Le Ced12 se retrouve ainsi affublé du dossier Bobo-diversité dans le monde du Metal, avec la place des femmes vocalistes dans la musique extrême. Le Jean Mich’Hell, aux commandes du dossier Citations et Maximes, au profit des amis de la Culture. Le Botem, doit quant à lui, réaliser une petite encyclopédie concise du Metal en seulement 28 recueils, et en un temps record de 4 années. Et moi-même, du dossier Metal-diversité en danger, avec l’onglet Power Metal surligné de rouge.
De retour dans mes blanches contrées, je me plonge le plus rapidement dans le dossier qui m’attend en espérant ne pas y passer trop de temps. Au vu du salaire de misère dont je suis affublé, je préfèrerais passer mon temps sur mes skis que d’avoir à rédiger des notes lues par trop peu de gens. Je fixe mon attention sur le dernier album des Dragonforce, groupe bien révélateur d’un Power Metal un tantinet passéiste. Dont on ne voudrait pas qu’il annonce la fin d’un style que j’appréciais tant.
Excellente première bonne nouvelle, la pochette (oui amies lectrices et amis lecteurs, au regard de mon grand âge, j’ai le droit de dire "pochette") de ce nouveau Warp Speed Warriors est sublime ! Dessinée par le stagiaire, Killian, de la troisième B du collège Jean Renoir, elle met parfaitement bien en exergue les valeurs du style et du groupe. J’avais auparavant tellement apprécié ce groupe qui délivre un des meilleurs Power Punchy Velocity Technical Metal de la sphère Metal mélodique, que je ne les attendais plus. On les connaissait si virevoltants à la "sautillance" contagieuse depuis maintenant 25 années et 9 albums studios. Et bien, amies et amis, fans du genre et d’un Dragonforce convaincant, vous allez en prendre plein les oreilles.
Le choix porté sur Power Of The Triforce, pour apporter hauteur de vue et renouvellement créatif lors de la promotion de l’Album est la parfaite démonstration d’une volonté d’innovation. D’emblée la voix de Marc Hudson apporte sans la moindre crispation, justesse et allégresse communicative. En outre, ne tombant jamais dans les marasmes du pompeux parfois attaché à ce style, toujours dans la bonne dose d’émotion, sachant maitrisé son art sans aucune facilité créative, nous voici transportés par cette sublime voix.
Délicieuse intro aux ho, ho, ho si intenses dans Kingdom Of Steel. Merveilleux chants dans le refrain chaud et jamais acide dans le léger Burning Heart. Tout aussi remarquable, le Space Marine Corp délivrant une profondeur de message rarement atteinte par la gente Metal, surfant sur un Full Metal Jacket de très bon gout. Que dire d’un Doomsdays Party, aux claviers acérés et aux mélodies jamais mielleuses... Et comment ne pas aborder ce speed Killer Queen, tout Helloweenien, et ayant dépassé le maitre du domaine Power ? Je vous recommande donc chaudement l’œuvre complète, sous forme de la version Deluxe Edition, histoire de prolonger l’état de grâce.
Vous l’aurez compris, je me retiens de ne pas vomir. Juste au moment où je découvre la reprise de Taylor Swift. Ne sachant comment conclure, et surtout comment sortir de ce traquenard, je contacte tout d’abord le Ced12, englué dans des déboires conjugaux depuis que sa compagne aurait levé un dossier de chanteuses Metal en tenues coquines. Pauvret, lui qui se donne sans compter à son travail. En tout cas, il n’a pas tête à ma requête. Le Botem, toujours disponible pour un coup de main, me propose un dossier light sur la Bio du Dragonforce. Je le remercie mais décline son aide sous peine d’alourdir cette chronique déjà bien trop longue, des 56 pages supplémentaires qui lui semblent nécessaires. Finalement, je me rapproche du sieur Jean Mich’Hell, déjà attelé à son dossier citations, pour qu’il me confie une de ses sacrées maximes empreintes de tant de sagesse populaire et toujours finement ciselées. JMH : Ben, mon gars te voila Bô, je te recommande, "je n’en attendais rien, j’ai quand même été déçu ..."
Tonique et fine, ainsi sera cette conclusion empruntée. Nul doute, Le Grand Pacificateur et le Pacificateur Pédagogue devraient l’apprécier ... je vais être viré et dans le besoin de pointer ou de présenter CV à l’ONU. Le Power Metal de bon goût is dead avec ce Warp Speed Warriors, reste tout de même de sacrés ziquos .. Quel dommage ! Fans du style, plongez plutôt dans le dernier Rage histoire de retrouver moral.
Tracklist de Warp Speed Warriors :
01. Astro Warrior Anthem 02. Power Of The Triforce 03. Kingdom Of Steel 04. Burning Heart 05. Space Marine Corp 06. Doomsday Party 07. Prelude To Darkness 08. The Killer Queen 09. Pixel Prison 10. Wildest Dreams (Taylor Swift cover)